Le Kremlin est le site historique le plus visité de Moscou. Tous les guides et tous les livres de voyage font visiter aux touristes le Roi des canons et la Reine des cloches, la tour Taïnitskaya (tour des Secrets) et le Palais des armures. Cependant, il existe au Kremlin des lieux insolites qu’il n’est pas toujours facile de repérer ; ce qui les rend encore plus intéressants.
Les «bureaux» des éperviers, des faucons et du hibou
Crédit : Artem Korotaev / TASS
La direction du personnel du Kremlin de Moscou a recruté plusieurs employés à ailes : deux faucons, deux éperviers et un grand hibou. Les oiseaux forment le service de protection biologique du territoire et de régulation naturelle du nombre de corneilles.
Les touristes ne sont pas les seuls à admirer les églises du Kremlin aux coupoles dorées qui brillent de tout leur éclat. L’or fin qui recouvre les dômes a un perfide ennemi : les corneilles. Les coupoles étant lisses et glissantes comme la glace, les oiseaux en profitent et s’amusent comme dans un parc d’attractions : ils descendent les dômes, écorchant l’or avec leurs griffes.
À l’issue d’une longue guerre contre ces vandales, l’homme a enfin trouvé la bonne solution en mettant en place un service ornithologique spécial.
La cour des rapaces est située au pied de la colline Taïnitski est difficile à repérer. Il existe aussi une cage d’hiver pour les oiseaux du Kremlin : elle est incrustée dans le mur du Kremlin entre les tours Nabatnaya et Spasskaya (tours du Tocsin et du Saint-Sauveur).
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Les rapaces qui arrivent au Kremlin ne reçoivent aucune formation. Ils suivent le « cursus » de chasse sur place, selon une méthode unique en son genre élaborée par le Service de protection des personnalités (FSO).
Les faucons et les éperviers ont un chef qui siège, comme il se doit, dans un « bureau » à part : sa cage spacieuse est située un peu en retrait de la cour des rapaces. Ce gros hibou est un projet spécial du FSO et presque l’ange gardien du Kremlin.
Les ornithologues du Kremlin l’appellent simplement Filia, hibou en russe sonnant comme « filine ». Sa venue a permis de mettre au point une nouvelle tactique de chasse aux corneilles : les faucons et les éperviers de combat, commandés par Filia, attaquent les ennemis depuis toutes les directions à la fois.
L’iconostase d’un monastère disparu
Crédit : Iouri Kaploun / RIA Novosti
Sous le pouvoir soviétique, tous les bâtiments religieux de Russie sont détruits sans pitié ou alors transformés en entrepôts, musées ou archives. Toutes les églises y passent, le couvent Voznessenski (de l’Ascension) du Kremlin y compris. Sa démolition suscite une résistance particulière de l’opinion publique. Des représentants éminents du monde de la culture écrivent plusieurs lettres à Staline.
Toutefois, le couvent est rasé. L’endroit où il était situé est marqué actuellement d’un rectangle vide sur le plan du Kremlin, à côté de la tour Spasskaïa.
Cependant, presque personne ne sait qu’il est possible d’admirer aujourd’hui encore l’iconostase historique de la cathédrale du couvent Voznessenski dans le Palais du patriarche. Le personnel du Palais des armures a réussi à sortir la magnifique cloison d’icônes de cette nécropole de grandes princesses et tsarines.
Les secrets du Palais des congrès du Kremlin
Crédit : Lori / Legion-Media
Le Palais des congrès du Kremlin a été construit dans les années 1960 et il fait partie aujourd’hui du patrimoine culturel. Outre des forums sociaux et politiques, il accueille des concerts et des mises en scène. Le Palais a lui aussi ses secrets. Peu nombreux sont ceux qui savent qu’un clocher se trouve toujours sous la scène.
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Ce clocher avec son bourdon de plusieurs tonnes – qui porte l’appellation de cloche de l’Annonciation et qui est la plus grande cloche dans la tradition orthodoxe – a été réalisé au début du XXe siècle et a été installé sur les lieux lors des travaux de construction.
Le secret du Palais des Menus Plaisirs
Crédit : Lori / Legion media
Le Palais des Menus Plaisirs échappe à la vue de visiteurs distraits. Mais faites un effort et soyez plus attentifs : il est situé près du mur occidental du Kremlin, entre les tours Komendantskaya (tour du Commandant) et Troïtskaya. Le tsar Alexis Ier Mikhaïlovitch, dit « le Très Paisible », a accordé un terrain étroit à son beau-père, le boyard Miloslavski, entre le mur de la forteresse et les dépendances de son palais.
Après la mort du boyard Miloslavski, sa maison, devenue propriété du Trésor, a été reliée au palais du tsar par un passage en pierre. À partir de 1672, le bâtiment accueille les « plaisirs », les premières représentations théâtralisées en Russie. Ce qui donne au palais son appellation. Aujourd’hui, c’est le siège des services du régiment présidentiel du Kremlin.
La particularité architecturale du Palais des Menus Plaisirs est la situation de l’église de la Glorification de la Vierge, qui est « insérée » dans le bâtiment. Le parvis de l’église est réalisé du côté occidental en toiture plate avec un jardin suspendu : le Kremlin de Moscou comptait plusieurs jardins semblables.
Un studio d’enregistrement dans la tour Troïtskaya
Crédit : Artem Korotaev / TASS
Il s’avère que la vieille tour Troïtskaya du Kremlin de Moscou abrite un studio d’enregistrement des plus modernes, ainsi que le centre de répétition de l’Orchestre présidentiel. C’est le principal groupe d’instrumentistes pour les manifestations officielles d’État, notamment pour la cérémonie d’investiture du président de Russie.
C’est l’un des rares orchestres militaires du monde à disposer d’un corps symphonique. Les solistes peuvent jouer les hymnes de la quasi-totalité des pays.
Fait intéressant : l’Orchestre présidentiel s’est produit avec des musiciens célèbres dont le répertoire est loin de la musique classique, notamment avec Ken Hensley et les groupes Uriah Heep, Scorpions et Aria. L’Orchestre a enregistré les bandes originales de quarante films, ainsi que les musiques de spectacles et de manifestations sportives, dont les Jeux Olympiques de 1980 à Moscou.
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