La Russie est sur le point de placer en orbite deux sphères en verre, satellites qui seront en charge de toutes sortes de mesures et études de haute précision. Ces engins seront d’une aide précieuse pour anticiper les catastrophes naturelles sur Terre, ainsi que pour surveiller le champ gravitationnel de la planète et avoir une vue d’ensemble de l’arsenal technologique en orbite.
Le lancement, opération de la société Systèmes de construction de dispositifs de précision (Sistemy Pretsizionogo Priborostroeniya, SPP), filiale de Roscosomos, est prévu pour octobre 2018. Cette compagnie se spécialise dans les lentilles multicouches d’ultra-haute précision, approche qu’elle a mise en application pour la création de ces deux sphères de verre.
À noter qu’actuellement, seuls deux pays en dehors de la Russie sont technologiquement capables de mettre au point ce type de satellites : la France et les États-Unis.
Trois satellites sphériques ont été produits, dont deux sont destinés à être mis en orbite, et un voué à faire office de relai au sol.
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Lorsqu’ils seront en orbite, ces satellites ressembleront à des cibles d’un stand de tir et serviront à mesurer les distances entre eux et la Terre à l’aide de lasers, placés pour le moment en 40 points du globe. Contrairement aux systèmes antérieurs, tels que l’américain LAGEOS, ces sphères russes seront d’une précision au dixième de millimètre près, un record compte tenu du fait que les autres systèmes existants ont une précision 1000 fois inférieure à cela, a affirmé Iouri Roï, directeur de SPP, interrogé par le journal Izvestia.
Le besoin de satellites conçus à partir de lentilles de haute précision est évident, étant donné qu’ils sont en mesure de couvrir une large palette d’utilisations. En effet, ils permettront non seulement de mesurer le champ gravitationnel terrestre et les mouvements des plaques tectoniques, mais également d’accroître la précision du GLONASS (équivalent russe du GPS américain).
BLITS
NPK SPPLe premier satellite constitué entièrement de verre, baptisé BLITS, avait été lancé en 2009. Il était en orbite à 800 kilomètres au-dessus de nos têtes mais a finalement été mis hors d’usage en 2013 suite à sa collision avec des débris spatiaux provenant d’un autre satellite. Ces nouvelles sphères de verre doubleront cette orbite. À près de 1500 kilomètres d’altitude l’attraction gravitationnelle cesse en effet d’exercer sa force, et les scientifiques comptent mettre à profit ce fait afin d’obtenir de meilleures mesures géophysiques et géodésiques.
L’industrie aérospatiale russe est un secteur clef de la stratégie de développement du pays et ce, depuis la période soviétique. Retrouvez ici l’histoire du premier satellite artificiel mis en orbite par l’URSS, qui était d’ailleurs également sphérique.
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