Sergueï Roubinchteïn est depuis longtemps heureux dans son couple, et élève une fille de 17 ans. Mais fin 2007, il a été grièvement blessé au dos dans un accident et ne pouvait plus marcher. Sa femme l’a soutenu durant toutes ces longues années. « Notre famille est devenue plus unie aujourd’hui, grâce au sacrement de mariage », a confié Sergueï.
Sergueï Roubinchteïn est l’un des vingt « pilotes » qui participent aux tests du premier exosquelette russe. Cet appareil redonne la capacité de bouger aux membres inférieurs de l’homme. La société ExoAtlet qui a mis au point le système prévoit de le commercialiser sur les marchés américain, européen et sud-coréen.
« J’ai toujours été beaucoup aidé par ma famille. Nous avons surmonté toutes les difficultés ensemble. J’espère que grâce aux moyens modernes de réhabilitation, je pourrai accompagner en position verticale ma femme et ma fille au café ou me promener avec elles le long du quai », a-t-il dit.
Inventé pour les besoins des secouristes
Des demandes d’achat de l’exosquelette ont déjà été déposées par 38 centres médicaux et plus d’une vingtaine de particuliers. L’appareil a été mis au point il y a plus de deux ans pour les besoins du ministère des Situations d’urgence. Il doit aider les secouristes à déblayer les décombres et à éteindre les incendies. Mais par la suite, les chercheurs ont constaté un intérêt toujours croissant de la part de personnes à capacités réduites.Il est prévu de mettre en vente deux versions de l’appareil qui seront différentes au niveau des prix, de l’équipement et du logiciel. L’une, pour une utilisation individuelle, coûtera plus de 20 000 euros. L’autre, pour les hôpitaux, reviendra à quelque 50 000 euros, mais sera universelle et permettra de modifier non seulement la longueur du tibia et du fémur, la taille du corset et du bassin, mais également la vitesse, la longueur et la hauteur du pas.
Dans l’espoir d’un miracle
Grâce à ExoAtlet, les patients auront l’occasion de marcher, de monter et descendre les escaliers, de s’asseoir et de se lever sans aide. L’exosquelette permet aux patients qui font entre 160 cm et 190 cm de taille et qui pèsent moins de 100 kilos de commencer l’entraînement six mois après leur blessure.
Il possède trois vitesses et trois régimes de mouvement, huit trajectoires différentes de marche et une autonomie de fonctionnement d’au moins 4 heures. L’exosquelette est commandé par un logiciel ou une béquille « intelligente » spéciale.
« Il pèse 20 kilos, mais je ne le sens presque pas, s’étonne Sergueï Chmakov, un autre « pilote » d’exosquelette. J’ai fait des progrès. Je ne pouvais pas marcher même à l’aide de béquilles, mais quinze jours plus tard, c’était devenu possible grâce à ExoAtlet ».
L’exosquelette dans les régions
Des essais cliniques sont actuellement menés à Moscou, Ekaterinbourg, Arkhangelsk et Novossibirsk. Des « centres de compétences » y sont mis en place afin que les éventuels clients apprennent à se servir de l’appareil et puissent le tester avant de prendre une décision sur l’achat. Il est prévu d’organiser dix centres du genre d’ici la fin de l’année.
« L’augmentation de la demande et l’extension de la production rendront l’appareil moins cher et par conséquent plus accessible aux particuliers », a indiqué Svetlana Tchoupcheva, directrice des projets sociaux de l’Agence des initiatives stratégiques.
La société a l’intention d’entamer à l’automne prochain la mise au point d’exosquelettes spéciaux pour les enfants atteints de paralysie cérébrale, ainsi que pour les malades victimes d'attaques cérébrales.
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