Les icônes artisanales de l’atelier Prikosnoviénié sont de véritables œuvres d’art, uniques en leur genre, réalisées selon une ancienne technique de broderie d’icônes avec des pierres précieuses, des perles, de la nacre et de fins tubes en verre (de 1 mm de longueur et de 0,3-0,4 mm d’épaisseur). L’art de la broderie des icônes orthodoxes réalisées en fil d’or trouve ses racines dans l’histoire de l’ancienne Russie. Du 16 septembre au 8 octobre, ces joyaux sont exposés au Centre culturel et spirituel russe, au 1, quai Branly à Paris.
« L’apparition des visages brodés des saints a surtout été liée à la nécessité de présence des icônes dans les troupes lors des campagnes militaires. Par la suite sont nés les premiers gonfalons et les icônes brodées de pierres précieuses, réalisées avec cette technique unique », a rappelé le ministre de la culture russe Vladimir Medinski, qui a inauguré l’exposition La peinture à l’aiguille le 15 septembre au Centre culturel et spirituel russe à Paris.
Il a également noté que les brodeuses russes, parmi lesquelles on peut citer les représentantes des familles de grands princes et de tsars, sont connues dans le monde entier et qu’il est réjouissant de voir, que cet art ancien perdure encore aujourd’hui et attire l’attention des amateurs d’art décoratif.
La couture faciale a longtemps été utilisée pour créer des images saintes, néanmoins ce type de couture ne se réfère pas à l’art appliqué, mais à l’un des types d’iconographie, appelé peinture à l’aiguille. Depuis plus de 12 ans l’atelier Prikosnoviénié, dirigé par Natalia Gorkovenko, artiste-brodeuse dévouée et passionnée, s’est consacré à la renaissance de cet art traditionnel russe de la broderie mosaïque perlée, venu de Byzance.
L’atelier a réalisé plus de 1000 icônes, dont une centaine a été offerte aux églises et monastères en Russie, en République tchèque, en Allemagne, aux États-Unis, au Mont Athos, en Angleterre, à Monaco et ailleurs.
L’exposition présente 22 travaux, créés par les brodeuses de l’atelier, dont Saint Sauveur sur les eaux, Saint Nicolas, Archange Gabriel, La Mère de Dieu siégeant sur le trône avec l’enfant, Sainte Vierge de Kazan et d’autres encore.
C’est la première fois qu’une exposition d’une telle envergure, du point de vue du nombre et des dimensions de certaines œuvres, est présentée à l’étranger, selon Natalia Gorkovenko.
La plus impressionnante des icônes est Saint Sauveur sur les eaux, 158x85 cm, elle a demandé l’utilisation de plus de 50 nuances de vert uniquement pour le visage. Natalia Gorkovenko a rappelé l’histoire de cette représentation dans l’iconographie russe.
Après la bataille de Tsushima en 1905, ou l'escadron naval russe a été presque complètement détruit, quelques marins ont survécu miraculeusement. De retour en Russie ils ont raconté que pendant la bataille ils avaient vu le Christ marcher dans les vagues et que n'avaient survécu que ceux qui avaient eu cette vision. Impressionné par ce miracle, le métropolite Séraphin Tchitchagov, historien, peintre de talent et ancien colonel de l'artillerie de l'armée impériale, a représenté pour la première fois cette scène sur une icône.
Saphirs, topazes, opales, chrysoprases, améthystes, turquoises, citrines, spinelles, cristaux naturels, sardoines, grenades, tourmalines, quartz, perles, fil d’or, stras, graines de verre… Pas de matériaux synthétiques ou pierres artificielles, pas de plastique - que des matières naturelles, selon les canons codifiés de l'Église orthodoxe : ces icônes sont destinées aux églises et aux monastères.
Les organisateurs de l'exposition ont offert à l'église de la Sainte Trinité du quai Branly une représentation de la Sainte Vierge de Vladimir, reproduction d'une des anciennes icônes, venues en Russie avec la princesse Olga de Byzance.
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