Un Su-35 dans la province de Lattaquié, Syrie.
Vadim Grishankin/TASSUn Su-35 dans la province de Lattaquié, Syrie. Crédit : Vadim Grichankine / TASS
En conformité avec le décret du président Vladimir Poutine, le ministère de la Défense achève la première étape de son programme de modernisation des armements échelonné jusqu’en 2020. L’objectif est de porter à 70% les armements et les matériels modernes au sein de l’armée.
« Cela concerne avant tout la force de dissuasion nucléaire : les systèmes de missiles stratégiques terrestres fixes et mobiles, les bombardiers et les sous-marins nucléaires », a indiqué à RBTH le professeur de l’Académie des sciences militaires Vadim Koziouline. Selon lui, la part des armements et matériels modernes dans la force de dissuasion nucléaire constitue aujourd’hui 60%. Au 1er janvier 2018, elle atteindra 70%, avant de viser les 100% en 2022.
Missiles légers Topol-M. Crédit : TASS
« Il est prévu notamment de mettre en exploitation le nouveau missile balistique intercontinental lourd Sarmat. Comparée au groupe des missiles légers Topol-M et Iars, la contribution de Sarmat à la capacité offensive des troupes des missiles stratégiques sera quatre fois plus importante compte tenu de tous les indicateurs évaluant l’efficacité de l’emploi opérationnel », a-t-il affirmé.
Une rénovation importante a été également réalisée dans l’aviation stratégique russe. Juste avant le début de la campagne syrienne, tous les bombardiers stratégiques Toupolev Tu-160 et Tu-95 ont été dotés de nouveaux viseurs, ce qui leur a permis d’être en mesure d’employer des armes tant nucléaires que conventionnelles.
La campagne syrienne a marqué l’entrée en scène de nouveaux armements de haute précision, comme les missiles de croisière de longue portée tirés depuis les airs X-555 et X-101. Après 2021, le pays entamera la fabrication en série du bombardier modernisé Tu-160M2.
Le sous-marin nucléaire russe Vladimir Monomakh. Crédit : Ildus Gilyazoutdinov / RIA Novosti
Les forces navales ont vu entrer en service plusieurs nouveaux sous-marins nucléaires du Projet 955 de la classe Boreï, tandis que les submersibles du projet 667 BDRM ont été modernisés et dotés d’une version améliorée du missile Sinéva, Liner.
Le missile dispose de plusieurs ogives, d’un nouveau système de visée et d’une portée augmentée qui constitue aujourd’hui plus de 11 000 kilomètres. A terme, l’industrie de la défense lancera la fabrication d’un nouveau missile balistique qui viendra remplacer les Boulava dotant les sous-marins de la classe Boreï.
« La parité avec l’Otan signifie que la Russie est capable aujourd’hui de faire face à l’Alliance avec des armes nucléaires. La doctrine de sécurité nationale stipule que Moscou se réserve le droit de porter une frappe nucléaire préventive en cas d’affrontement direct avec un ennemi aussi redoutable que l’Otan et les États-Unis », a souligné Vadim Koziouline. Selon lui, en conformité avec le traité de réduction des armes nucléaires New START, le nombre de charges nucléaires et de leurs vecteurs (missiles balistiques intercontinentaux, sous-marins et bombardiers stratégiques) détenus par la Russie et les États-Unis s’élève à un maximum de 1 550 et 700 respectivement de chaque côté.
La campagne syrienne a permis de roder en profondeur l’aviation russe, qui a été dotée ces dernières années de 1 300 appareils. La part des armements modernes atteint 66%.
L’expérience d’utilisation des avions et des hélicoptères en Syrie permettra de procéder à leur perfectionnement, a annoncé Sergueï Choïgou. Ainsi, les bombardiers Soukhoï Su-24, les avions d’assaut Su-25, Tu-22M3 et éventuellement les Tu-95MS stratégiques pourraient être dotés du nouveau viseur SVP-24 Guefest.
Un Tu-95MS. Crédit : Marina Lystseva / wikipedia.org
« Testé lors de combats, ce système a permis d’employer des roquettes non guidées en leur assurant une précision proche de celle des missiles de haute précision et de bombes guidées par laser ou GPS. Une telle précision ne peut être atteinte aujourd’hui ni par les avions américains, ni par les appareils européens », a affirmé à RBTH Alexeï Ramm, analyste militaire du journal Izvestia. Il a fait remarquer que l’instrument était intégré à un terminal portable au sol.
« Un soldat disposant d’un tel système qui n’est pas plus grand qu’un simple iPhone voit nos avions dans le ciel et leurs réserves de munitions et peut, en pressant un ou deux boutons, diriger l’avion vers la cible qui doit être atteinte à l’instant », a-t-il expliqué. Après avoir reçu ce signal, il ne reste au pilote qu’à atteindre le lieu précis pour larguer la bombe qui, mue par un algorithme donné, atteindra la cible qui lui a été « indiquée ».
Toujours d’après Sergueï Choïgou, les troupes ont été dotées depuis 2012 de plus de 30 000 unités d’armements et de matériel militaire, notamment de plus de 50 bâtiments de guerre et 4 700 chars et véhicules blindés.
Le programme de modernisation des armements sera réalisé, a-t-il affirmé. Le pays achève d’en élaborer un autre qui sera échelonné de 2018 à 2025.
« Ses paramètres sont tenus secrets, mais, selon certaines informations, l’armée aura de nouveaux chars T-14 Armata, des blindés de combat d'infanterie Kourganets et des véhicules blindés de combat à roues Boomerang. Les forces aériennes seront dotées de chasseurs T-50 et d’avions de détection radar lointaine A-100 Premier. Les forces navales peuvent compter sur des destroyers nucléaires de classe Lider, des porte-hélicoptères Lavina et sur un porte-avions nucléaire polyvalent Chtorm », a souligné Alexeï Ramm.
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