Le lanceur Soyouz.
RoscosmosLe 1er décembre, le lanceur Soyouz équipé du cargo Progress a décollé sans problèmes du cosmodrome de Baïkonour, au Kazakhstan, afin de ravitailler la Station spatiale internationale (ISS). Mais après six minutes de vol, les communications se sont interrompues. L’accident s’est produit à une altitude de 190 km au-dessus d’une région déserte.
Selon les experts de l’Agence spatiale russe Roscosmos, le problème pourrait avoir été provoqué par des particules étrangères dans le moteur ou d’un mauvais assemblage de ce dernier. Les raisons plus précises de l’accident seront établies plus tard.
Les experts font toutefois remarqué que le taux d’échec de la fusée Soyouz n’était pas très élevé à l’échelle de l’aérospatiale, mais qu’une erreur pouvait toujours se glisser dans les opérations de décollage.« Cette situation n’a rien d’extraordinaire, a déclaré à RBTH Ivan Moïsseïev, directeur de l’Institut de politique spatiale. Le dernier lancement est le 776e d’une fusée Soyouz-U et le 22e échec, ce qui fait que le taux d’échec ne dépasse pas 2,8%. Pour une fusée non pilotée, le chiffre acceptable est de 5% ».
D’après les données de l’Institut, sur les 87 lancements effectués depuis le début de l’année, il y a eu trois accidents de fusées porteuses : aux États-Unis, en Chine et maintenant en Russie. Ainsi, le 1er septembre, un lanceur Falcon 9 avec à bord le satellite de télécommunications AMOS-6 a explosé au décollage.
La Chine n’a fait aucune déclaration officielle sur l’accident de sa fusée, mais on sait que le 31 août, le centre spatial de Taiyuan a lancé le modèle РН CZ-4C avec le satellite d’observation Gaofen 10 qui devait servir principalement les intérêts d’un client militaire. Le satellite n’a pas été placé en orbite.
En Russie les experts ont évoqué une « crise systémique » dans l’industrie spatiale dès 2015, après deux accidents de lanceurs. Selon le vice-premier ministre russe, Dmitri Rogozine, qui chapeaute le secteur, le problème peut être résolu par le biais d’une réforme administrative et par le renforcement du contrôle technique dans les entreprises du secteur aérospatial.
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