Cette année, la Russie est représentée au 52e Salon international de l'aéronautique et de l'espace par 34 compagnies, notamment les Avions civils Soukhoï, Irkout, Hélicoptères de Russie, RSK MiG, Rosoboronexport, Roscosmos et d'autres entreprises de l'industrie spatiale. Des engins de l'aviation civile et militaire ainsi que des équipements spatiaux sont présentés sous forme de maquettes et de produits publicitaires. À taille réelle, on pourra uniquement contempler un modèle du Soukhoï Superjet 100, un avion de ligne régional.
Crédit : Maria Tchobanov
L'une des plus grandes réussites de l'industrie aéronautique russe présentées au Bourget est certainement le nouveau long courrier MS-21, qui devrait remplacer les A-320 et Boing 737 au sein du parc aérien russe. Mais ce n'est pas tout : ses concepteurs sont convaincus que cet « avion du futur » a également toutes ses chances sur le marché international. L'avion de ligne peut en effet transporter entre 150 et 211 passagers pour sa version MS-21–300 et entre 130 et 176 pour sa version MS-21–200, sur une distance pouvant atteindre 5 000 kilomètres.
La production en série de l’engin devrait débuter dès cette année. Le confort offert aux passagers constitue l'un des principaux atouts de cet appareil. En effet, il surpasse ses homologues étrangers en ce qui concerne le volume des planches à bagages, la largeur des fauteuils et la largeur des couloirs. Le nouveau moteur économique du MS-21 permettra en outre aux compagnies aériennes exploitant cet appareil de réduire considérablement leurs dépenses.
Une maquette du moteur est d'ailleurs visible au stand de son concepteur et producteur, la Corporation unie de construction de moteurs. Il s'agit du premier propulseur destiné aux avions de ligne créé en Russie au cours des dernières décennies. À l'heure actuelle, on a réalisé 12 prototypes qui font actuellement l'objet de différents tests en vol ainsi que d’une série d'expérimentations spéciales menées au sol.
Crédit : Maria Tchobanov
« Nous sommes prêts à proposer ce modèle sur les marchés étrangers, que ce soit en tant que composante de l'avion MS-21–300, ou dans le cadre d'autres projets civils, en collaboration avec d'autres pays », assure le représentant de la corporation.
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La présentation du MS-21 ne s'arrête toutefois pas là. En effet, l'union des constructeurs et fabricants russes Teploobmennik fait lors du salon la promotion d'un système de climatisation destiné à équiper le nouvel avion. La corporation Hydromash présente quant à elle le train d’atterrissage de ce modèle, et Irkout а de son côté tenu à apporter un dispositif d’entraînement au pilotage, utilisé pour la formation de l'équipage du MS-21.
En ce qui concerne l’aéronautique militaire, le stand de Rosoboronexport a attiré une attention toute particulière grâce au tout nouvel avion de chasse polyvalent russe de génération « 4++ », le MiG-35.
Viktor Tchernov, directeur général adjoint de la corporation russe de construction aérienne MIG, a annoncé que cet engin, doté de caractéristiques techniques de vol améliorées, d'un équipement radioélectronique de bord dernier cri et d'un large arsenal d'armement commandé de classes « air-air » et « air-sol », terminerait en 2017 une série de tests gouvernementaux.
Crédit : Maria Tchobanov
M. Tchernov a par ailleurs précisé que le MiG-35 suscitait un fort intérêt auprès des potentiels clients, en premier lieu car il a hérité des meilleures caractéristiques des engins préexistants, tandis que ses nouveaux éléments de construction lui permettent d'accroître considérablement ses capacités de combat. La corporation se tourne donc vers les pays qui exploitent d'ores et déjà des avions de la génération précédente, les MiG-29, étant donné que la majorité de ces territoires possède une solide base d'exploitation technique de ces appareils, ainsi qu'un personnel technique et de vol formé en conséquence. Il s'agit principalement de pays d'Asie du Sud-Est, d'Amérique latine et d'Afrique.
