Le 4 octobre 1957, seulement 12 ans après la fin de la guerre, l’URSS ouvrait une nouvelle ère, celle de la conquête spatiale. C’est en effet en ce jour qu’elle a procédé au lancement de Spoutnik-1, le premier satellite artificiel terrestre.
Cette sphère, d’un diamètre de 58cm, pesait 83,6kg et était dotée de 4 antennes et émetteurs alimentés par des batteries. Son temps de révolution autour de la Terre était de 96 minutes et elle a effectué 1400 orbites avant d’être détruite à son entrée dans l’atmosphère.
Les chercheurs soviétiques avaient fourni d’importants efforts pour que ce lancement soit un succès. Leurs travaux avaient été menés dans une salle secrète prévue à cet effet, équipée d’une efficace isolation phonique et de fenêtres hermétiques. Fait pour le moins original, les scientifiques collaborant à l’élaboration du Spoutnik-1 s’adressaient même à leur création en la vouvoyant.
La structure sphérique de ce premier satellite de l’histoire avait été proposée par Mikhaïl Riazanski, grand-père du cosmonaute russe Sergueï Riazanski, qui travaille aujourd’hui au sein de la Station spatiale internationale.
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Elle n’a néanmoins pas pleinement convaincu l’ingénieur en chef, Sergueï Korolev, qui trouvait sa surface trop peu élaborée. « Il y a quelque chose de mauvais, il ne me plait pas comme ça. C’est vrai, il aura trop chaud là-bas ! », aurait-il dit d’un air pensif, insistant alors pour que l’engin dispose d’une surface réfléchissante.
Les chercheurs ont par conséquent réalisé plusieurs tests pour s’assurer de la résistance du satellite. « On a pris une grande casserole, on y a versé de l’alcool et ajouté de la glace carbonique qui, en se dissolvant, a fait chuter la température à -60°. On y a plongé la moitié du satellite, et avons chauffé l’autre à 50° à l’aide de lampes à incandescence. Toutes les 15-20 minutes on retournait brusquement le satellite. Le métal grésillait, crépitait, comme s’il était sur le point de rompre ! », a rapporté à l’agence d’information RIA Novosti Iouri Silaev, assembleur des premiers composants du Spoutnik-1, évoquant l’une de ces expérimentations.
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Ce modèle était le premier d’une longue liste, puisque le 3 novembre 1957 a par exemple été mis en orbite le Spoutnik-2, à bord duquel se trouvait le premier être vivant à entrer dans l’espace, la chienne Laïka.
Désireux de ne pas être en reste, les États-Unis ont eux aussi mis au point un satellite. Le Vanguard TV3 a ainsi été lancé le 6 décembre 1957, mais après seulement deux secondes, la fusée a perdu de sa force de propulsion en raison de l’explosion des réservoirs de carburant.
Aujourd’hui, plus de 3 000 satellites gravitent en orbite autour de notre planète, et la plupart sont hors fonction. Plus des 2/3 d’entre eux appartiennent à la Russie et aux États-Unis.
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