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Collectif d’artistes très prisé actuellement, AES+F fait des expositions partout à travers le monde. Les projets et les installations multimédia de Tatiana Arzamassova, Lev Ievzovitch, Evgueni Sviatski et Vladimir Fridkes abordent principalement la culture mondialisée et font une analyse des valeurs modernes.
Leur installation vidéo Inverso Mundus (latin pour « Monde inversé ») a fait sa première à la Biennale de Venise et continue de faire le tour des musées du monde entier.
Personne ne peint la mer comme Ivan ! Le peintre Aïvazovski, artiste très prolifique, a créé plus de 6 000 paysages marins. Les historiens de l’art et critiques d’art parlent de La Mer Noire comme son œuvre maîtresse, le résultat d’une longue carrière.
La Mer Noire, 1881
Ivan Aïvazovski/Galerie TretiakovLes œuvres de Iouri Albert comprenant du texte finissent souvent par devenir des mèmes. Au musée d’art moderne de Moscou, sa rétrospective Qu’est-ce que l’artiste a voulu dire par là ? n’a cessé de se métamorphoser jusqu’à sa clôture. Vous comprenez maintenant de quel genre de type il s’agit. À 15 ans, cet artiste conceptuel s’est retrouvé dans l’atelier de Komar et Malamid, sous l’influence desquels il commencera à repenser l’essence de l’art moderne.
Je ne suis pas Jasper Johns, 1980
Sreda obucheniaLa marque de fabrique d’Albert ? Prendre une œuvre célèbre, la modifier et la faire sienne, le tout finissant par créer la polémique. Nous pouvons notamment citer une série historique où l’artiste se compare non sans ironie à des artistes de renommée internationale.
Le succès européen de la compagnie créée par Serge de Diaghilev, les Saisons Russes, est largement dû à Bakst. Les dessins des costumes et des décors pour la production des Ballets Russes firent à eux seuls sensations : ils finirent exposés au Louvre, et le style orientaliste de Bakst lança à Paris la mode des turbans, des pantalons larges et des perruques colorées.
Portrait de Serge de Diaghilev et de sa gouvernante, 1906
Global Look PressCet artiste excentrique s’est fait un nom dans les années 1990 grâce à des costumes faits à partir de n’importe quel matériau disponible et à des performances et installations qui sont devenues un symbole de leur époque.
Performance Bulles d’espoir, 2013
Evgeni Odinokov/SputnikDepuis ce moment-là, il est devenu l’un des « maîtres de l’extravagance », une fête à lui tout seul et une performance ambulante : Bartenev sort du lot grâce à ses costumes fantasques aux couleurs vives, qui lui permettent d’explorer le monde et de repenser les petites choses du quotidien.
L’artiste d’avant-garde Bieloutine était réputé pour son expérimentation et sa mystification. Il a installé son studio à Moscou et fondé sa propre école « Nouvelle Réalité », qu’ont intégrée plus de 3 000 peintres. En 1962, ces artistes ont été exposés au Manège de Moscou.
Les funérailles de Lénine, 1962
Lioubov Tchilikova/SputnikLe secrétaire général du Parti communiste Nikita Khrouchtchev a alors visité l’exposition, mais l’a détestée, la qualifiant de « foutoir ». Après cette mésaventure, le mouvement a été banni et Bieloutine vivra comme un reclus, dissimulant ses œuvres jusqu’à la perestroïka.
Au tournant du XXe siècle, le symboliste Borissov-Moussatov s’est spécialisé dans la peinture de vieux manoirs délabrés, de réceptions en plein air et de membres de la noblesse russe. On le qualifie souvent de représentant de l’Âge d’Argent tentant de saisir les derniers échos d’une époque bientôt révolue.
Le bassin, 1902
Victor Borisov-Moussatov/Galerie TretiakovLe bassin marque le début de sa reconnaissance en tant qu’artiste symboliste : le tableau dépeint sa sœur et sa fiancée assises au bord d’un bassin de maison de campagne. Cette toile sera son cadeau de mariage à sa femme, ainsi que son premier succès.
Brioullov est l’un des meilleurs peintres de portrait de son temps. Il faisait aussi bien des portraits officiels que privés de l’aristocratie russe, se faisant inviter aux réceptions impériales et connaissant Alexandre Pouchkine.
Le Dernier Jour de Pompéi, 1833
Karl Brioullov/Musée RusseNéanmoins, cette vie mondaine n’a commencé qu’après avoir passé douze ans en Italie, dont six à travailler sur son œuvre monumentale Le Dernier Jour de Pompéi, pour laquelle il recevra la grande médaille d’or du Salon de peinture et de sculpture de Paris et une légitimation en Europe et en Asie.
Il a peint l’aristocratie russe, ainsi que l’empereur lui-même, mais s’est surtout fait connaître pour ses portraits de jeunes filles, exposés à la galerie Tretiakov de Moscou, mais aussi au Louvre, à Paris. Le trait distinctif de Borovikovski est d’avoir su représenter à merveille la sensualité de ses modèles.
Portrait de Maria Lopoukhina, 1797
Vladimir Borovikovski/Galerie TretiakovDurant l’ère soviétique, son travail a été rejeté et ne sera reconnu qu’à partir de la perestroïka. En 1988, Sotheby’s a organisé une seule vente aux enchères en URSS, où le Fundamental Lexicon a été vendu à un collectionneur russe à un prix record de 373 000€ (suivi d’un interrogatoire du KGB). Quelques semaines plus tard, Bruskine s’est installé aux USA et son travail a été exposé dans les plus grands musées du monde.
Fundamental Lexicon, 1986
Photo de presseBourliouk est connu comme étant le « père du futurisme russe » autant en Russie qu’à l’étranger, en particulier à New York. Il s’y est installé en 1922 et a fréquenté les cercles prosoviétiques. Bourliouk a promu le futurisme et le cubisme par tous les moyens : publication d’un magazine, impression de brochures, rédaction de poèmes et de critiques, et peinture.
Portrait de mon oncle, années 1910
David Bourliouk/Musée d’art regional d’Irkoutsk V.P. SoukatchevSon tableau Portrait de mon oncle lui a accordé un véritable succès et a suscité l’intérêt d’un potentiel acheteur dans presque toutes les villes du pays. Cette peinture est un manifeste du cubo-futurisme. « L’artiste a rapidement créé [le portrait] dans un hôtel, en collant des coupures de presses de manière à former un visage aux angles délirants, à trois yeux, deux nez, etc », se souvient son ami et artiste Evgueni Spasski.
Boulatov est l’un des fondateurs du Sots Art, avec Komar et Melamid. Ses expositions solo s’organisent dans des musées et des galeries majeures.
Gloire au PCUS II, 2002-2005
Legion Media« L’espace, c’est la liberté », disait Boulatov. Au propre, Gloire au PCUS est un slogan soviétique sur fond de ciel bleu. Au figuré, c’est la liberté qui trouve son chemin hors de la prison de l’idéologie du Parti.
Un des leaders de l’avant-garde russe, Marc Chagall avait un style unique et inimitable. Son œuvre la plus célèbre dépeint les seules choses qui l’accompagnaient à ce moment de sa vie : lui, sa femme, l’inspiratrice de toute une vie, Bella, et les maisons de sa ville natale, Vitebsk.
Au-dessus de la ville, 1918
Galerie TretiakovTchernycheva est l’une des artistes russes contemporaines les plus en vogue. Ses tableaux, ses vidéos, ses œuvres graphiques et ses photos ont été présentés plusieurs années de suite à la Biennale de Venise et sont exposés de Vienne à New York.
Sans titre. Bonjour, 2014
Olga TchernychevaElle n’a jamais été attirée par la monumentalité et préfèrent les petits objets de la vie quotidienne, telle une chanson dans le métro ou des SDF qui dorment sur un banc. Assemblées entre elles, ces scènes du quotidien créent un ensemble très intime de la Russie d’aujourd’hui.
