Crédit : Archives personnelles
Je suis nostalgique de cette ambiance spéciale de Moscou, de son air, du bruit dans les rues et des immenses avenues associées aux 21 premières années de ma vie. Moscou est la ville de ma jeunesse, de mes années étudiantes et de toute cette période magique.
Je suis également nostalgique de l’hiver et de la nuit qui enveloppe les rues à partir de 3 heures de l’après-midi. De l’air glacial et de la lumière vive des lampadaires, de l’empressement des gens quand ils se dirigent vers le métro et de la manière dont ils attendent le tram, emmitouflés dans leurs châles. Et, bien sûr, de la neige, même de la gadoue à Moscou en hiver, et des sports d’hiver – le patinage dans les patinoires et le ski de fond dans les parcs.
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Parmi les choses moins poétiques, je suis nostalgique du tvorog et de la smetana (crème fraîche), donc quand je rentre chez moi, je me lâche sur les syrniki, vatrushki et tous les autres délices lactés de la cuisine russe.
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C’est le métro de Moscou qui me manque le plus. Il est beau, propre et ponctuel ; certaines stations sont comme Versailles, de véritables sites historiques, mais aussi des musées d’art ; elles sont spacieuses, il y a de la place. Je peux être sûr que le prochain train arrivera dans une minute ou deux et que la ligne fonctionnera parfaitement le week-end.
Malheureusement, ce type de transport public « de luxe » n’existe pas à New York, où le métro est toujours en retard et en construction et où on ne sait jamais s’il marchera le lendemain. Je suis toujours en retard et, parfois, je me sens misérable d’attendre une demi-heure sur les plateformes bondées et sales, recouvertes de déchets, avec les rats qui courent partout. On peut devenir sourd dans le métro, car les freins sont si bruyants et grinçants que c’est certainement dangereux pour votre audition.
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En Israël, je regrette les magasins et les cinémas de Moscou ouverts 24 heures sur 24, les gens bien habillés et les scènes conceptuelles avec leur décoration curieuse. Avant, je participais aux jeux humoristiques KVN en Russie : ils existent ici en Israël, mais le niveau est très faible, ils ont 10 ans de retard sur nous. Mais il y a aussi des avantages : c’est toujours l’été ici. Et je peux laisser ma fille se promener toute seule avec ses amis, alors qu’à Moscou, les enfants en bas âge doivent toujours être accompagnés d’adultes, même dans la cour de leur immeuble.
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Dans tous les pays où j’ai vécu, j’ai toujours trouvé des magasins russes, donc il n’y a pas de problèmes avec la nourriture. Mais le borchtch de ma mère me manque terriblement ! Il est presque impossible de trouver une vraie betterave ici. Sinon, j’aime acheter des livres imprimés et lire en russe, ça me manque beaucoup et je demande à tous mes amis de m’apporter des livres et des magazines en russe.
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Ce qui me manque le plus est la vie ordinaire à la datcha : passer du temps dans la maison de campagne, mariner la viande pour le chachlik et me baigner dans la rivière. Puis, quand la chaleur retombe dans la soirée, faire griller la viande parfumée. Je suis nostalgique de la possibilité de voir mes amis d’école, de les réunir pour papoter dans la cuisine et de simplement embrasser ma mère quand je veux.
Ce qui me manque vraiment, ce sont les magasins ouverts 24 heures sur 24 et plusieurs aliments que j’aimais en Russie : tvorog, petits concombres croquants (pas ces gros bâtons européens qui ont le goût de la flotte), tomates rouges parfumées, poisson séché et fumé, carottes coréennes.
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Ce qui me manque le plus est de voir mes amis, avec nos discussions profondes et la spontanéité ! En Allemagne, même les Russes programment leur vie privée en fonction des échéances. Le simple fait de rencontrer un ami dans un café est quasiment impossible sans l’avoir planifié.
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Je suis également nostalgique de la flexibilité des Russes, surtout dans le domaine des services. En Allemagne, on entend souvent : « On le fait comme ça et pas autrement ». Les cafés russes à Berlin sont apparus dans les années 1990, quand les premiers émigrés russes sont arrivés, donc ils sont datés. Ce qui me manque également, ce sont les lieux branchés russes, même s’ils commencent à ouvrir à Berlin. Vous pouvez aussi oublier le Wi-Fi à Berlin, contrairement à Moscou.
Je n’ai pas de problèmes avec la nourriture. On peut tout acheter dans les magasins (russes, mais pas uniquement), et on peut même trouver des bouleaux sur la place de Potsdam à côté du Centre Sony, et ils me rendent nostalgique.
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Ce qui me manque le plus, ce sont les parcs de Moscou, surtout le parc Gorki. Je n’ai jamais vu de parcs comme celui-ci à travers le monde. Ce sont, pour la plupart, des parcs « de culture et de loisirs », donc on peut y prendre l’air, mais aussi voir un film en plein air, participer à un cours de tango, visiter une exposition d’art, voir un concert, participer à une masterclass, recharger ses batteries dans un restaurant sympa (ou acheter du street food) et faire d’autres activités amusantes en été et même en hiver. Dans la plupart des villes où j’ai vécu, les parcs ne sont que des espaces extérieurs avec des pelouses soigneusement entretenues, ils ne sont certainement pas aussi amusants ni intéressants.
Je suis nostalgique des grandes et larges avenues dans le centre des principales villes russes qui vous laissent de l’espace pour bouger et vous donnent une impression de grandeur. Bien sûr, certains aliments me manquent. Enfin, mon adorable bulldog français Pierre me manque aussi.
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