Comme chaque année, l’Observatoire revient tout d’abord sur les travaux de l’Illustration qui, fondé en 1843, fut le premier hebdomadaire illustré français et l’un des plus importants au monde. Ce magazine dépeignait avec précision les événements survenus dans le monde entier, y compris en Russie. On découvre ici la façon dont les Russes firent face à la pénurie alimentaire et au rationnement suite à la Révolution de 1917, la détresse de la population rurale, la progression des bolcheviks sur le territoire. La disparition de Lénine et ses conséquences y sont aussi évoquées tandis qu’est dressé un portrait des Russes ayant immigré à Paris, qu’ils soient Cosaques ou aristocrates.
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Pierre le Grand chez Louis XIV à Versailles, 1717.
Vostock-PhotoÀ l’occasion du tricentenaire de la première venue de Pierre le Grand en France, l’Observatoire consacre le chapitre suivant à ce voyage du tsar, qui souhaitait alors sceller de nouvelles alliances dans le contexte de la Grande guerre du Nord. S’il est ici question de l’impression relativement mitigée qu’il suscita chez ses interlocuteurs occidentaux, cela ne l’empêcha pas d’avoir un emploi du temps des plus chargés, que détaille l’Observatoire. Entre le Jardin des plantes, les Gobelins, et la grande galerie du Louvre, l’empereur russe fit preuve d’une curiosité sans borne, ce qui permit par la suite de déboucher sur des échanges bilatéraux dans de nombreux domaines.
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Dans une troisième partie, l’Observatoire franco-russe revient sur le destin méconnu de Pierre Rode, violoniste et compositeur français de la fin du XVIIIè-début du XIXè siècle. Son talent fut très tôt remarqué à Paris, ce qui l’amena à être nommé premier violon de Napoléon. Il se retrouva néanmoins rapidement piégé dans un triangle amoureux avec celui-ci et fut forcé de prendre la fuite. C’est en Russie qu’il trouva refuge, où il devint également premier violon, cette fois à la cour d’Alexandre Ier.
L’Observatoire évoque ensuite l’enthousiasme extraordinaire qui anima la population française suite à la conclusion de l’accord de coopération franco-russe de 1893-1894, imaginé en réponse à la formation de la Triple Alliance (Empire allemand, Empire austro-hongrois et Royaume d’Italie). La France, désireuse de retrouver son rang de puissance européenne, vit en ce nouvel allié son salut et se prit de passion pour lui. Les produits importés directement de Russie envahirent alors les magasins, tandis que les prénoms russes devinrent très en vogue à Paris. L’Observatoire relate ainsi la naissance de toute une industrie consacrée à la fabrication d’objets rendant hommage à cette nouvelle amitié.
Sont ensuite abordés le thème de la commémoration et l’approche qu’en a la Russie contemporaine. Cette année doit en effet être célébré le centenaire de la Révolution russe et le sujet semble être à l’origine de nombreuses divergences, au sein non seulement de la classe politique mais aussi de la population. Les événements survenus en février et octobre 1917 portaient des idéaux allant à l’encontre des intérêts du pouvoir. Par son analyse, l’Observatoire avance que celui-ci pourrait donc être aujourd’hui tenté d’en dévier la symbolique pour diffuser un tout autre message, au grand dam de ceux qui voient en cette révolution une contestation du peuple et sa tentative de se libérer de ses chaînes.
Constituées d’un total de quelques 400 000 âmes, les quatre brigades du CERF, le Corps expéditionnaire russe en France, vinrent prêter main forte aux troupes françaises durant la Première Guerre Mondiale. Néanmoins, suite à la Révolution russe de 1917, de nombreux soldats envoyés sur le front de France exprimèrent le désir de soutenir leurs camarades restés au pays et de lancer leur propre révolution. C’est tout particulièrement sur le destin de ces unités que s’attarde l’Observatoire dans la partie suivante.
Charles de Gaulle, clef de voute de la diplomatie du XXè siècle.
Par la suite c’est à l’influence qu’exerça Charles de Gaulle sur les relations franco-russes que l’Observatoire s’intéresse. Dans le délicat contexte de la Guerre Froide, le Général sut, en véritable visionnaire, établir un climat de confiance en ayant pour mot d’ordre « détente, entente, coopération en Europe, de l’Atlantique à l’Oural ». L’Observatoire démontre à travers cette analyse qu’au vu des tensions actuelles, ce message trouve aujourd’hui encore tout son sens.
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C’est sur l’histoire d’un autre personnage, moins connu mais dont l’héroïsme ne fait aucun doute, que se penche ensuite l’Observatoire. Il retrace en effet la vie mouvementée et touchante de Nikolaï Vassenine, cadet d’une famille de paysans russes que rien ne prédestinait à devenir l’un des leaders de la résistance française au cours de la Seconde Guerre mondiale. Et pourtant, la fortune en décida semble-t-il autrement.
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Autre connexion franco-russe insoupçonnable, l’Observatoire revient pour finir sur les liens privilégiés que l’île de la Réunion a longtemps entretenus avec la Russie, notamment par le biais du PCR, le Parti communiste réunionnais. Qu’ils aient été architecturaux, politiques, littéraires ou scientifiques, les échanges entre la vaste Russie et ce petit point de l’océan Indien ont été nombreux et ont marqué de manière durable le territoire cette région d’outre-mer.
Au-delà des thèmes culturels et historiques, l’Observatoire formule de nombreuses analyses aussi diverses que variées. Sont ainsi développées des thématiques économiques, politiques, scientifiques. Les relations de la Russie avec l’Europe, les États-Unis, le Moyen-Orient ou encore le Vietnam font par exemple l’objet d’une attention toute particulière. Mais on trouve aussi des études concernant la situation au lendemain de la crise économique, les conséquences de la COP21 pour le pays, ainsi que la coopération nucléaire franco-russe. L’Observatoire examine entre autres également la manière dont la Russie fait aujourd’hui face à l’épidémie du SIDA, la situation écologique du Baïkal et fait un point sur les relations entre la Crimée et la Russie, trois ans après l’intégration de la péninsule au sein de la Fédération.
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