Si vous espérez qu’une nouvelle génération de robots se mette à travailler pour l’humanité, nous laissant tout le loisir de profiter de notre temps libre, vous serez heureux d’apprendre que c’est en bonne voie. Néanmoins, ils pourraient également être amenés à influer sur le cours de votre carrière professionnelle.
En effet, Vera, une machine basée sur un réseau neuronal, illustre parfaitement comment les robots pourraient décider de notre avenir : elle évolue dans le monde des RH et est capable de tenir une conversation avec des candidats, eux bien réels. Elle peut ainsi comprendre vos paroles et y répondre.
« Vera est un personnage virtuel, et elle peut travailler 24h/24, 7j/7 dans différents fuseaux horaires, assurant 10 000 appels téléphoniques simultanément, a expliqué à Russia Beyond Vladimir Svechnikov, cofondateur de Stafory, compagnie proposant des services de recrutement. Il n’y a aucune solution semblable à Vera, qui est capable de travailler tant avec le son que la vidéo, ainsi que d’effectuer et de recevoir des appels téléphoniques ».
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Vera a été développée pour recruter des candidats à des postes d’ouvriers, mais elle est aujourd’hui en mesure de sélectionner des développeurs et d’autres spécialistes techniques. Elle peut s’entretenir avec des centaines de candidats à la fois par le biais d’appels téléphoniques ou vidéo, et affine ses recherches afin de dénicher les meilleurs profils. Ce robot combine les technologies de reconnaissance vocale de Google, Amazon, Microsoft et Yandex, et a ainsi appris 13 milliards de mots à partir de 100 000 offres d’emploi, mais aussi de programmes télévisés et de pages Wikipédia afin de pouvoir communiquer de manière naturelle.
En Russie, Vera a été utilisée pour des missions de recrutement dans de grandes compagnies internationales, telles qu’Auchan, Ikea, L’Oréal et PepsiCo. Cependant, pour conquérir les marchés étrangers, elle a encore quelques progrès à effectuer au niveau linguistique.
Stafory a en effet réalisé deux projets pilotes aux États-Unis en 2017. « Notre but était de tester le produit sur un nouveau marché, déclare Svechnikov. En Russie les gens n’ont pas peur de parler à un robot, ils trouvent que c’est amusant et que cela souligne l’avantage technologique du potentiel employeur. Nous souhaitions comprendre si les Américains ressentaient la même chose ».
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Les résultats de ces expériences ont démontré que la prononciation et l’habilité de Vera en anglais devait encore être améliorée. Svechnikov assure que des ajustements sont actuellement en cours et que le robot est aujourd’hui prêt pour un nouvel essai sur le sol américain.
Vera a également été dotée d’une nouvelle apparence plus élégante, plus appropriée pour mener un entretien : ses cheveux notamment paraissaient trop « artistiques ». À l’avenir, les développeurs espèrent lui apprendre à reconnaitre la colère, le plaisir, la déception et d’autres émotions.
Son style d’entretien dépend de nombreux facteurs, précisent ses créateurs, dont les principaux sont le poste lui-même et le candidat. « Si c’est un emploi pour une personne avec peu ou pas d’expérience, le langage doit être simple, illustre Svechnikov. Pour un développeur en technologies de l’information, il doit être spécifique ».
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Le choix entre un discours formel ou très personnel dépend aussi de l’employeur. « Quand nous commençons à travailler avec un client, nous développons des scripts en fonction de ses besoins et entrainons Vera », affirme-t-il. Les développeurs russes ambitionnent ainsi de perfectionner ce robot en continu. Ils pensent en effet que si Vera acquiert de nouvelles connaissances chaque jour, dans un an ou deux « il sera impossible de la distinguer d’un humain ».
Les robots envahissent petit à petit les secteurs d’activité les plus divers. Ainsi, la Russie intègrera prochainement des robots-espions dans sa Garde nationale, un choix sur lequel nous revenons ici.
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