L'avion de chasse furtif de 5e génération MiG 1.44 MFI.
RIA Novosti/Vladimir ViatkineLa particularité du MiG 1.44, qui sera présenté à tous les visiteurs de MAKS, est que l’appareil n’avait jusqu’ici été montré à personne, outre une courte présentation aux journalistes en 1999. À l’époque, l’appareil ne volait pas et ne comptait à son actif qu’une course sur la piste de décollage.
Le bureau de constructeurs Mikoyan a équipé le chasseur multifonctionnel de front – c’est ainsi que le nouvel appareil a été classifié – de capacités telles que le vol de croisière à la vitesse supersonique, la super-maniabilité, une faible empreinte radar et thermique, un décollage rapide et un roulement court à l’atterrissage. Il est doté des dernières technologies informatiques dans ses équipements radar de bord, de nouveaux systèmes de contrôle dernier cri et bien d’autres fonctionnalités. Ces innovations, loin d’augmenter son prix, étaient censées réduire les coûts de manutention de l’avion en vol et au sol.
Concurrent de F-22
Comme le bureau de constructeurs Mikoyan n’a lancé le projet d’ébauche et de maquette de l’avion qu’en 1991, le nouvel appareil n’a pas connu un sort favorable. Après avoir traversé les turbulences financières des années 90 et la restructuration au cours de laquelle le bureau a été transformé en Moscow Aircraft Production Association (MAPO) MiG, fusionné ensuite avec le KB Sukhoi, le chasseur multifonctionnel de front, classifié sous le numéro MiG 1.44, n’a décollé qu’une seule fois le 29 février 2000. Vladimir Gorbounov, pilote d’essai et héros de la Russie qui a levé l’avion au ciel, a qualifié l’avion d’appareil au grand potentiel.
Toutefois, l’occasion a été perdue. Perçu à l’époque comme un concurrent potentiel au chasseur américain Lockheed/Boeing F-22 Raptor, le MiG 1.44 MFI a été délaissé pour un nouveau projet PAK FA (avion de chasse polyvalent T-50), lancé en 2002. Le seul exemplaire de MiG 1.44 capable de voler, conservé à ciel ouvert à l’Institut des recherches aériennes Gromov à Joukovski, a été transféré dans un hangar en 2013. C’est cet appareil qui sera présenté au prochain salon aéronautique MAKS-2015.
La piste chinoise
Néanmoins, cet excellent avion, réalisé selon le système « canard » et équipé de réacteurs à poussée vectorielle, n’est pas passé aux oubliettes. Il s’est même retrouvé au centre d’un scandale lié à l’éventuel transfert de technologies du projet MFI à la Chine.
Plusieurs experts sont convaincus que les avancées technologiques obtenues pour le MiG 1.44 ont été utilisées pour la création du chasseur chinois de 5e génération Chengdu J-20. La même thèse a été avancée début août 2011 par un journaliste de Reuters, transmise par une source anonyme. Le 25 août 2011, l’attachée de presse de MiG Fedorova a nié les spéculations et a déclaré au journaliste de RIA Novosti que « la Russie n’avait jamais fourni et ne fournira jamais d’unités, ni d’agrégats à la Chine pour la création d’un chasseur de 5e génération Chengdu J-20 Aigle noir ».
Mais malgré cette déclaration, certains experts restent persuadés que les technologies et les esquisses du chasseur MiG 1.46, une version perfectionnée du MiG 1.44, auraient pu être vendues à la Chine. L’analyste indépendant et spécialiste des relations sino-russes Adile Moukachev estime qu’il s’agit d’un accord commercial. « Les Chinois ont acheté les études de certaines unités de Mikoyan », a-t-il déclaré au périodique spécialisé Bastion.
Quoi qu’il en soit, le MFI 1.44 sera présenté au public en 2015. Cela signifie que l’appareil auparavant ultrasecret a cessé de l’être et a définitivement perdu toute chance d’être fabriqué en série en Russie.
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