Autre héros de la scène artistique underground de l’URSS, Chuikov s’est montré fasciné par la combinaison de l’illusion à la réalité ; deux styles, deux langues. Prenons ce profile romain de sa série Fenêtres… , on peut y reconnaître le portrait de Federico de Montefeltro exécuté par Piero della Francesca. Toutefois, pour Chuikov, il ne s’agit que d’une silhouette et d’un point rouge. Qu’est-ce donc finalement ? Le Soleil ? Un laser pointé sur une œuvre classique ridiculisée par le post-modernisme ? Libre à vous d’interpréter selon votre bon vouloir.
Fenêtre LXIV, 2002
Musée d’art moderne de MoscouVous pouvez trouver les œuvres de Chuikov au Centre Pompidou, au musée d’art de Zimmerli, au Musée russe et à la galerie Tretiakov.
Cette figure emblématique de l’art officiel de l’Union soviétique était un pilier du réalisme socialiste et a célébré la santé, le sport, le travail et le nouveau mode de vie soviétique. Il a parfait son style jusqu’au summum : des femmes et des hommes forts et puissants, qui inlassablement, le sourire aux lèvres, défendent les villes, travaillent dans les usines et glorifient le Parti.
La défense de Sébastopol, 1942
I. Kogan/SputnikLes contemporains de Deïneka soit l’idolâtraient, soit le haïssaient : lorsqu’il peignait l’héroïsme au nom du communisme, d’autres voyaient l’absence de choix, car ces toiles utopiques ne coïncidaient en rien avec le contexte de pauvreté de masse.
Ce duo conceptuel de Moscou est déjà une légende vivante dans le monde de l’art contemporain. Il crée des utopies sociales avec des personnages fictifs.
Homo Lignum, 1996
Igor MakarevitchUn de leurs projets les plus exigeants, Homo Lignum, est toujours en cours de création. Il raconte l’histoire d’un comptable discret, Nikolaï Ivanovitch Borissov, qui éprouve le désir sans bornes de devenir un arbre.
Exter est une des « Amazones de l’avant-garde » et est présente à toutes les grandes expositions du début du XXe siècle. En 1907, elle est partie pour Paris et s’est faite amie avec Pablo Picasso, Fernand Léger, Guillaume Apollinaire et beaucoup d’autres dont elle a promu le travail de retour chez elle, aidant les artistes russes d’avant-garde à créer de nouvelles techniques de travail.
Venise, 1918.
Galerie TretiakovExter elle-même était une adepte du futurisme. Ou plutôt, sa forme russe spéciale, le cubofuturisme. Elle а illustrédes magazines pour les futuristes, réalisé des décors de théâtre, des croquis de robes, d'oreillers et même l'uniforme de l'Armée rouge. Mais en 1924, elle est partie pour la Biennale de Venise et n’est plus jamais revenue dans son pays natal.
Véritable maître du photo-réalisme, Faïbissovitch immortalise essentiellement Moscou. Ses thèmes favoris sont les lieux les moins reluisants de la ville : une arrière-cour miteuse, un terrain vague, des chiens errants, une échoppe, des travailleurs immigrés, des SDF, des passants. C’est exactement ces sujets qui permettent de saisir la nature insaisissable du temps. Ses tableaux sont vendus plus de 350 000€ dans les maisons de ventes.
« Russe », 1991
Galerie TretiakovLire aussi : 13 peintures réalistes qui vous aideront à comprendre l'âme russe
Après avoir rejeté la Révolution, Fechine a émigré aux USA en 1923, où il a vécu heureux pendant 30 ans. C’est pour cette raison que beaucoup de ses œuvres peuplent les musées américains ou les collections privées du monde entier.
Portrait de Varia Adoratskaïa, 1914
Musée des Beaux-Arts du TatarstanToutefois avant de quitter la Russie, il a réussi à peindre l’un de ses plus beaux tableaux, le portrait de la jeune Varia Adoratskaïa, souvent comparé à La Jeune Fille aux pêches de Valentin Serov.
Fechine est aujourd'hui l'un des artistes russes les plus chers : en 2010, l’un de ses tableaux a été vendu pour 11 millions de dollars par la maison MacDougall’s.
À l’époque de l’Empire russe, le mariage se faisait rarement par amour. La société désapprouvait les mariages des personnes appartenant à des classes sociales différentes, mais beaucoup d’individus les considéraient comme un excellent moyen de gravir l’échelle sociale et financière. C’est le sujet d’une peinture du grand peintre Fedotov.
« Fiançailles d'un major », 1848
Galerie TretiakovCette peinture a, en son temps, fait grand bruit : elle représente un marchand qui souhaite marier sa fille à un officier désargenté ; l’époux recevra ainsi une dot, tandis que le marchand nouera des liens directs avec la noblesse.
Comme de nombreux artistes du XIXe siècle, Flavitski a étudié en Italie et n’est connu que pour une seule œuvre maîtresse.
« La Princesse Tarakanova », 1864
Galerie TretiakovSes tableaux de jeunesse ont alors été disqualifiés par les critiques, les traitant « d’imitation de Brioullov », mais en dépit de ces attaques, l’artiste a réussi à laisser une trace dans l’histoire. L’histoire de la princesse Tarakanova (tout comme son vrai nom), qui revendiquait être la fille de l’impératrice Elizabeth, demeure inconnue. On sait juste qu’elle est décédéede la tuberculose, et non pas noyée lorsd’une inondation. Ce qui importait peu finalement, car cette peinture a couvert de gloire son créateur, qui néanmoins est mort peu de temps après, lui aussi de la tuberculose, qu’il avait contracté en Italie.
L’artiste d’avant-garde Filonov se considérait communiste et a toujours pensé que la population avait besoin d’art. Il utilisait le terme « d’art analytique » pour définir ses images multidimensionnelles et ne vendait jamais ses œuvres. C’est d’ailleurs ce qui causera sa perte : Pendant le siège de Leningrad, il ne quittait pas son grenier glacé car il surveillait ses tableaux. Il y a donc développé une pneumonie, qui entrainera sa mort.
« Navires », 1913-1915
Galerie TretiakovLa représentation des sujets religieux par Gay allait souvent à contre-courant des canons dominants, tombant ainsi sous la censure de l’Église. Il est néanmoins toujours resté convaincu que c’était la meilleure façon de provoquer des émotions et de donner un nouvel éclairage d’une scène bien connue.
« Le Calvaire (Golgotha) », 1893
Nikolaï Gay / Galerie TretiakovGay a peint son célèbre Golgotha un an avant sa mort. « Oui, cette peinture m’aura tourmenté terriblement,a-t-il écrit à son ami Léon Tolstoï. J’ai trouvé hier cette chose définitive, qui était nécessaire, c’est-à-dire cette forme, qui est entièrement vivante.J’ai trouvé comment représenter le Christ et les deux voleurs ensemble sur Golgotha, sans croix… En un mot… trois âmes vivantes sur une toile. Je pleurs en regardant le tableau ».
Gontcharova et son mari, Mikhaïl Larionov, ont fait partie des pionniers du mouvement de l’avant-garde. À partir de 1914, elle a travaillé avec Diaghilev et la compagnie des Saisons Russes à Paris, où elle restera jusqu’à sa mort en 1962.
« Anges jetant des pierres sur la ville », 1911
Natalia Gontcharova / Galerie TretiakovAujourd’hui, ses œuvres sont dans les plus grandes collections muséales, notamment au Tate Modern de Londres et au Centre Pompidou de Paris. En 2010, la maison de ventes Christie’s a vendul’une de ses peintures pour 9 millions d’euros, en faisant (à l’époque) l’artiste féminine la plus chère de l’histoire.
Grand peintre de l’époque de la Rus’ (Russie médiévale), Théophane le grec est le créateur de l’un des objets les plus saints de l’Église orthodoxe russe : l’icône de La Vierge du Don, considérée comme miraculeuse. D’après la légende, elle aurait apporté son concours dans les grandes batailles.
