Arrêter le vieillissement, le pari fou de ce biophysicien.
Panthermedia / Vostock-photoLe scientifique Alexeï Karnaoukhov, de l’Institut de biophysique de l’Académie russe des sciences, a aujourd’hui 55 ans. Toutefois, il espère vivre encore cent ans après avoir testé sur lui-même une technologie qu’il a élaborée et qui prévoit d’utiliser les cellules de sa moelle osseuse. Il ne doute pas un instant du succès de son entreprise.
Pour accomplir son rêve, Alexeï Karnaoukhov a supporté une opération compliquée. Il s’est fait extraire environ 100 millilitres de moelle osseuse qui a été placée dans plusieurs tubes à essai et congelée. D'ici quelques années, il se fera introduire ses propres cellules préservées dans un cryobox. « Je me sens bien compte tenu de mon âge et de l’intervention que je viens de supporter », a-t-il indiqué dans une interview à RBTH.
Alexeï Karnaoukhov en est convaincu : pour pouvoir vivre plus longtemps, les personnes du troisième âge doivent se faire implanter leurs propres cellules qui ne sont pas encore abîmées par les nuisances extérieures. Ceci serait suffisant pour sauver quelqu’un qui a reçu une dose mortelle de rayonnements ionisants.
La technique ne permet pas de retrouver la jeunesse, indique Alexeï Karnaoukhov qui précise qu’il restera « figé » à l’âge de 50 ans. Car « rajeunir » artificiellement ses propres cellules est dangereux, a-t-il souligné.
« Des cellules activées artificiellement avec un grand nombre d’erreurs de génome risquent de jouer un rôle négatif et de tuer leur porteur en déclenchant par exemple une tumeur, a poursuivi Alexeï Karnaoukhov. Mais si nous introduisons dans l’organisme de jeunes cellules souches à nombre réduit d’erreurs, elles trouveront elles-mêmes leur place et « fabriqueront » la quantité nécessaire de cellules intégrales pour rétablir progressivement la santé d’une personne âgée ».
Les essais de la nouvelle méthode ont démarré il y a une dizaine d’années. En 2013, les scientifiques ont obtenu les premiers résultats : la longévité moyenne des souris de laboratoire s’est accrue de 34%.
« Le résultat est très intéressant, car nous avons vu augmenter l’âge de la reproduction. Selon l’équivalent en âge humain, les femelles mettaient bas à l’âge de 60 ans. Les souris étaient plus actives et semblaient être plus jeunes : leur pelage devenait plus fourni et lustré. Or, on ne créait aucune condition spéciale pour nos souris. Le groupe expérimental vivait et mettait bas tout comme le groupe contrôle », indique le scientifique.
En 2015, en commun avec des collègues de l’Université médicale Setchenov, Alexeï Karnaoukhov a lancé un projet destiné à étudier l’influence de cette technologie sur la longévité des souris. Et bien que l’expérience soit encore en cours, on peut affirmer d’ores et déjà que l’espérance de vie du groupe expérimental augmentera également de 30% au moins. Alexeï Karnaoukhov estime que, compte tenu de l'innocuité de cette méthode, elle peut d’ores et déjà être proposée à tous ceux qui le souhaitent.
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