La tradition des soirées de fin d’études secondaires est née en Russie avec la fondation des premières institutions éducatives au XVIe siècle. Les premières soirées des étudiants des académies militaires établirent la norme pour les futures célébrations : elles étaient très arrosées, avec beaucoup de chansons et un peu de bagarre. Ce n’est qu’au début du XIXe siècle que de magnifiques bals de fin d’école commencent à émerger, les cadets et les diplômées des académies pour filles célébrant leur entrée dans la vie adulte ensemble en juin.
Maksim Blinov / RIA NovostiAprès la révolution d’octobre 1917, la pratique des bals de fin d’études fut supprimée, mais pas pour longtemps. Dans les années 1930, elle fut restaurée dans une forme légèrement modifiée. Sous ce nouveau format, la soirée commençait par de longs discours d’adieu, mais se terminait toujours en dansant.
RIA NovostiAu début des années 1950, cette fête s’appelait toujours « bal de fin d’études », puis les autorités soviétiques décidèrent de s’éloigner de ces vestiges du passé et de la rebaptiser « soirée de fin d’études ». À l’époque, les célébrations n’étaient déjà plus une réminiscence des bals, c’était un mix de danse et de performances avec un banquet. Les tenues de soirée étaient très modestes et les filles n’avaient pas le droit au maquillage et à la manucure.
TASSLes célébrations se déroulaient dans l’enceinte de l’école. La remise officielle des diplômes était généralement suivie d’un concert, puis d’un banquet. La consommation d’alcool (un peu de champagne et de vin) était officiellement autorisée. Les diplômés n’avaient pas le droit de quitter l’enceinte de l’école jusqu’au matin et passaient donc la nuit à danser.
Vladimir Lagrange / TASSUne nouvelle tradition émergea dans les années 1960 – les diplômés se mirent à saluer l’entrée dans leur nouvelle vie sur les bords d’une rivière ou sur un bateau. Dans les années 1970, les filles commencèrent à s’intéresser davantage à leurs tenues, chacune cherchant à être la mieux habillée. Elles se mirent à porter des mini-jupes et du maquillage et à se faire boucler les cheveux.
Valeriy Shustov / RIA NovostiDans les années 1990, l’effondrement de l’Union soviétique et le début d’une nouvelle période capitaliste dans l’histoire russe donnent lieu à une nouvelle tendance dans les soirées de fin d’études. Les jeunes commencent à quitter le bâtiment de l’école pour des restaurants et des boîtes de nuit. Passer la soirée à bord d’un bateau sur la Moskova était considéré comme le comble du chic. Au début, seules les écoles d’élite pouvaient se le permettre, mais avec le temps, la pratique se généralisa.
Alexander Tchoumitchev, Alexander Chogine / TASSDepuis le XVIe siècle, la soirée de fin d’études représente une lourde charge pour les budgets des familles. Aujourd’hui, le montant dépensé pour cette occasion importante peut varier d’une école à l’autre et dépend de la situation financière de chaque famille.
Vladimir Velengourine / TASSOrganiser un banquet, inviter un photographe et louer un restaurant ou un club peut coûter un minimum de 8 000 roubles par personne. Et ce n’est que le début : les intéressés ont également besoin d’une tenue, d’un taxi et de maquillage.
Vladimir Astapkovitch / RIA NovostiL’ampleur des célébrations dépend uniquement du montant que les familles et l’école sont prêtes à y consacrer. Le montant total varie entre 15 000 roubles (un peu moins de 200 euros) au minimum et 200 000 roubles (environ 3000 euros) dans les écoles d’élite.
Alexeï Malgavko / RIA NovostiLes responsables du gouvernement reconnaissent que les soirées de fin d’école sont devenues trop pompeuses et qu’il faut encourager les écoles à dépenser moins, mais il est peu probable qu’une telle tendance à la baisse émerge. Ceux qui peuvent se le permettre continueront à faire de leur mieux pour rendre cette soirée mémorable pour leurs enfants.
Alexeï Malgavko / RIA NovostiAbonnez-vous
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