« La Vierge du Don », 1380
Galerie Tretiakov/Théophane le GrecGoutov est de ces artistes qui ont trouvéleur propre voie. Il a revisité la lecture d’objets canoniques, de l’art classique, de la langue russe selon l’idée que l’essence des œuvres doit transparaître en quelques minutes à peine. Ces travaux les plus reconnaissables sont des toiles de métal où il y représente un portrait de Rembrandt ou de vieilles icônes russes. Face au tableau, l’image est nette, mais l’image se distord dès que l’observateur fait un pas de côté. L’idée ici, c’est qu’en se déplaçant, le visiteur passe par tous les développements artistiques du XXe siècle, du cubisme à l’abstrait, en passant par l’expressionisme.
« E’IK’ΩN », 2012
Kirill Kallinikov/SputnikLa liste des lieux où Goutov a exposé est interminable, mais nous pouvons citer les Biennales de Venise et de Sydney, la Documenta de Kassel et le Guggenheim.
Ivanov était proche de l’empereur et est essentiellement connu pour ses toiles inspirées de scènes bibliques et mythologiques. La Société des Artistes russes a même financé son voyage en Italie « pour qu’il se perfectionne ».
« L’apparition du Christ au peuple », 1837-1857
Alexandre Ivanov / Galerie TretiakovIvanov n’est rentré en Russie qu’après avoir terminé son œuvre maîtresse sur la représentation du Messie, soit 20 ans et 600 ébauches plus tard. La toile, gigantesque, a ensuite été achetée puis apportée à Saint-Pétersbourg par l’empereur Alexandre II. À causes des dimensions de l’œuvre, un bâtiment a été spécialement construit pour l’accueillir.
Né en Russie dans une famille espagnole qui avait immigré dans le pays pour raisons politiques, Infante est rapidementdevenu le représentant le plus célèbre du land art et de l’art cinétique. L’artiste nomme ses créations « artefacts » : il place des miroirs et des structures mouvantes dans un décor naturel, permettant à la nature d’occuper une place prépondérante dans l’œuvre.
Série «Foyers de l’espace déformé », 1979
Francisco Infante/SputnikInfante est souvent considéré comme un héritier de la tradition de l’avant-garde, surtout celle de Malevitch et Tatline.
Cet artiste expressionniste est né et a grandi en Russie, mais il a conquis sa notoriété en Allemagne. Grand admirateur de Van Gogh, Gauguin, Cézanne et Matisse, ami de Kandinsky, Jawlensky était proche de l’abstrait sans jamais mettre les deux pieds dedans : il se positionnait quelque part entre l’art figuratif et l’art abstrait.Sa plus grande collection de toiles se trouve à Wiesbaden.
Série « Têtes »
Collection privéeInventeur de l’abstrait, Kandinsky était, lui aussi, un pionnier de l’avant-garde. Avec Malevitch, Chagall, Gontcharova, Larionov et d’autres, il s’estdélibérément détaché des traditions de la peinture réaliste.
« Composition VII », 1913
Vassily Kandinsky/Galerie TretiakovLa Composition VII est l’apogée de son époque antérieure à la Première Guerre mondiale. Y voyez-vous la Résurrection, le jour du Jugement dernier, le Déluge et le Jardin d’Eden ? C’est ce que Kandinsky a dit avoir peint.
Les Kabakov sont des stars de l’art soviétique non-officiel et de la scène de l’art moderne. Grâce à Ilia et Emilia, le conceptualisme moscovite est devenu le mouvement d’art contemporain russe le plus célèbre du monde. Le couple vit à Long Island, à New York, depuis la fin des années 1980 et s’est exposé au Musée d’art moderne de New York, au Centre Pompidou, à Paris, au Tate de Londres et à l’Ermitage, à Saint-Pétersbourg.
« Le Scarabée », 1982
Agence MoskvaEn 2008, « Le Scarabée »a été vendu à un prix record de 3 millions d’euros, devenant ainsi l’œuvre la plus chère d’artistes russes vivants. Depuis lors, ils sont toujours restés au top !
Lorsque Kiprensky a terminé le portrait d’Alexandre Pouchkine, ce dernier lui a écrit un poème disant : « À partir de ce jour, les habitants de Rome, Dresde et Paris ne seront pas sans connaître mon apparence ».
« Portrait d’Alexandre Pouchkine », 1827
Oreste Kiprensky/Galerie TretiakovLa prophétie du poète se révèlera juste. Kiprensky, qui était parfois en Occident comparé à, voire confondu avec, Rembrandt ou Rubens, a ainsi donné naissance à l’une des plus célèbres représentations de Pouchkine dans la culture populaire : c’est aujourd’hui sous ces traits que l’illustre poète est connu dans le monde.
On ne sait toujours pas qui peut bien être cette jeune fille peinte par ce théoricien du mouvement des « Ambulants ».Kramskoïa en effet décidé de garder ce secret pour lui et n’a jamais révélé son identité, qui n’a jamais été retrouvée non plus après sa mort, dans les notes de ses carnets. Ce portrait emblématique de l’histoire artistiquenationale est parfois surnommé « La Mona Lisa russe ».
« L’Inconnue », 1883
Ivan Kramskoï/Galerie TretiakovMeilleur représentant de l’impressionnisme russe, Korovine a toujours été inspiré par Paris et a peint beaucoup de ses plus belles toiles là-bas. Pas étonnant, donc, qu’il ait joui d’un succès incroyable en France. Il a notamment été décoré de la Légion d’Honneur et a reçu des médailles d’or et d’argent pour ses œuvres.
« Paris. Boulevard des Capucines », 1906
Konstantine Korovine/Galerie TretiakovAprès la Révolution russe, l’artiste a décidé de fuir le pays des soviets, trouvant les lois du nouveau gouvernement trop oppressantes. En 1922, il a obtenu la permission de partir, invoquant un traitement médical particulier et la tenue d’une exposition personnelle, mais ne reviendra plus. Sans surprise, il s’est installédans la capitale française.
Coca-Cola s’est engagé à détruire Kosolapov, qui a même attiré l’attention du FBI, tandis que certaines de ses expositions ont été annulées en Russie et que plusieurs de ses œuvres ont fait l’objet d’attaques en justice. Sa méthode de travail consiste à combiner et détourner des icônes de la société, comme ce profil de Lénine et le célèbre logo de la marque.
« Lénine et Coca-Cola », 1982
Ekaterina Tchesnokova/SputnikL’art de Kosolapov est effectivement provocateur, ce qui ne l’empêche pas de rester un représentant respecté du Sots Art (le pop art soviétique) dont les œuvres sont disséminées dans les meilleurs musées du monde.
Pour Korina, qui a pris part dans le projet principal de la Biennale de Venise de 2017, même les détails les plus insignifiants du quotidien, tels les illuminations de Moscou, les couronnes funéraires et les filets de protection des échafaudages, donnent matière à réfléchir. Les dernières expositions solos de Korina ont été tenues à la fondation GRAD à Londres, à l’Académie de musique de Brooklyn et au festival SteirischerHerbst à Graz, en Autriche.
Installation « La queue remue de la comète », 2017
Irina Korina/photo de Alekseï Naroditski/Musée d'art contemporain Garage« La queue remue de la comète », une tour de trois étages, a fait son apparition au musée Garage de Moscou, et rassemble toutes les citations de sa carrière.
Il est connu comme le principal cézanniste russe, le principal impressionnisterusse et l’artiste russe le plus cher en maison de vente. En dépit des nombreux emprunts aux artistes français, Kontchalovski a toutefois trouvé son propre style, que les critiques d’art occidentaux qualifiaient de « slave ».
« Portrait de famille », 1911
Piotr KontchalovskiLes compatriotes de Kontchalovski détestaient tellement son travail qu’ils refusaient même d’exposer leurs œuvres près des siennes. Ce qui ne l’a pas empêché d’être exposé à la Biennale de Venise de 1924, où l’URSS prenait part pour la première fois. Treize de ses œuvres étaient affichées au pavillon soviétique.