Crédit : Maria Tchobanov
Viktor Tchernov a enfin noté que l'augmentation de l'utilisation de matériaux composites avait permis de réduire le poids des véhicules et donc d'augmenter la charge utile de matériel militaire transportable. L'avion se démarque aussi par sa polyvalence, puisqu'il s'avère efficace à terre, dans les airs ainsi qu'au service de la marine.
De son côté, la corporation d'État Roscosmos a inauguré, au pavillon n°4 et sur une surface de 215m², une exposition rassemblant les plus importantes entreprises de la filière aérospatiale russe. Y sont présentées des maquettes de lanceurs, de remorqueurs spatiaux, d'appareils cosmiques, mais aussi une maquette de la Station spatiale internationale et un modèle réduit du vaisseau spatial de nouvelle génération, baptisé « Fédération ». Les curieux pourront effectuer une excursion virtuelle dans le cosmodrome de Baïkonour et au Musée de l'histoire de la conquête spatiale, visiter les maisons de Korolev et Gagarine, et se familiariser avec les possibilités qu'offre le nouveau cosmodrome russe Vostotchny (en cours de construction dans l'Extrême-Orient, ndlr).
Crédit : Maria Tchobanov
Au stand de l'Union de recherche et de production Lavotchkine (NPO Lavotchikne), il est facile de se prendre pour un héros de Star Wars. Y sont en effet présentés des modèles d'appareils en cours d'élaboration qui seront produits à des fins scientifiques.
Dès 2019 est par exemple prévu le lancement de la sonde spatiale Lunа-Glob, dont la mission sera de se poser à la surface de la Lune, près du Pôle sud. Il s'agit d'un événement important, la Russie n'ayant pas lancé d'appareil à destination de cet astre depuis des décennies. Selon les dernières études scientifiques, le sol de la Lune pourrait contenir des traces anciennes d'eau ayant rendu possible l'apparition de vie sur Terre. Afin de confirmer cette hypothèse et de tenter d'atteindre cette eau, les employés du NPO Lavotchkine ont élaboré un programme de recherche, dont la première étape consistera au lancement de la sonde Luna-Glob. Après la mise en orbite circumlunaire, l'appareil devra synchroniser son point d’alunissage pour se poser exactement au point prévu. Ensuite, durant une année, la sonde mènera une série de tests scientifiques à la surface de la Lune. Il est intéressant de remarquer que lorsque la nuit lunaire tombera, il se mettra en veille, et lorsque les rayons du soleil rapparaîtront il reprendra son activité de recherche. L'étape suivante, programmée pour 2020, comprend la mise en orbite de l'atterrisseur Luna-ressource OA, qui volera autour de la Lune et effectuera une série d’expérimentations scientifiques. Il servira par ailleurs de retransmetteur pour les appareils qui seront ultérieurement envoyés sur la Lune.
Crédit : Maria Tchobanov
En 2021 sera lancé l'atterrisseur Luna-ressource PA, muni de nombreux outils de recherche. Il comprendra par exemple un instrument de forage en mesure de sonder jusqu'à deux mètres de profondeur, et donc d'atteindre potentiellement l'eau fossilisée.
Un autre objectif, prévu celui-ci pour 2018, est le lancement de l'observatoire spatial Spektr RG. Il est voué à rejoindre le Point de Lagrange, afin d'évoluer de façon synchronisée avec la Terre sur son orbite autour du Soleil. Sa mission scientifique consistera à étudier l'univers à travers les rayons électromagnétiques et rayons gamma, dans le but de participer à la recherche de la matière et de l'énergie noires. Cet appareil est actuellement en cours de construction sur la base d'un module de service disposant déjà d'une qualification de vol, c'est pourquoi les risques sont minimes, a assuré le représentant de NPO Lavotchkine.
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