La course aux nuages, 2014.
Crédit : Courtesy of Galerie InsulaL’exposition « Sculptures » d’Andreï Sadko, qui investira la Galerie Insula à Paris (24 rue des Grands Augustins dans le 6ème), du 24 septembre au 31 octobre, est une ode à la poésie. Un yoga de l’esprit, où la matière s’efface au profit du spirituel. Au travers de situations (Trajectoire), de réflexions (Les justes) ou de figures de style (Soleil noir), les œuvres de l’artiste Sadko laissent présager toute la complexité de son cheminement artistique, poétique et philosophique.
« Plus jeune, j’ai commencé par la terre, puis, j’ai découvert la pierre », raconte Andreï Sadko à RBTH. « Je m’en suis encore éloigné pour affiner mes réalisations. Et si mon univers n’a pas changé, il cherche à tendre vers la dématérialisation ».
Une poésie de la matière qui s’exprime par des lignes épurées et graphiques
Ses sculptures sont telles des Haïkus grandeur artistique, s’évertuant à personnifier une vision de l’évanescence des choses. Avec Les Justes, Andreï Sadko décrit, avec toute la finesse qui le caractérise, l’aspect périssable du temps, métaphore de la condition humaine face à l’élévation de la pensée, à la fois grande dans l’immensité et minuscule dans l’infinité.
« Bien sûr, l’élévation est un idéal. La fonction de l’art n’est pas ou pas seulement de provoquer, de faire rire… Elle est de nous élever », estime Sadko, dont le pseudonyme fait référence à un personnage des légendes slaves, est aussi une dissociation du réel et de la pure création.
Le caractère « litotien », tel qu’exprimé dans ses sculptures Trajectoire ou La course aux nuages, laisse présager toute l’élégance graphique et la profondeur subtile de sa nouvelle étude de l’Œuvre. Les lignes de force, minutieusement travaillées, explorent les limbes de l’imaginaire, à la recherche d’un paradis perdu.
Les œuvres de Sadko prennent leur place dans la cité
Les amoureux de Paris découvriront au détour des ruelles de la capitale des réalisations du poète et sculpteur Sadko (qui expose régulièrement à Moscou et St-Pétersbourg) : une fontaine, Les nuages, rue de Saussure (17ème arr.), La Promenade au viaduc des Arts (12ème), ou encore Les Marches du Voyage, dans le quartier de La Défense. « C’est à cause de Michel-Ange, que nous sommes devenus... », avance l’artiste. Lui qui, depuis tout petit, aspirait aux côtés de son frère Vladimir à l’inaccessible, les yeux levés vers le tableau de grand-père, Le Jugement Dernier, un dessin attribué à un peintre de l’entourage de Michel-Ange, a depuis pris de la hauteur. Et sous ses airs de frêle simplicité, son envol artistique est purement majestueux.
Né en France de parents russes, Andreï Sadko, se définit comme un « Russe de Paris ». Comme son frère jumeau Vladimir, il a étudié la sculpture avec Zadkine, la peinture avec Annenkov et l’architecture aux Beaux-Arts de Paris.
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