Ces « trolls » de l’art soviétique officiel ont créé leur propre style au sein du mouvement Sots Art, l’équivalent du pop art, mais soviétique. Ils ont préparé des boulettes de Pravda, principal journal de propagande d’URSS, se sont représentés en Lénine et Staline, ont signé des slogans soviétiques de leurs noms et placé Lénine avec l’emblème de McDonald’s en fond.
« Conférence de Yalta », 1982
Komar & MelamidLeur départ d’URSS ne les a pas empêchés de continuer dans la même lignée caustique. Plusieurs artistes deviendront leurs cibles, dont Andy Warhol (qu’ils traitaient d’idiot) et Gerhard Richter (« Voilà comment un animal peint lorsqu’on lui donne un pinceau »).
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Les tableaux de Koshlyakov ont plusieurs particularités : ils sont presque tous peints sur du carton texturé et représentent pour la plupart des paysages urbains qui semblent presque glisser sur leur support. Images du passé, ruines, mythologie grecque, mémoire – voilà les thèmes intemporels qu’aborde Koshlyakov.
Série « Prisonnier Romain », 1991-1994
V. KoshlyakovL’artiste habite actuellement à Paris et est très demandé ; il a exposé au Louvre, au Guggenheim et aux Biennales de São Paulo et Venise. Toutefois, il aime à se remémorer sa première exposition dans des toilettes publiques de province.
Korjev s’appelait lui-même le « vieux socialiste réaliste ». Les critiques d’art l’ont désigné comme « représentant du style austère ». L’art de Korjev va pourtant au-delà de ces deux descriptions : jouissant d’un statut plutôt confortable à l’Union des artistes de l’URSS, il a malgré tout réussi à se soustraire à la sphère politique pour dépeindre des sujets de manière sensuelle, voire surréaliste. Il était avant tout un artiste qui représentaient les émotions et dont la représentation de la guerre, de la révolution, des plans monumentaux de constructions soviétiques n’étaient qu’une toile de fond.
« Le Drapeau », 1960
Gueli Korjev/Musée RusseOn l’a souvent accusé d’user de supercherie, d’utiliser des illuminations cachées dans ses tableaux. Inversement, ses admirateurs l’appelaient le « Monet russe », pour son fabuleux travail sur les couleurs. Son « Clair de lune sur le Dniepr » a fait sensation. Surtout que lors de sa première exposition, le tableau a été accroché seul, sans aucune autre œuvre autour, une première dans l’histoire de l’art russe.
« Clair de lune sur le Dniepr », 1880
Arkhip Kouïndji/Musée RusseLe succès a été si vertigineux que Kouïndjiest parti volontairement en exil pendant 30 ans. Les critiques n’ont quant à euxensuite plus apprécié aucune de ses œuvres, chose que l’artiste a longtemps eu du mal à accepter.
Koustodiev a toujours été attiré par ce qui pouvait représenter son pays – les samovars, les marchandes en robes colorées –, ce qui le distinguait des artistes de son époque. C’est le seul artiste russe à avoir gagné la médaille d’or à la Biennale de Venise.
« Beauté », 1915
Boris Koustodiev/Galerie Tretiakov« Beauté » représente la femme d’un marchand. La toile est devenue son manifeste et témoigne de sa recherche d’un style unique.« Les femmes minces ne stimulent aucunement la créativité », l’entendait-on dire. L’artiste a peint d’autres toiles connues, bien que paralysé, ayant subi plusieurs opérations de la colonne vertébrale.
Lors de sa première performance intitulée « Chien Fou », il s’est présenté nu, à quatre pattes et attaquant les passants dans la rue. Son personnage est devenu l’un des symboles des années 1990, et Koulik l’un des premiers actionnistes moscovites.
Performance « Chien Fou », 1994
ReutersPlus tard, l’artiste s’est essayé à différents styles et techniques, en passant de la sculpture à la peinture, et continue d’expérimenter à ce jour. Vous pouvez voir son travail au Centre Pompidou et au Tate Modern.
Afin d’expliquer le rayonnisme, Larionov, qui a créé ce mouvement artistique d’avant-garde, disait qu’« un individu ne perçoit pas un objet, mais un ensemble de rayons provenant d’une source de lumière et se reflétant dans ledit objet ».
« Coq (étude rayonniste) », 1912
Galerie TretiakovLarionov a toujours hésité entre l’art figuratif et l’art abstrait et a donc laissé derrière lui un héritage protéiforme. Marié à une « Amazone de l’avant-garde », Natalia Gontcharova, contrairement à elle, il n’a créé aucune œuvre majeure durant les trente dernières années de sa vie en France.
Lentoulov a toujours assumé fièrement ses différents styles : ses travaux étaient influencés tantôt par les symbolistes et les impressionnistes, tantôt par les cubistes et les abstractionnistes. En revanche, il reste l’un des premiers à avoir construit ses œuvres autour de la couleur plutôt que d’un objet.
« La cathédrale Basile-le Bienheureux », 1913
Galerie TretiakovLes couleurs vives de ses toiles lui ont valu le surnom « d’artiste du Soleil ». Fait majeur de sa carrière :lors de l’anniversaire de la Révolution d’Octobre, il a peint les arbres et la pelouse de la place Teatralnaïa (près du Kremlin) d’un violet agressif.
Voici à quoi ressemble une affiche de propagande lorsqu’il est créé par un artiste du suprématisme, un mouvement d’art moderne. Le triangle rouge symbolise l’Armée rouge bolchévique qui écrase l’Armée blanche impérialiste.
« Bas les Blancs avec le coin rouge! », 1919-1920
Domaine publicEl Lissitzky a travaillé avec Malevitch et tous deux ont contribué au développement des idées de l’art avant-gardiste. C’est d’ailleurs grâce au premier que le suprématisme s’étendra à l’architecture.
Levitan était un véritable amoureux de la campagne russe et ce sont les représentations de celle-ci qui lui ont assuré une adhésion à l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg. Pourtant, l’artiste n’avait pas toujours eu la certitude d’accéder à cette reconnaissance : certains professeurs de Levitan pensaient qu’un Juif ne devait pas peindre de paysages russes, car seuls les artistes ethniquement russes étaient en mesure d’y parvenir. Ainsi, Levitan a dû quitter la capitale en raison de son appartenance religieuse et ethnique.
« Au-dessus de la paix éternelle », 1894
Galerie TretiakovMais le temps aura fait son œuvre, et aujourd’hui il est largement admis que la toile « Au-dessus de la paix éternelle » est le plus russe de tous les tableaux.
Maître du portrait, son talent s’est exercé au XVIIIe siècle où il peindra d’illustres personnalités, parmi lesquelles nous pouvons citer Catherine II, le philosophe Denis Diderot ou encore le magnat du minerai Prokofi Demidov.
« Portrait deProkofi Demidov », 1773
Galerie TretiakovDemidov aurait été certes un individu instruit, pour autant excentrique. Par exemple il a décidé d’acheter toute la fibre de chanvre de Saint-Pétersbourg généralement réservée aux Britanniques pour leur apprendre une leçon, car un jour en visite dans leur pays, ces derniers avaient exigé qu’il paye un prix exorbitant pour une marchandise. Et lorsqu’il a posé pour ce portrait, il n’a pas revêtu son uniforme et ses décorations, mais une robe de chambre et un bonnet de nuit…
Malevitch est LE symbole de l’avant-garde russe et son « Carré Noir » s’impose comme le manifeste pictural du suprématisme. Malevitch pensait qu’après le suprématisme, l’art ne serait plus, et a d’ailleurs suggéré de brûler tous les tableaux, puis d’exposer leurs cendres dans les musées. Chose qui se réalisera, malheureusement, en partie, lors des premiers mois de la révolution bolchévique.
