Le tank dernier cri est presque invisible aux radars, comme les chasseurs de 5ème génération.
Maxim Blinov / RIA NovostiL’un des spectateurs du défilé de la Victoire, qui s’est tenu à Moscou le 9 mai, a filmé le passage des véhicules à l’aide d’un périphérique vidéo à imagerie thermique pour smartphone et a publié la vidéo sur Internet. Ces images ont dévoilé la signature thermique du dernier véhicule militaire russe présenté ce jour-là sur la place Rouge.
Il n’y a eu aucun miracle, bien entendu. Presque tous les véhicules étaient plus ou moins « révélés » sur les images, mais on a pu clairement apprécier la différence entre les véhicules construits selon le modèle « classique » et les nouveaux spécimens. Pourtant, la signature thermique du T-14 Armata était très peu visible sous l’objectif de la caméra infrarouge – on ne voyait qu’une petite fenêtre du système d’échappement du moteur.
Cette découverte vient confirmer les propos du directeur général de l’usine Uralvagonzavod Viatcheslav Khalitov, qui avait affirmé que le nouveau char russe serait construit en recourant aux technologies furtives. Les matériaux absorbant les ondes radio et la peinture spéciale empêchent sa détection rapide par infrarouge dans la nuit, alors que la forme « hachée » de la tourelle absorbe le rayonnement radar. Les mêmes éléments sont utilisés pour les avions de nouvelle génération F-22 Raptor et Т-50.
Les capacités de survie et de camouflage au sol du char ne s’arrêtent pas là. Un voile camouflant, baptisé Mantia, a été spécialement créé pour le T-14. Il s’agit d’un tissu souple qui allie les fonctions d’un matériau de camouflage capable d’absorber les ondes radio (Nakidka) et un blindage espacé, ce qui assure la protection contre les armes antichar de précision et les armes de combat rapproché – les lance-roquettes portatifs antichars.
Le tissu est conçu selon le principe de triple protection : il absorbe les ondes, puis les reflète et les disperse simultanément, réduisant efficacement la possibilité de détection de l’engin en marche. Le champ thermique des moteurs en fonctionnement est ainsi réduit au niveau du milieu naturel, permettant aux véhicules de s’y fondre.
Victor Mourakhovski, vétéran de l’armée blindée et rédacteur de la revue Arsenal Otetchestva, explique qu’aujourd’hui, il ne suffit pas de renforcer l’armure des véhicules de combat et de les construire selon les technologies furtives. La protection moderne des véhicules est assurée par des solutions complexes comprenant de nombreux éléments : l’armure, un blindage espacé, des systèmes électroniques et des « capes invisibles » spéciales.
En comparant le T-14 avec les modèles occidentaux, les constructeurs parlent d’une supériorité de 25 à 30% par rapport à l’Abrams américain, au Leclerc français et au Leopard 2 allemand. La principale particularité du char est sa tourelle inhabitée : l’équipage contrôle les armes à distance depuis une capsule blindée isolée. Le char est équipé d’un nouveau moteur diesel d’une capacité de 1 500 litres et d’un nouveau canon de 125 mm 2А82. Les représentants de l’usine mettent en avant l’armure composite multicouche unique en son genre.
Les véhicules de la famille Armata disposent de goniomètres ultraviolets, qui détectent les projectiles et les missiles grâce à la traînée ionisée laissée par les moteurs en fonctionnement. Après avoir réuni ces données, le complexe de défense active du char Afganit atteindra la cible avec un obus spécial ou le mitraillera avec son canon de gros calibre.
D’après les concepteurs, les goniomètres dernière génération détectent non seulement le rayonnement UV de la cible, mais également celui des missiles et des grenades projetés à proximité, ainsi que les éclairs des explosions. Ainsi, le système ne sera pas perturbé par les différentes interférences naturelles et pourra distinguer les cibles dangereuses des autres avec une grande précision.
Cependant, toutes ces qualités de combat du T-14 Armata doivent encore être confirmées sur le terrain, résument les experts interrogés par RBTH.
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