La défaite 0–3 contre le pays de Galles a mis une croix sur les ambitions de l’équipe russe à l’Euro-2016. Les joueurs de Leonid Sloutski rentrent chez eux avec 1 point pour trois matchs, après l’un des tournois les plus fades de ces derniers temps.
A l’issue du match, Leonid Sloutski a présenté ses excuses pour l’échec de son équipe et en a assumé la responsabilité. « Ceux qui nous ont soutenus ne méritaient pas le niveau de jeu que nous avons montré. Nous avions eu suffisamment de temps pour nous préparer. Si cela n’a pas suffi pour un match comme celui auquel nous avons participé aujourd’hui, c’est la faute de l’entraîneur ». M. Sloutski a également annoncé qu’il était prêt à quitter son poste.
L’échec de Leonid Sloutski a surpris la société russe. L’entraîneur qui a pris l’équipe en charge après le départ de Fabio Capello semblait avoir permis à ses joueurs de se qualifier sans difficultés pour l’Euro après plusieurs matchs tout en confiance contre leurs adversaires en phase de poule. En septembre 2015, lors d’un match décisif où l’équipe n’avait pas droit à l’erreur, elle a su vaincre l’équipe de Suède dirigée par Zlatan Ibrahimovic (1–0).
Cette confiance s’est pourtant complètement évaporée lors de l’Euro. Les supporters ne risquent pas de se souvenir de belles attaques menées par leur équipe. Les trois attaquants (Artyom Dziouba, Fyodor Smolov et Alexandre Kokorine) n’ont pas marqué un seul but. La défense n’a pas non plus été à la hauteur : les adversaires de l’équipe ont régulièrement pu profiter des trous dans les lignes défensives russes. Sans la performance correcte du gardien de but Igor Akinfeev, l’équipe aurait pu encaisser plus de six buts.
Les supporters et les spécialistes fustigent sur les réseaux sociaux l’absence de direction du jeu de l’équipe. « Golovine sort à la place de Chirokov. Roman lui remet le brassard du capitaine. Alexandre le remet à Ignachevitch qui le transmet à Akinfeev. Nous avons là la série la plus marquante de passes menée par l’équipe russe », ironise l’internaute kapitan777 sur le site championat.com. « Tactique : je suis indignée par les rumeurs annonçant ma présence au sein de l’équipe russe », enchaîne l’internaute ravel.
Les responsables du football russes essuient toutefois les critiques les plus sévères : pour de nombreux commentateurs des sites sportifs, rien n’est fait pour le développement du ballon rond dans le pays. « Dans un pays normal, avec de tels résultats (tant dans le football que concernant la disqualification des sportifs pour dopage), le ministre des Sports aurait démissionné. Mais nous ne sommes pas un pays normal », s’indigne l’internaute just-whatever sur le site sports.ru.
Le ministre des Sports Vitali Moutko appelle de son côté à éviter de tomber dans les extrêmes, car la Russie ne dispose pas de ressources pour un jeu plus réussi. « C’est notre niveau de football. Nous devons travailler là-dessus. Nous n’avons pas de joueurs de très haut niveau. C’est la situation objective », a déclaré Moutko à l’agence TASS. Le ministre n’a toutefois pas détaillé les mesures concrètes susceptibles d’améliorer la situation.
La limite douteuse du nombre de joueurs étrangers dans la ligue de football russe [depuis 2015, les clubs russes ont l’obligation de garder un minimum de cinq joueurs russes dans l’équipe principale, ce que les responsables expliquent par le besoin de préparer davantage de cadres formés sur le sol russe pour les équipes, ndlr] essuie le gros des critiques des supporters. La limite ne permet pas, pour le moment, d’améliorer les résultats et fait plutôt baisser le niveau général des joueurs, qui bénéficient de conditions privilégiées en Russie.
Cet avis est partagé par le vice-capitaine de l’équipe et défenseur central Vassili Bérézoutski : « Nous n’avons pas de stars maison. Il faut faire quelque chose dans le football russe. Les joueurs doivent, sans doute, partir en Europe. Ce que nous faisons au championnat russe, les limites que nous imposons, tout cela ne sert à rien », a déclaré Bérézoutski aux journalistes à l’issue du match.
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