« Carré Noir », 1915
Galerie Tretiakov« C’est creux ! » C’est en ces termes que l’Académie des Arts de Saint-Pétersbourg a qualifié le tableau de fin d’études de Malyavin, « Le Rire ». Le jeune diplômé n’a toutefois pas perdu espoir, et deux ans plus tard il a emmené sa paysanne rigolarde à Paris. La toile y a fait sensation à l’exposition universelle : l’artiste a alors été décoré de la médaille d’or et son tableau acheté par le gouvernement italien pour être exposé dans une galerie d’art moderne à Venise.
« Le Rire »
Galerie internationale d'art moderne Ca 'Pesaro, VeniseInutile de dire que la Russie a réservé un triomphe à Malyavinà son retour. On a donc ainsi vite oublié les critique du « Rire »et l’enfant prodigue a pu adhérer à l’Académie.
Expert dans l’art d’incarner autrui, sa vie entière n’a été que performance. Rare représentant public du travestissement en Russie, Vlad Monroe explorait les personnalités de célébrités qui ont jalonnées l’histoire mondiale, la pop culture.
Série « La vie de personnes illustres »,1996
МАММPendant sa courte vie (il est mort à 44 ans), il a adopté les traits de Marilyn Monroe, Hitler, Jésus Christ, Lénine, Andy Warhol et Vladimir Poutine.
À la fin du XIXe siècle, Makovski était un peintre de portraits et de peintures historiques à la mode et dont les services coûtaient cher. Il a d’ailleurs gagné une médaille d’or à l’exposition universelle de Paris.
« Enfants fuyant la tempête », 1872
SputnikMakovski s’adonnait à la peinture de tableaux touchants et sentimentaux sur la vie campagnarde difficile. Cette fille fuyant la tempête pieds nus avec son petit frère est une scène que Makovski a observée lors d’une escapade dans la province russe.
Un des symboles de l’époque soviétique et de la propagande monumentale, la statue de 24 mètres de haut « L’Ouvrier et la Kolkhozienne » a été créée pour l’Exposition universelle de Paris en 1937.La sculptrice Vera Moukhina voulait représenter deux silhouettes nues, toutefois le Parti a exigé qu’elles soient vêtues. Cette exigence ne produira pas d’effets négatifs, les Français ont même exprimé leur désir d’acheter la statue, chose que les Soviétiques ont refusé.
« L’Ouvrier et la Kolkhozienne », 1937
Global Look PressVera Moukhinaa honoré les commandes de l’État dès 1920, mais en dépit des nombreuses récompenses qu’elle a reçues (quatre prix Staline), elle n’a jamais eu à réaliser de sculptures de Lénine ou Staline.
Cette artiste conceptuelle est l’auteure des premières « installations totales » dans l’art contemporain russe. Au milieu de années 1980, elle a transformé jusqu’à rendre méconnaissable une pièce de son appartement, devenant ainsi à la fois auteure de cette œuvre et personnage y vivant.Pendant plusieurs années, son appartement a donc été son terrain de jeu. En 2015, Nakhovaa été la première artiste féminine exposée au pavillon russe de la Biennale de Venise.
Projet « Pièces », années 1980
Global Look PressNeïzvestny a créé des œuvres monumentales aujourd’hui visibles en Russie, en Ukraine, aux États-Unis, en Égypte, en Suède et au Vatican. Pourtant, à l’époque soviétique, le sculpteur a été victime d’ostracisme. En désaccord avec le style artistique officiel – le réalisme socialiste – il était vivement critiqué dans les colonnes des journaux, se fera passer à tabac dans la rue, puis devra assister à plusieurs réunions avec des représentants officiels du Parti.À l’époque, Nikita Khrouchtchev, le chef de l’État, parlait même « d’art dégénéré ». Étrangement, lorsque Khrouchtchev est mort, sa famille a demandé à ce que sa tombe soit l’œuvre de Neïzvestny : deux blocs de marbre, un noir, un blanc, symbolisant les contradictions internes de l’ancien leader.
« Masque de l’Affliction », 1996
Global Look PressSa sculpture la plus célèbre est certainement le « Masque de l’Affliction », une pièce de 15 mètres de haut située à Magadan et dédiée à la mémoire des victimes de la répression politique. Plus précisément, elle se trouve à l’emplacement d’un ancien camp de l’époque stalinienne, où les prisonniers transitaient avant d’être déportés dans les camps de travaux forcés de Kolyma.
Nemoukhine est l’un des dignes représentants de l’art non-conformiste soviétique. Il s’est fait renvoyer de son institut d’art à cause d’un discours trop radical, puis il a été officiellement banni, en dépit d’un soutien affiché de la population à l’heure du dégel de l’ère khroutchévienne.
En 1956, Nemoukhine a rencontré Oscar Rabin et s’est affilié au collectif Lianozovo. Longtemps son signe distinctif et sa signature ont été les cartes de jeu. Elles sont omniprésentes dans son œuvre : une carte seule, une paire, ou toute autre combinaison, témoignant de l’incertitude du futur.
Artiste d’art religieux, il a créé l’image d’un « Christ russe » au travers de Serge de Radonej, un ascète et saint de l’Église orthodoxe russe.Un des cycles de peinture de l’artiste est entièrement consacré à cet homme, sa toile préférée ayant toujours été « La vision du jeune Bartholomée ».
« La vision du jeune Bartholomée », 1890
Galerie TretiakovEt pourtant, Nesterov, rarement satisfait du résultat de ses tableaux, les détruisait souvent, et a réussi à abîmer cette toile : il est tombé sur elle alors qu’il repeignait le visage du jeune homme pour la centième fois.
Novikov est le fondateur d’un mouvement d’art contemporain majeur des années 1980 : les Nouveaux Artistes. Un jour, il a exposé un panneau de contre-plaqué avec un trou, l’appelant le « Zero Object ». Novikov est surtout connu pour son travail sur tissu.
« Pingouins », 1989
Musée d’art moderne de MoscouOn lui reconnait de continuer le travail de l’avant-garde russe, avec de nouvelles réalités et de nouveaux matériaux. À la fin des années 1990, il a exposé au Tate de Liverpool, au Stedelijk d’Amsterdam, ainsi que dans des musées et galeries de Berlin, Hambourg, Paris, New York, Moscou et Saint-Pétersbourg.
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Un grand classique du Sots Art. Le travail d’Orlov explore le style impérial sous toutes ses coutures… Il représente diverses cultures de telle ou telle ère de l’histoire, mais les toiles ont toujours le même sujet : le système patriarcal et la domination.
« Totem National », 1982
Fondation Vladimir PotanineOrlov aime travailler avec les accessoires militaires : « Parce que le visage d’un empire est souvent militaire. Et même un civil doit porter l’uniforme ».
Osmolovski est un artiste militant, dont les performances, les poèmes, les conférences et les combats contre certains mouvements artistiques ont fait du bruit dans les années 1990. Il a par exemple amené un réfrigérateur sur la place Rouge avec un buste de Lénine à l’intérieur, a composé un mot obscène avec le corps de ses camarades, a fumé une cigarette sur l’épaule d’une statue de Maïakovski, et a organisé beaucoup d’autres événements.
« Barricades », 1998
Anatoli OsmolovskiEn 1998, Osmolovski et 300 activistes ont levé pendant trois heures des barricades sur la rue Bolchaïa Nikitskaïa, qui mène au Kremlin, action dédiée aux événements de 1968 en France. Sept des militants ont été condamnés à payer des amendes.
Les toiles de Perov ont provoqué des débats enflammés parmi ses contemporains. L’artiste peignait des scènes d’une vie ordinaire difficile pour les petites gens. « Troïka » dépeint des enfants amenés de la campagne à la ville pour travailler, certainement sa plus belle œuvre sur le sujet.
« Troïka. Les apprentis vont chercher l’eau », 1886
Galerie TretiakovPimenov était un loyal partisan de la politique artistique du Parti communiste. À l’époque sombre des purges staliniennes, il représentait des scènes idylliques du quotidien des citoyens soviétiques et glorifiait les ouvriers.
