Au milieu du XIXe siècle, les Cosaques russes ont fondé près de 30 villages dans les régions de Tcheliabinsk et d’Orenbourg (dans le Sud de l’Oural, respectivement à 1494 et à 1228 kilomètres au sud-est de Moscou). Ces lieux de peuplement ne portaient initialement que des numéros, mais en 1843 un décret gouvernemental a exigé des Cosaques qu’ils nomment chacune de ces bourgades en mémoire d’une victoire militaire à laquelle ils avaient participé. C’est ainsi que, dans la région, l’hommage à la gloire militaire se reflète jusque dans le nom de différentes localités.
Il s’agit probablement du village russe le plus connu à l’étranger. « Presque tous les locaux savent que nous avons ici notre propre Paris de Tcheliabinsk », assure le photographe Roman Makhmoudov, auteur du projet Euro Integration, qui dépeint les « villages européens » de l’Oural. Fondé en 1842, ce village a été nommé en l’honneur de la présence de troupes russes à Paris suite à la défaite de l’armée napoléonienne en 1814. En 2005, une compagnie locale de télécommunications a par ailleurs érigé sa propre copie de la tour Eiffel, haute de 50 mètres. Bien qu’elle soit six fois plus petite que l’originale, elle est, elle aussi, utilisée comme antenne-relais. Le Paris russe compte 1 700 habitants.
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En approchant de Parij, vous pouvez également faire un détour par un village nommé d’après une autre commune française : Fère-Champenoise. La bourgade a été baptisée ainsi en mémoire de la bataille qui s’est déroulée en France en mars 1814 et ayant opposé Napoléon à la Prusse, la Russie et l’Autriche. Elle abrite aujourd’hui quelque 4 000 personnes.
Les Cosaques russes ont nommé ce village en l’honneur de la prise de Berlin au XVIIIe siècle durant la Guerre de Sept Ans puis au XIXe siècle pendant celle contre Napoléon. Aujourd’hui, le Berlin russe n’est habité que par un peu plus de 100 âmes. Contrairement aux résidents de la ville allemande, les Berlinois russes vivent de l’agriculture et de l’exploitation forestière.
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Le village de Leipzig a reçu son nom en hommage à ce qui, à l’époque, était la plus grande bataille que le monde ait jamais connue : 400 000 combattants y ont en effet pris part en 1813. De nos jours, seulement 800 personnes vivent dans le Leipzig russe, où l’on trouve notamment une église en bois unique, datant du XIXe siècle. En Allemagne il existe en outre la communauté « Leipzig dans l’Oural », qui met sur pied des événements culturels entre les deux localités, affirme Roman Makhmoudov.
En Bulgarie, Varna est célèbre pour son pittoresque port, sur le littoral de la mer Noire. Jusqu’en 1812 c’était l’une des plus puissantes forteresses ottomanes, qui a fini par chuter lors de la guerre russo-turque de 1828-1829. Le Varna russe est sensiblement plus grand que les autres villages « européens » de l’Oural, puisqu’y résident près de 10 000 personnes. Varna et ses environs sont particulièrement populaires auprès des archéologues russes. Chaque année, d’ancien bras de pierre et objets en bronze y sont en effet découverts. À seulement 3 kilomètres de Varna se trouve d’ailleurs le Mausolée de Kessene. Connu comme « la tour de Tamerlan », il abriterait selon la légende la dépouille de la fille du conquérant Mongol.
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Brient est un ancien village Cosaque de la région d’Orenbourg. Cette localité a été nommée ainsi afin de commémorer la Bataille de Brienne, ayant eu lieu en 1814 à Brienne-le-Château. 800 personnes y habitent aujourd’hui.
En 1831, les troupes tsaristes ont écrasé le soulèvement polonais suite à la prise de Varsovie. Le village ouralien de Varchavka, comptant un millier de résidents, a donc été nommé d’après ces événements. Au XIXe siècle, il attirait de nombreux chercheurs d’or puisqu’on dénombrait dans les environs près de 50 mines. Les réserves de ce précieux métal ont cependant rapidement été épuisées et les locaux se sont alors reconvertis en agriculteurs ou cheminots.
La petite bourgade de Trebiatski a reçu ce nom en l’honneur de la Bataille de la Trebbia, ayant éclaté en juillet 1799 en Italie entre les armées autrichiennes et russes d’un côté, sous le commandement d’Alexander Souvorov, et l’armée française du général Jacques MacDonald de l’autre. Le village ne compte aujourd’hui plus que trois rues et seulement 200 habitants.
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Cette localité ouralienne a été nommée suite au Siège de Port-Arthur, épisode important de la guerre russo-japonaise de 1904-1905. Port-Arthur, le véritable, était alors une base navale russe, néanmoins il a aujourd’hui laissé place à une ville chinoise, Lüshunkou. La population de ce village de l’Oural n’est que de 200 habitants.
Ce village abritant 6 000 âmes a été nommé d’après la victoire de l’armée russe dans la Bataille de Tchesmé, en 1770. La ville turque est aujourd’hui une station balnéaire populaire non loin d’Izmir, tandis que Tchesma, dans l’Oural, est un village principalement tourné vers l’agriculture.
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