Carnet de voyage: la Russie vue par un couple breton

Erwann Pensec
Philippe et Nathalie résident dans la paisible campagne de la pointe bretonne, loin des tumultes de la vie urbaine. Ils ont survolé le continent pour atterrir en Russie, où les attendait un périple à travers trois des plus grandes villes du pays: Moscou, Kazan et Nijni Novgorod. RBTH s'est faufilé dans leurs bagages afin de suivre leurs aventures.

Une fourmilière nommée Moscou

Dès leur arrivée, Philippe et Nathalie se plongent dans le quotidien de cette mégalopole de près de 16 millions d'habitants, rompant brutalement avec la vie qu'ils mènent dans leur bourgade de 800 âmes. Même s'ils reconnaissent qu'avec ses grands espaces et ses larges avenues, la ville est aérée et moins oppressante qu'elle ne pourrait l'être, les deux voyageurs, peu habitués au rythme effréné de la vie citadine, n’hésitent pas à faire part de leur décalage face à la bouillonnante et quelque peu bruyante vie moscovite.

Sur la Place Rouge, Moscou. Crédit : Erwann PensecCrédit : Erwann Pensec

« Notre première impression en arrivant à Moscou a été la démesure et la circulation dense. Cette ville semble en mutation perpétuelle. Nous avons été impressionnés par la multitude de chantiers de construction ou de rénovation. Il est agréable de voir que bon nombre de constructions récentes conservent le cachet de l'ancien. On sent une ville fière de son passé mais tournée vers l'avenir », témoigne le couple, se remémorant leur visite de la capitale russe.

Sur la Place Rouge, Moscou. Crédit : Erwann PensecCrédit : Erwann Pensec

Paysagiste de profession, Philippe a néanmoins trouvé un peu de répit au gré des promenades dans les nombreux coins de verdure dont dispose la ville, que ce soit au Jardin Alexandre, au square du Kremlin ou encore au Potager pharmaceutique, le plus ancien jardin botanique de Russie. Tout au long de son séjour, le couple s'étonne d'ailleurs de la présence considérable de lilas, qui, en cette période, inondent les allées de leur parfum. Mais finalement, rien d'étonnant, Philippe se souvenant même d’avoir fait la récente acquisition d'un lilas d'une espèce baptisée Belle de Moscou.

Sur la Place Rouge, Moscou. Crédit : Erwann PensecCrédit : Erwann Pensec

Sur la Place Rouge, Moscou. Crédit : Erwann PensecCrédit : Erwann Pensec

Le gigantisme des monuments et des édifices les laisse souvent pantois. C’est notamment le cas des bâtiments que l'on surnomme les Sept Sœurs de Moscou, d'immenses gratte-ciels staliniens parmi lesquels le couple de Bretons a pu apercevoir l'Université Lomonossov, le ministère des Affaires étrangères ou encore l'immeuble d'habitation de la berge Kotelnitcheskaïa.

Sur la Place Rouge, Moscou. Crédit : Erwann PensecCrédit : Erwann Pensec

Sur la Place Rouge, Moscou. Crédit : Erwann PensecCrédit : Erwann Pensec

Retour au calme à Kazan

Après une nuit un peu difficile en train couchette, mode de transport dont la popularité s'explique ici par l'immensité du pays, Philippe et Nathalie font ensuite leur arrivée à Kazan. Depuis plusieurs années, la capitale du Tatarstan s'impose comme l'une des principales destinations touristiques de Russie. Cet essor amplement mérité, elle le doit principalement à une richesse culturelle extraordinaire, reflet des traditions tatares, et aux sublimes panoramas parsemés de minarets qu'elle offre, l'islam étant la religion majoritaire de cette république.

Mosquée Qolsharif, Kazan. Crédit : Erwann PensecCrédit : Erwann Pensec
 
Site incontournable de la visite, le kremlin domine fièrement la cité millénaire. De par leur blancheur éclatante, ses remparts semblent faire écho aux couleurs de l'édifice le plus imposant qu'ils encerclent, la Mosquée Qolsharif, à laquelle Nathalie trouvera par ailleurs quelques ressemblances avec le Palais d’Aladin.
 
