L’histoire de l’itinéraire touristique le plus populaire de Russie commence en 1967, quand le journaliste soviétique Youri Bychkov eut l’idée d’un itinéraire circulaire entre les plus anciennes villes dispersées autour de Moscou. Le journal Sovietskaïa Kultura publia sa série de reportages sous le titre « L’Anneau d’Or ». Ce nom fut ensuite donné à l’itinéraire touristique.
En réalité, l’itinéraire n’a pas grand-chose à avoir avec un anneau et ressemble plus à un tas de points, mais la métaphore de l’Anneau d’Or s’avéra très séduisante, élégante et très russe : aucun voyageur ne peut aujourd’hui concevoir de visiter le pays sans aller jeter un œil à ce « joyau ».
En ce qui concerne les villes constituant l’itinéraire officiel, les amateurs d’histoire et de culture trouvent toujours matière à alimenter des controverses ardentes. Certains affirment que seules huit villes font partie de l’Anneau d’Or original : Serguev-Possad, Pereslavl-Zalesski, Rostov-Veliki, Kostroma, Ivanovo, Iaroslavl et Vladimir.
D’autres persistent à affirmer que l’Anneau d’Or russe comprend douze villes (dont nous vous épargnerons l’inventaire). Malgré son âge, l’Anneau d’Or n’est pas figé dans le temps : de nouvelles villes y ont été ajoutées en 2015 (comme Kassimov, dans la région de Riazan) et en 2016 (Kalouga, dans la région éponyme).
La ville de l’Anneau d’Or la plus proche de Moscou est Serguev-Possad, à seulement 68 km au nord-est de la capitale russe.
Crédit : TASS / Viktor Budan, Alexander Konkov
Des touristes français ont visité son attraction principale, la Laure de la Trinité-Saint-Serge, en 1966. À l’époque, Serguev-Possad s’appelait Zagorsk. Elle ne reprit son nom original qu’après la chute de l’Union soviétique.
Crédit : TASS / Alexander Konkov
La Prima ballerina Claire Mott et d’autres membres de la troupe du Grand Opéra de Paris visitant la Laure de la Trinité en 1970.
Crédit : TASS / Anatoly Morkovkin
Des enfants assistent à un cours de peinture en plein air pendant un camp d’été à Pereslavl-Zalesski (1988). La ville est la « petite sœur de Moscou » et fut fondée en 1552 par Youri Dolgorouki, le fondateur de Moscou, à peine cinq ans après la future capitale de la Russie.
Le chercheur Sergueï Zagraïevski note que la construction de Pereslavl-Zalesski sur ce terrain marécageux au XIIe siècle était une entreprise si chère et difficile qu’elle en est comparable avec la fondation de Saint-Pétersbourg par Pierre le Grand au début du XVIIIe siècle.
Symboliquement, c’est à Pereslavl-Zalesski que Pierre construisit les premiers bateaux de la flotte russe, sur le Lac Plechtchevo.
Crédit : TASS / Sergei Metelitsa
De jeunes amateurs de jet-ski dans la ville de Rybinsk (1979). La ville se situe à 77 kilomètres de Iaroslavl, la plus grande ville de l’Anneau d’Or. Et oui, vous pouvez toujours aller y faire du jet-ski comme des jeunes gens. La ville se trouve sur les berges de la Volga et du réservoir de Rybinsk.
Crédit : TASS / Sergei Metelitsa
Léon Tolstoï fait profiter les jeunes générations de sa sagesse… Attendez, quoi ?!? Bien sûr que non, ce n’est pas Tolstoï. C’est le plus vieil habitant de Souzdal, Eugène Gorbounov, en face du kremlin de la ville (1983).
Souzdal est l’une des villes les plus anciennes de l’Anneau d’Or, dont la trace remonte jusqu’à l’an 999. L’Eglise de la Nativité et le petit kremlin blanc du centre-ville de Souzdal ont presque 400 ans de plus que les murs rouges de Moscou.
Crédit : TASS / Isaak Dynin, Sergei Metelitsa
Voilà comment on accueille les touristes à Rostov : dans son meilleur costume traditionnel et en leur offrant un pain karavaï (1983). Le kremlin de la ville a survécu à des centaines d’attaques depuis l’an 862, et le passé agité de Rostov-Veliki a laissé beaucoup d’attractions pour les amateurs d’art et de culture.
Crédit : TASS / Vladimir Vdovin
Malgré son nom de « Veliki » (« grand »), certains endroits de Rostov évoquent un grand village, dont certains des 30 000 habitants vont chercher de l’eau dans des seaux portés sur les épaules, comme ces enfants près de l’Eglise Saint-Jean (1972). La population de la ville double quand les touristes déferlent.
Crédit : TASS / Isaak Dynin, Sergei Metelitsa
Voilà à quoi ressemblait un grand jour pour Souzdal. En 1982, la Fédération Internationale des Journalistes et Ecrivains du Tourisme (FIJET) offrit à la ville de l’Anneau d’Or une pomme d’or, le prix de la meilleure destination touristique internationale. Paris et Prague étaient aussi candidats à ce prix, mais ils perdirent contre cette minuscule cité médiévale située au milieu de la Région de Vladimir.
Crédit : TASS / Isaak Dynin, Sergei Metelitsa
Les architectes Maria Soubbotina et Magdalina Gladkaïa inspectent des décorations sur les murs gravés de la Cathédrale de Saint-Dimitri dans la ville de Vladimir (1983). Cette cathédrale datant de l’âge d’or de Vladimir est considérée comme le plus beau bâtiment de la ville depuis le XIIe siècle et a été intégrée au Patrimoine mondial de l’UNESCO en 1992 pour ses murs blancs décorés et son histoire dramatique : la cathédrale a survécu à plusieurs incendies, pillages et à une horrible « rénovation » en 1837 pendant laquelle ses tours et les galeries disparurent.
Crédit : RIA Novosti / Valery Shustov
Voilà à quoi ressemblait le centre historique de Iaroslavl en 1967, pendant la rénovation du Monastère de la Transfiguration relevant du Musée d’Etat d’Histoire et d’Architecture de Iaroslavl.
Crédit : RIA Novosti / A. Vorotynskiy
Le Monastère Saint-Boris-et-Saint-Gleb d’Uglitch, sur la Volga, n’a pratiquement rien perdu de sa sérénité depuis le XVIIe siècle (1957).
Uglitch s’est fait une place dans l’histoire russe à cause d’une tragédie affreuse. Après la mort mystérieuse à l’âge de huit ans du Prince Dimitri dans sa résidence d’Uglitch en 1591, la dynastie royale des Riourikides cessa d’exister, et sept ans plus tard, l’Epoque des Troubles s’abattait sur la Russie. Des « Princes Dimitri » autoproclamés apparurent dans différents endroits du pays, affirmant tous être le jeune homme disparu.
Crédit : RIA Novosti / Mikhail Ozersky
Voilà à quoi vous ressemblerez après un voyage dans l’Anneau d’Or russe : souriant et plein de bons souvenirs (portrait d’une jeune fille de Iaroslavl, 1965).
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