« La Nouvelle Moscou », 1937
Galerie Tretiakov« La Nouvelle Moscou » est un des meilleurs exemples de réalisme soviétique : une femme, symbole de la nouvelle ère, conduit dans la ville en plein essor. Personne ne doute que sa destination n’est autre qu’un futur radieux et prometteur.
Pepperstein a baigné dès sa naissance dans le cercle des conceptualistes moscovites, son père étant le célèbre Viktor Pivovarov. Sa créativité à donc été stimulée dès son plus jeune âge. Aujourd’hui, Pepperstein est l’un des artistes russes les plus prolifiques et a également écrit plusieurs ouvrages.
« Une fille comme cadre pour paysages », 2018
Courtoisie de l’artisteSon travail lui permet de créer des mondes fictifs et sa propre mythologie, ce qui le rend particulièrement populaire auprès des intellectuels.
Il était le fils d’un bottier qui voulait peindre des icônes.Bien que lui-même ne souhaitait pas forcément se tourner vers la peinture religieuse, il est célèbre pour avoir peint le Messie en jeune homme sur son cheval rouge. Créé quelques années avant la Révolution, ce tableau est considéré comme prophétique des événements à venir et peut se lire de multiples façons. Selon une théorie, le cheval représenterait la Russie attendant son destin rouge au XXe siècle.
« Cheval rouge au bain », 1912
Galerie TretiakovPrigov a suivi une formation en sculpture et c’est de la sorte qu’il a gagné sa vie pendant l’époque soviétique, avant que toutes ses capacités créatrices ne lui permettent de devenir un « monument » de l’art russe. Dans les années 1970, il s’est fait poète et ses récitals se sont transformés en véritables performances. Ses « Conserves »contiennent un mot ou des poèmes entiers et ressemblent aux conserves de « Merde d’artiste » de Piero Manzoni. En effet, Prigov estimait que ses poèmes n’étaient rien d’autre que des sécrétions corporelles.
Projet « Conserves », 1975
Dmitri PrigovAvec la perestroïka, Prigov s’est détourné des performances de poésie vers l’art conceptuel : il a fait de l’art graphique, des installations, des collages, à la croisée des idées et des mots, « déchiffrant le génome de la culture » et les nouveaux symboles.
Galerie Tretiakov
Grand artiste de peinture religieuse, Polenov voulait créer quelque chose d’aussi ambitieux que « L’Apparition du Christ au peuple » d’Ivanov. À cette fin, il s’en est allé pour un voyage d’un an, passant par Constantinople, la Palestine, la Syrie, l’Égypte, d’où il ramènera les premières ébauches de sa plus grande toile « Le Christ et la Pécheresse ». De l’idée du tableau jusqu’à la réalisation de cette scène de l’Évangile selon Jean, 15 ans se sont écoulés.
« Le Christ et la Pécheresse », 1888
Musée RusseEn dépit d’une mort prématurée due à la scarlatine (elle est décédée à 35 ans avec son fils), cette artiste a, au cours de sa courte vie, été une futuriste, l’élève de Malevitch, une adepte du cubisme et une constructiviste qui, en tant que telle, a dessiné les tenues de travail des professions révolutionnaires.
« Composition et visages », 1915
Galerie d’Art de PermContrairement à ses collègues, cette grande figure du conceptualisme moscovite a largement dédié son travail à « la vie secrète de l’âme humaine ». Selon les mots du fils de l’artiste, Pavel Pepperstein, « toute sa vie, Pivovarov a peint la chambre de l’âme » où même la vue depuis la fenêtre devient partie intégrante de la pièce.
« Projets pour un homme seul », 1975
Viktor PivovarovLa principale « invention » de Pivovarov est le genre de l’album conceptuel. C’est par ce biais qu’il a créél’un de ses plus grands projets : « Projets pour un homme seul », peignant la routine du quotidien, les rêves, l’intérieur, et même le ciel d’un héros extrêmement seul. Il se trouve qu’un sacré nombre de visiteurs se sont reconnus dans ce train-train quotidien.
« Vassili Poukirev a laissé aux artistes contemporains et à ses élèves un beau souvenir impérissable, et dans l’histoire de l’art russe, une trace indélébile, quoique courte ». Car en effet, Poukirev, comme beaucoup d’autres peintres, n’a légué qu’un seul chef d’œuvre.
« Union Mal Assortie », 1862
Galerie TretiakovSa toile « Union Mal Assortie » l’a propulsé au rang des meilleurs peintres de genre de la moitié du XIXe siècle.
Le collectif d’artistes composé d’Andreï Blokhine et Gueorgui Kouznetsov, originaire de Krasnodar, a commencé ses activités en 2008. Il a déjà exposé trois fois à la Biennale de Venise : aussi bien des installations totales que des projets multimédias en réalité augmentée. Toutes leurs œuvres traitent, d’une manière ou d’une autre, de la vie des individus à l’ère d’Internet et autres gadgets technologiques.
« Conversion », 2015
Collectif d’artistes « Recycle »« Conversion » est une superstructure, avec des sculptures, des bas-reliefs représentant des « néo-apôtres », c’est le lieu de production d’une nouvelle religion, « le réseau mondialisé ».
Rabin est le leader du non-conformisme, l’art soviétique non officiel des années 1960-1970. Baraquements, décharges, bouteilles de vodka, journaux froissés dépeignent la face cachée, la moins reluisante, de la réalité soviétique.
« Mensonge », 1975
Fondation de la famille TsoukanovL’artiste a toujours dit qu’il incarnait lui-même toutes ces ordures : « Toute ma vie je n’ai peint qu’un seul tableau : mon portrait avec le pays comme arrière-plan ».
Philosophe, voyageur, artiste orientaliste au style tout à fait unique, Roerich a laissé derrière lui plus de 7 000 toiles et dessins, bon nombre desquels sont conservés dans les plus grands musées du monde. Il a passé sa vie à voyager, s’inspirant de ses expéditions dans l’Himalaya, en Inde ou en Asie Centrale pour dessiner ses sujets.
« Les invités d’outre-mer », 1902
Galerie TretiakovLe tableau « Les invités d’outre-mer » a été peint à Paris et illustre les voyages en Rus’ médiévale.
Ilia Répine représentait à merveille les souffrances des individus du XIXe siècle.La vie difficile des haleurs et des révolutionnaires, des scènes de la vie quotidiennes des classes populaires, des processions. Tous ces sujets ont fait de l’artiste une figure de proue du réalisme russe et un peintre de l’histoire sociale. Toutefois, sa toile la plus controversée représente un événement d’une autre époque.
« Ivan le Terrible et son Fils Ivan », 1885
Galerie TretiakovL’histoire d’Ivan le Terrible tuant son propre fils est si controversée (les historiens ne sont toujours pas d’accord quant à la véracité de ce fait), que son chef d’œuvre a constamment été attaqué. La dernière atteinte à son encontre a eu lieu en 2018, lorsqu’un vandale a partiellement endommagé la toile.
Rokotov était un peintre de portrait qui jouissait d’une cote élevée parmi la noblesse pétersbourgeoise du XVIIIe, et Alexandra Strouïskaïa, l’un de ses modèles, était l’une des plus belles femmes du siècle.
« Portrait d’Alexandra Strouïskaïa », 1772
Galerie TretiakovL’artiste était tellement demandé qu’il pouvait avoir près d’une cinquantaine de toiles en cours dans son appartement. En 1763, il a peint le couronnement de Catherine II.
Le constructiviste et avant-gardiste Rodtchenko, père de la publicité et du design soviétiques, a accueilli avec enthousiasme la Révolution bolchévique.
« Lenguiz : des livres dans tous les domaines de connaissances », 1925
Photo d’archiveSon affiche pour Lenguiz, la maison d’édition officielle à l’époque soviétique, est un merveilleux exemple de publicité d’avant-garde, une compilation de formes géométriques et de couleurs vives. Au centre, une photo de Lilia Brik, « la muse de l’avant-garde russe ».
