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Non, ce n’est ni un pays à part, ni une colonie. La Sibérie est une région géographique de Russie, majoritairement peuplée aujourd’hui par des Russes.
Au Moyen-Âge, ces territoires étaient habités par des tribus nomades d’anciens États asiatiques. Pendant une longue période, le territoire sibérien a été soumis à la Horde d’Or et après la chute de cette dernière – à la fin du XVe siècle - le khanat de Sibir y a vu le jour.
On considère que les Russes ont entamé la conquête de la Sibérie en 1581, qui a duré jusqu’au XIXe siècle. Des voïévodes moscovites partaient à la conquête de nouveaux territoires, dont ils recueillaient le tribut. Cependant, certains historiens jugent que cette expansion ne peut être considérée comme une colonisation : le rattachement de ces peuples à la Russie était généralement suivi par la fusion des élites locales et russes.
Déjà au cours des XVIe et XVIIe siècles les peuplades russes y ont bâti leurs villes.
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D’un point de vue géographique, elle se trouve en Asie. Mais elle est tellement immense que les Russes eux-mêmes ignorent où elle commence et où elle prend fin exactement.
Ses frontières sont conventionnelles, mais il est de coutume de considérer que son territoire s’étend des monts de l’Oural (qui séparent d’ailleurs l’Asie et l’Europe) jusqu’à l’Extrême-Orient russe. Au sud, ce territoire russe est bordé par la Chine, la Mongolie et le Kazakhstan, et au nord, par l’Océan arctique et ses mers.
La Sibérie occupe 5,1 millions de km², soit près de 30% du territoire de la Russie. Est-ce vraiment beaucoup ? Disons que c’est suffisant pour accueillir 8 Frances, 13 Japons, 14 Allemagnes et demie, 17 Italies ou encore toute l’Europe.
La plupart du territoire sibérien est couverte de montagnes, de taïga et de forêts vierges et infranchissables. Vivre au milieu de cette nature ? Des anciens croyants russes l’ont fait en 1936, mais dans le but de fuir des persécutions. Ils ont vécu pendant des décennies isolés du monde extérieur. À ce jour, un seul membre de cette famille est encore en vie – Agafia Lykova.
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Mais la Sibérie ne se résume pas aux forêts. Elle abrite des villes (dont trois de plus d’un million d’habitants) et des villages, pour une population totale de 36 millions de personnes, soit près d’un quart de la population du pays.
Pour différents motifs. Au cours des siècles, la Sibérie a connu plusieurs vagues migratoires. Pendant la première moitié du XIXe siècle, elle a été le théâtre d’une véritable « ruée vers l’or ». Après l’abolition du servage, des paysans ont été déplacés en Sibérie, ce qui permettait à la fois de résoudre la question de la propriété terrienne et, parallèlement, de mettre en valeur de nouvelles terres.
L’industrialisation de la Sibérie a commencé au début du XXe siècle, ce qui a eu aussi un effet sur la population. En outre, des organisations communistes et du komsomol (jeunesse du Parti communiste) y envoyait ses membres, leur octroyant des emplois sur place.
Vous avez sans doute entendu dire que la Sibérie a été la terre de déportation pour des millions de personnes. C’est vrai, et après la fusillade, ce verdict peut être considéré à juste titre comme la pire sentence. Les prisonniers et dissidents y étaient envoyés pour construire les chemins de fer ou travailler dans les mines, et ce, dans des conditions climatiques extrêmement rudes. Pendant sa jeunesse, Joseph Staline y a été déporté à six reprises et a réussi cinq fois à s’évader. Toutefois, la population de cette région n’est pas composée que de descendants des déportés.
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Depuis longtemps, la Sibérie est devenue synonyme de froid atroce et de vents glaciaux. Et pourtant, son climat ressemble à celui qui règne en Russie européenne, sauf que l’hiver y est plus froid (-20C° en moyenne) et l’été y est plus chaud (+25C°).
Ce que souvent l’on désigne comme Sibérie (par exemple la Yakoutie) et où le mercure tombe en hiver jusqu’à -80C° se trouve en réalité plus loin à l’est et fait plutôt partie de l’Extrême-Orient russe. Cela s’explique partiellement par le fait que les frontières géographiques de cette région sont vraiment conventionnelles. Très souvent, les Russes généralisent et qualifient de « Sibérie » tout ce qui se trouve au-delà des monts Oural.
Le Cercle polaire traverse une énorme partie du pays, si bien que ce phénomène naturel peut être observé de la Carélie à la Tchoukotka. Vous pouvez donc contempler cet hypnotisant spectacle dans des villes telles que Norilsk ou sur la Péninsule de Taïmyr.
Situé à 2 812 km à l’est de Moscou, Novossibirsk est la capitale du District fédéral sibérien. Pour cette raison, il est convenu de considérer cette ville comme la « capitale » de cette région. Mais il n’est pas certain que les habitants d’autres villes sibériennes, telles que Tomsk, Irkoutsk ou, par exemple, Omsk et Krasnoïarsk partagent cet avis. D’ailleurs, la plupart des habitants de Sibérie sont persuadés que c’est justement dans cette région que devrait être transférée la capitale du pays. « Pourquoi pas ? Qui plus est, du point de vue géographique, il s’agit du centre du pays », considèrent-ils.
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C’est encore une fois principalement pour la même raison que l’on fait la différence entre un Parisien et un Français, entre un Moscovite et un Russe. Ils sont Russes, mais pas tout à fait.
Les Sibériens ont en partie vécu et travaillé dans de rudes conditions, c’est pourquoi ils ont progressivement développé une mentalité qui leur est propre et qui diffère de celle des résidents de la partie européenne du pays. Le caractère sibérien et la « santé sibérienne » impliquent l’endurance, la résistance au stress et la rigidité. On considère que ces gens ne dépensent pas leur énergie pour des choses futiles. Ils apparaissent toujours concrets, dans leurs paroles et dans leurs actes et sont très directs. Ils pourraient ainsi se caractériser eux-mêmes en ces mots : « Nous avons une grande famille, nous sommes tous différents. Mais l’un de mes frères est un véritable Sibérien. Il n’expliquera pas pourquoi ni comment, il donnera plutôt un coup dans la tronche ».
En partie oui, en partie non. Les temps changent et aujourd’hui un Sibérien peut ne pas se distinguer grandement d’un habitant de Saint-Pétersbourg. Voici ce qu’en pense un internaute : « Actuellement en Sibérie dans les villes il y a aussi des gringalets comme dans les autres régions de Russie ! La santé, elle s’obtient avec la nourriture saine et avec le travail à l’air libre et pur ! Et maintenant, ils sont tous voûtés et assis au bureau, puis s’engraissent avec de la nourriture en conserve, et respirent toute leur vie des gaz d’échappement ».
En réalité, nous avons d’ores et déjà publié un article sur le portrait du Sibérien typique, qui vous aidera à comprendre un peu mieux sa personnalité et son mode de vie.
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