Imaginez un énorme canon qui ne peut pas être détecté par un radar. Eh bien, la Russie pourrait bientôt en avoir un. La décision d’intégrer dans les canons des navires de combat les technologies furtives, largement employées pour les jets et les bombardiers russes et américains, a été prise par le ministère russe de la Défense l’année dernière.
Cependant, les commandants de la Marine russe attendent actuellement les résultats des essais menés sur le dernier canon naval AK-176 MA avant de finaliser le projet visant à intégrer les nouveaux matériaux composites et le système d’armement aux corvettes de missiles guidés la prochaine génération destinées à l’armée.
« La Russie envisage de construire tous ses nouveaux navires en recourant à l’utilisation des technologies furtives. Cela signifie que toutes les armes seront installées à l’intérieur des navires plutôt que sur le pont : cela permettra de rendre les bateaux invisibles aux radars ennemis et à certains missiles antinavires », nous explique Vadim Koziouline, professeur de l’académie des sciences militaires.
Il précise que la superstructure et les systèmes d’artillerie de chaque navire génèrent l’essentiel des retours radar du bateau. Par leur forme et leur composition riche en métal, les armes constituent souvent la principale signature lorsqu’elles sont illuminées par les radars ennemis.
Cependant, l’utilisation des technologies furtives sur les navires n’est pas une invention russe.
« Par exemple, l’US Navy utilise des destroyers à missiles guidés conçus comme des navires furtifs multifonctions avec un accent sur les attaques terrestres, comme le destroyer de classe Zumwalt. Le navire entier est fait de ces matériaux furtifs et utilise ce type de technologies », ajoute Koziouline.
« Le nouveau AK-176 MA pèse environ 10 tonnes et peut tirer 150 projectiles de 76mm par minute. Il peut atteindre les navires et les cibles terrestres à 15 km de distance », nous indique Alexeï Ramm, analyste militaire du quotidien Izvestia.
Ramm précise que l’AK-176 MA sera également équipé d’un système de données numériques lui permettant de détecter et de suivre les cibles automatiquement.
« Cependant, la décision d’ouvrir le feu sera prise par l’officier militaire à bord. Aujourd’hui, personne ne peut permettre aux systèmes électroniques d’opérer de manière indépendante et de prendre des décisions vitales sans intervention humaine », ajoute Ramm.
L’AK-176 MA fait actuellement l’objet de tests et les experts pensent qu’il devrait être prêt d’ici fin 2017 : c’est alors que la Marine russe prendra sa décision sur l’adoption éventuelle de la nouvelle arme.
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