Dans l’histoire de l’avant-garde russe, sa « Raie verte » n’est pas moins importante que le « Carré noir » de Malevitch. Toutefois, cette artiste et son travail sont restés dans l’ombre du plus grand suprématiste, puis ont été complétement oubliés avant d’être redécouverts dans les années 1970.
« Raie verte », 1917
Musée du Kremlin de RostovRozanova est même allée encore plus loin que Malevitch : elle a non seulement mis de la couleur sur une forme, mais elle a également résolu le dilemme de l’arrière-plan. Sa raie ressemble davantage à une projection qu’à une forme qui aurait directement été dessinée sur la toile et la raie semble aller au-delà du cadre. C’est la première fois que cet effet a été produit dans la peinture abstraite.
Le peintre religieux le plus célèbre de l’histoire russe, Andreï Roublev, a créé le standard de la peinture d’icônes. Au XVIe, on a incité les peintres d’icônes à s’inspirer de son œuvre. Sa« Trinité » est d’ailleurs devenue le symbole spirituel de l’art russe.
« La Trinité », 1422-1427
Galerie TretiakovOn en sait peu sur l’artiste lui-même. Il était moine et a dédié toute sa vie à Dieu et à la peinture. En 1988, l’Église orthodoxe russe l’a canonisé.
On décrit souvent l’art de Salakhova comme « féministe » et « politique » car il explore l’Orient et l’Occident, le masculin et le féminin, dans une combinaison explosive de sexe et d’Islam. Minarets phalliques en marbre, Kaaba noir en forme de vulve l’ont rendue célèbre et reconnaissable partout à travers le monde.
« Intercession », 2010-2011
Galerie AïdanEn 2011, à la Biennale de Venise, son œuvre « Intercession », une sculpture de femme en niqab, a dû être recouverte d’un drap blanc après que le président de l’Azerbaïdjan (« Intercession » était montrée au pavillon azerbaïdjanais) a essayé de la censurer. Le comble du comble : une sculpture couverte d’un voile car le président n’a pas aimé voir une femme voilée…
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Au vu du statut de cette toile dans la culture populaire, cet autoportrait est devenu l’œuvre majeure de Serebriakova. Sa spontanéité et sa franchise en font la quintessence de la féminité.
« Autoportrait à la table de toilette », 1909
Photo d’archiveLorsque le portrait a été montré au public pour la première fois, l’artiste Valentin Serov en a dit : « Très joli et tout à fait rafraichissant ». La toile a directement été achetée par la galerie Tretiakov.
Pour l’élite russe, cela a toujours été un honneur de poser pour ce maître des portraits psychologiques, l’impressionniste russe Valentin Serov. Il a peint quantité de compositeurs, d’écrivains, de membres de la famille impériale et de princes russes.
« La Jeune Fille aux Pêches », 1887
Galerie TretiakovPourtant, sa toile la plus célèbre reste le portrait d’une jeune fille de douze ans, Vera Mamontova. Elle était la fille d’un riche entrepreneur et philanthrope, Savva Mamontov, mais plus tard, Serov a retiré le nom de la fillette du titre de l’œuvre, considérant qu’il n’avait pas peint la fille d’une personne célèbre, mais la jeunesse, tout simplement.
Pendant près de trente ans, Siemiradzki a vécu à Rome. Il a acquis la réputation de digne représentant de l’académisme tardif européen, une renommée qu’il n’obtiendra que tard et pas auprès de tous. L’artiste s’intéressait seulement aux mythes de l’ancien monde, à ses festivités et orgies, ce pourquoi il sera vivement critiqué de retour chez lui. En effet, les Ambulants étaient déjà sur le devant de la scène et peignaient des sujets tout autres : paysans, orphelins démunis et autres éléments de la « vraie vie ».
« Phryné aux fêtes de Poséidon à Éleusis », 1889
Musée RusseLe critique d’art le plus influent de son temps, Vladimir Stassov, considérait Siemiradzki comme un peintre d’un classicisme sans espoir, « tombé dans le piège de tous les clichés italiens ». Ilia Répine l’a quant à lui traité de « charlatan », et le collectionneur Tretiakov a tout bonnement refusé d’acheter ses œuvres. Toutefois, les tsars russes sont toujours restés fidèles à l’académisme et Alexandre III a acheté ce tableau.
Peintre de paysages lyriques, Savrassov a rapidement gagné ses lettres de noblesse. À 24 ans, il était déjà membre de l’Académie des Arts. Néanmoins, au fils des générations, on s’est souvenu de cet artiste réaliste pour une seule toile : aucun de ses paysages n’équivaut à ses « Freux sont de retour ». Tous les écoliers russes connaissent ce tableau, car pour la plupart, ils ont eu à écrire une composition sur le sujet.
« Les freux sont de retour », 1871
Galerie TretiakovSi vous regardez un tableau représentant une magnifique forêt ou des champs de pins sur le côté de la route, soyez surs qu’il s’agit d’un Chichkine.D’après le Centre panrusse de l’opinion publique (VTsIOM) il est l’artiste le plus reconnaissable du pays.
« Un matin dans une forêt de pins », 1889
Galerie TretiakovSa renommée est en réalité certainement partiellement due aux emballages de chocolats Michka Kossolapy (Ours Pataud), ornés d’un fragment de cette peinture.Il a peint comme personne des bosquets, prairies et champs isolés, aussi bien en termes de quantité que de qualité. Chichkine ne s’est jamais écarté du thème de la forêt.
Beaucoup d’artistes russes du XIXe siècle ont visité la Mecque de l’Art en Europe, l’Italie, mais peu y ont installé leur atelier. Le peintre de paysages Chtchedrine a passé presque toute sa vie à peindre la beauté italienne, en particulier celle de Naples. C’est là-bas qu’il est mort aussi, avant d’atteindre 40 ans. Il a peint « Sorrente » quatre ans avant sa mort.
« Sorrente », 1826
Galerie TretiakovReprésentant du Sots Art et, comme il l’a personnellement inventé, du « folk pop art », Sokov a peint pendant 30 ans les mythes, les images et les symboles de la culture russe, les juxtaposant avec des éléments de la civilisation occidentale contemporaine.
« Marilyn et l’Ours », 1989-1990
Musée RusseL’artiste et sculpteur a quitté l’URSS pour les États-Unis, afin de ne pas céder à la pression d’un système totalitaire qui dictait jusque dans les moindres détails le travail des artistes :« Dans quelle main Lénine doit-il tenir son chapeau, de quelle longueur doit-être le pantalon de ce pionnier, et quel est le pied pivot de Karl Marx », avait-il témoigné.
Sourikov s’est fait un nom en peignant divers événements tragiques de l’histoire de Russie. Par exemple, « La Boyarine Morozova » raconte la lutte féroce menée contre les Vieux-Croyants (orthodoxes refusant les reformes religieuses du XVIIe siècle et vivant donc selon les anciens rites) : Morozova envoyée dans un couvent au moment du schisme.
« La Boyarine Morozova », 1884-1887
Galerie TretiakovBien que le Monument à la Troisième Internationale, ou Tour Tatline, n’ait jamais été construit, il est devenu la création la plus emblématique de l’artiste et la marque de fabrique du constructivisme à travers le monde.
« Tour Tatline », 1919
Photo d’archiveTatline a dessiné cette tour, symbole de la Révolution de 1917, pour qu’elle soit érigée à Leningrad, aujourd’hui Saint-Pétersbourg. Néanmoins, vers la fin des années 1920, les hautes instances soviétiques ont perdu leur intérêt pour les artistes d’avant-garde et arrêté de les engager. La tour ne verra donc jamais le jour.
Au cours de sa carrière, cet artiste non-conformiste a presque toujours peint le même personnage, une image d’humain déformée, un mutant. « Il ne s’agit pas du portrait d’une personne particulière, mais d’un portrait universel… terriblement familier, explique Tselkov. J’ai accidentellement retiré le masque que portait l’humanité, voilà à quoi elle ressemble ».