Non loin de là, la rue Bauman s'étire sur près de deux kilomètres. De par son statut de principal axe piéton de la ville, on la compare régulièrement à l'Arbat de Moscou. De jour comme de nuit, l'activité y est dense : musiciens, portraitistes, animateurs costumés et autres dresseurs de colombes s'y côtoient quotidiennement. Propice à la flânerie et à la détente, ce lieu ne laisse pas indifférents Philippe et Nathalie. Ils s'y attarderont d'ailleurs à plusieurs reprises à la terrasse d'un café, à observer les artistes de rue ou encore ce vieillard qui, après avoir accroché un aimant au bout de sa canne, subtilisait en toute discrétion les pièces gisant au fond d'une fontaine.

Sur la Place Rouge, Moscou. Crédit : Erwann PensecCrédit : Erwann Pensec

Sur la Place Rouge, Moscou. Crédit : Erwann PensecCrédit : Erwann Pensec

Au cours de leur séjour, c'est à l'unanimité par cette ville qu'ils ont été le plus séduits. « Kazan nous a semblé plus agréable à vivre car à dimension humaine. Elle est également en plein développement avec ses diverses constructions, mais on y ressent le respect des traditions, comme le chaudron par exemple [l'imposant Centre de l'État civil bâti en forme de chaudron, Kazan tirant vraisemblablement son nom de la traduction tatare de ce mot]. Il nous a été bien agréable de flâner dans l'artère principale de jour comme en soirée, dans un esprit bon enfant. Le temps agréable lors de notre visite a très certainement contribué à apprécier d'autant plus cette ville. Nous retiendrons de Kazan la douceur de vivre ».

Terminus à Nijni Novgorod

Située au confluent de la Volga et de l'Oka, le cœur historique de Nijni Novgorod est érigé à la cime d'une colline, depuis laquelle on peut contempler les forêts sauvages s'étalant à perte de vue de l'autre côté du fleuve. Des trois villes, elle est, bien que fort charmante, certainement la moins opulente, les routes sont émaillées de nids de poule, certains bâtiments aux façades autrefois somptueuses tombent en décrépitude, c'est alors le visage d'une tout autre Russie qui s'offre aux deux voyageurs.

Crédit : Erwann PensecCrédit : Erwann Pensec

Ne se laissant pour autant pas décourager par les apparences et les quelques averses, après avoir parcouru l'intérieur des remparts du kremlin et foulé le pavé de la principale artère piétonne, la Bolchaïa Pokrovskaïa, Philippe et Nathalie se lancent à l'assaut de l'escalier Tchkalov. Du haut de ses 560 marches, on lui attribue souvent le titre du plus haut d'Europe. Toutefois, « effort » rimant avec « réconfort », plus que de gravir cette pente, c'est le point de vue qu'en offre le sommet qui leur coupe le souffle.

Crédit : Erwann PensecCrédit : Erwann Pensec

Le jour suivant, c'est à un autre record qu'ils se frottent, celui de la plus longue télécabine d'Europe passant au-dessus de l'eau (861 mètres d'eau pour une longueur totale de 3,7 kilomètres). Tout en offrant une vue imprenable sur les environs, ce moyen de transport franchissant la Volga permet de rejoindre Bor, petite ville dont certaines rues sont de simples pistes de terre bordées de maisons traditionnelles en bois.

Crédit : Erwann PensecCrédit : Erwann Pensec

La Russie est un pays de contrastes, singularité qui ne leur aura pas échappé. « Lors de notre visite à Nijni Novgorod, la météo n'a pas permis d'apprécier autant les extérieurs. Cette ville nous a semblé en moins bon état que les deux précédentes, que ce soit la chaussée, les trottoirs ou les bâtiments. Le tourisme doit y être moins développé. Nous avons néanmoins notamment apprécié la balade sur la muraille couverte du Kremlin », confient-ils.

Pour Philippe et Nathalie, c'est donc loin du faste de Moscou que s'achève cette expédition. Le lendemain, il est déjà temps de regagner le calme de leur petit village breton.

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