« Cavalier », 1998
Musée de l’ErmitageLe gouvernement soviétique n’était pas particulièrement fan de cette « face cachée de l’humanité ». En 1977, Tselkova donc été remercié, on lui a demandé de quitter le pays, puis il s’est installé en France. C’est seulement en 2015 qu’il a récupéré un passeport russe.
Le père du surréalisme mystique est né en Russie, mais a passé presque toute sa vie en Europe et aux États-Unis, où il a élaboré ses célèbres paysages anthropomorphiques.En raison d’une ressemblance dans le style, il est souvent décrit comme le « Dali russe », sauf que Tchelitchev est le premier à avoir intégré des éléments de surréalisme mystique dans ses travaux, pour être précis, neuf ans avant que Dali n’en fasse de même.
« Phenomena », 1936-1938
Galerie TretiakovAujourd’hui, ses tableaux peuvent être vus dans les plus grands musées et collections d’Europe, alors qu’en Russie on ne trouve qu’une seule toile de Tchelitchev, à la galerie Tretiakov. « Phenomena »a été discrètement apportée en Russie par un ami de l’artiste, le chorégraphe Lincoln Kirstein. Il l’a donnée à la galerie Tretiakov, mais jusqu’au milieu des années 1990, elle est restée dans la réserve du musée.
Les Romanov ont accédé au trône en 1613. La dynastie a ensuite régné sur le pays pendant plusieurs siècles, mais au début, elle a dû assoir sa légitimité. Un tableau va jouer un rôle essentiel dans le fondement de cette dernière : un arbre généalogique de la famille royale créé par le peintre d’icônes Ouchakov. Les critiques d’art ont décrit cette œuvre comme la première et la meilleure justification de la déclaration des Romanov selon laquelle ils tireraient leur statut du divin.
« L’arbre généalogique de l’État moscovite », 1668
Galerie TretiakovLes Romanov ont ensuite fait d’Ouchakov le peintre d’icônes en chef de l’Empire et l’ont couvert d’éloges jusqu’à sa mort.
Vasnetsov s’est essayé à différents styles, des peintures de fresques d’églises (comme celle à la cathédrale Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé à Saint-Pétersbourg) à la ferronnerie art-nouveau. Toutefois, pour la plupart des Russes, il est associé aux personnages de contes de fées. Dans l’imaginaire populaire, ces personnages ressemblent vraiment à ceux que Vasnetsov a peint.
« Bogatyrs », 1881-1898
Galerie TretiakovLa peinture « Bogatyrs », qui représente les superhéros slaves Dobrinia Nikititch, Ilia Mouromets et Aliocha Popovitch, a été terminée après 20 ans de travail.
Venetsianov est l’un des premiers artistes à avoir peint des scènes de la vie des petites gens. Il sera d’ailleurs le premier à se lancer dans « les scènes de genre de style paysan ». Pourtant, il ne s’intéressait pas vraiment aux détails pratiques du quotidien des classes populaires.
« Moisson en été », 1830
Galerie TretiakovSes tableaux parlent davantage d’espace, de liberté et d’immensité. Nombreux sont ceux qui considèrent « Moisson en été » comme la meilleure incarnation du paysage russe par excellence.
Peintre de scènes de guerre, Verechtchaguinereprésentait généralement ce qu’il voyait de ses propres yeux. Il a assisté à de nombreuses guerres et a voyagé de l’Inde à la Syrie. Il a lui-même organisé ses expositions à New York et à Londres, y présentant aussi bien ses œuvres que les trophées ramenés du front.
« L’Apothéose de la guerre », 1871
Galerie Tretiakov« L’Apothéose de la guerre » fait figure d’exception dans la mesure où il s’agit d’une scène sortie de son imagination. Sur le cadre, l’artiste a gravé : « dédié à tous les conquérants passés, présents et futurs ».
Vroubel est essentiellement associé à l’image du démon qu’il a peint de façon obsessionnelle. L’image d’un ange déchu souffrant d’une nature démonique est inspiré d’un poème du même nom de Mikhaïl Lermontov. Vroubel a fait 30 ébauches pour cette peinture.
« Le Démon assis », 1890
Galerie TretiakovVroubel a reconnu avoir vu le démon en rêve. Cette psychose aigue, l’artiste y a sombréen fin de vie. Combinée à une obsession pour une seule image, ses contemporains ont rapidement conclu que l’addiction de Vroubel au démonisme l’avait rendu fou.
Weisberg est à part dans l’art russe : il ne s’apparentait ni à l’art officiel, ni aux non-conformistes. Sa marque de fabrique était « la peinture invisible », où ses toiles semblent avoir été peintes sur un fond blanc.
« Portrait de la femme de l’artiste », 1976
Musée d’Art RadichtchevEn réalité, il n’a pourtant que très rarement utilisé du pigment blanc. Ces peintures sont une association complexe de microparticulesmulticolores. « Une peinture devient blanche lorsqu’absolument chaque couleur est à sa place », disait-il.
Pionnier de l’art non-officiel moscovite et éternel solitaire, Yankilevski n’a jamais trouvé sa place dans une quelconque association d’artistes, toujours à l’écart du tumulte. La plupart ne comprenait pas son œuvre existentielle : toute sa vie il a peint sur le thème métaphysique de « l’Humain face à l’éternité ».
« La Solitude dans l’Univers », 2013
MAMML’idée des individus dans des boîtes lui a été inspirée par l’existentialisme. Ces « boîtes existentialistes » sont devenues une métaphore pour les personnes dont les aspirations et les rêves se sont toujours retrouvés soumis à la pression de l’environnement social. Il faut dire que la vie en URSS conduisait inévitablement à cette perception de la réalité.
Pendant les années 1970, Zakharov a intégré le cercle des conceptualistes moscovites, commençant par des performances absurdes puis se dirigeant vers la peinture. « Entre 1985 et 1989, je me suis énormément adonné à la peinture monumentale, après plus rien mis à part quelque toiles monumentales au charbon. Le retour à la peinture à l’huile sur petit format est une véritable torture pour moi », a-t-il confié. En 1989, il a déménagé à Cologne, où un nouveau cycle de création a commencé, les installations.
« Danaé », 2013
AFPSon projet « Danaé » a fait sensation à la Biennale de Venise. À peine une heure après l’ouverture, une longue file s’était déjà formée devant le pavillon russe afin de voir ce mythe de la Grèce Antique se matérialiser en une pluie de pièces d’or sur lesquelles on pouvait lire les mots « confiance », « liberté », « amour » et « unité ». Les pièces ont été jetées d’une coursive où seuls les hommes étaient acceptés vers « un utérus » où les seules femmes l’étaient.
C’est le roi du kitsch russe ! Zvezdotchiotov a fait partiede la première génération d’artistes soviétiques à être arrivée sur la scène artistique internationale et à être connue comme la génération de l’art contemporain russe.
« Che Guevara », 2000
Vladey.netPar le passé, il a été offensé qu’on lui colle l’étiquette « d’artiste ». Il disait : « Je suis quelqu’un qui interprète des moments de vie… J’en fais des compilations ».
On parle souvent de lui comme le « Van Gogh russe ». Robert Falk lui a dit : « Aucun de ces coups de pinceau n’est à jeter », tandis que Picasso s’en est inspiré. Décorateur de métier, Zverev est arrivé sur la scène artistique à la fin des années 1950, et en 1965, sa première exposition sur la scène internationale a pris place à la Motte à Paris, bien que l’artiste lui-même n’ait jamais mis les pieds à l’étranger.
« Portrait de X. M. Asseïeva », 1969
MOMMALe système soviétique n’aimait pas particulièrement Zverev. La police le recherchait pour « parasitisme » (un délit, à l’époque soviétique), car il vivait seulement pour son art ainsi que pour son seul amour et muse, la veuve du poète Nikolaï Asseïev, Xenia Asseïeva, de 39 ans son aînée.
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