Crédit : Anton Novoderezhkine / TASS
De nombreux Russes se passionnent pour la recherche d’objets anciens, mais les autorités russes ont adopté en 2013 une nouvelle loi les menaçant d’une amende, ou même d’une peine d’emprisonnement.
Selon cette loi, il est obligatoire d’obtenir une autorisation spéciale du ministère russe de la Culture pour effectuer des fouilles. C’est une procédure très complexe demandant de présenter plusieurs documents et une présentation détaillée de votre future expédition. La permission n’est valable que pour trois mois, et même les archéologues professionnels peuvent avoir des problèmes pour l’obtenir.
Si vous trouvez quoi que ce soit pendant une chasse au trésor, vous devrez le partager équitablement avec le propriétaire du terrain sur lequel l’objet était enterré. Si l’objet a une valeur culturelle, il doit être remis à l’État. Selon la loi, même si vous trouvez quelque chose de valeur par accident, vous devez en informer les autorités et leur remettre les objets.
Bien entendu, il est clairement déconseillé de chercher des artéfacts historiques dans des lieux classés « site du patrimoine culturel » (un ancien village, campement ou site religieux). Cela vous mènera certainement tout droit en prison, ou vous fera encourir une amende pouvant s’élever à 1 million de roubles (17 000 euros).
Pour éviter les risques, les chasseurs de trésors russes recommandent de sélectionner très attentivement votre site de fouilles en vérifiant les bases de données en ligne de sites du patrimoine historique et culturel (disponibles sur le site internet du ministère russe de la Culture).
Selon Viatcheslav Souskov, un chasseur de trésor des temps modernes de Saint-Pétersbourg, il y a eu plusieurs arrestations depuis l’adoption de la loi. Si vous êtes arrêté sur un site du patrimoine culturel avec des artéfacts dans vos poches et qu’il y a des témoins, vous risquez une amende et la confiscation de tous les objets.
« Ces quatre dernières années, j’ai entendu parler de 5 à 7 cas, a déclaré Souskov à RBTH. Ce sont en général des cas graves, quand une portion importante du terrain a été endommagée, ou quand des sites funéraires antiques de Krasnodar, ou des villages historiques de Novgorod ont été abîmés ».
Les fouilles à petite échelle par les amateurs peuvent aussi attirer les foudres des autorités. En avril 2017, les autorités russes ont mené leur premier raid contre ce genre de chasseurs de trésors près de Troïtsk, qui avait été le théâtre de batailles féroces entre les armées russes et napoléoniennes durant la guerre de 1812.
Le Comité du Patrimoine de la ville de Moscou et les autorités locales veulent faire cesser les fouilles illégales, selon Léonid Kondrashev, archéologue en chef de Moscou.
La loi interdit de rechercher des objets vieux de plus d’un siècle, mais l’usage de détecteurs de métaux n’est pas interdit. « Vous avez le droit de chercher des fragments de météorites, des bijoux perdus, des clés, des téléphones, des pièces et des bouts de métal », déclare Souskov à RBTH.
Quant aux trésors de légende, cela sera certainement trop long et trop cher. « Les informations sur leur emplacement sont souvent trop contradictoires, et indiquent parfois des territoires immenses, qu’il est impossible d’explorer correctement, raconte à RBTH Vladimir Poryvaïev, un autre chasseur de trésors russe, propriétaire de son propre bureau de chasse au trésor. Ce genre de trésor a plus de chances d’être découvert par accident ».
Crédit : Viatcheslav Prokofiev / TASS
Vous pouvez essayer, mais il y a de fortes chances que vos trouvailles vous soient confisquées à la Douane. Selon Souskov, il est parfois arrivé que même des petites pièces du début du XXe siècle soient confisquées pour évaluer leur valeur.
« Les objets vieux de plus d’un siècle peuvent avoir une valeur historique. Et puis un douanier peut ne pas savoir si l’objet a été acheté dans un magasin pour cent roubles ou bien découvert en secret en Chersonèse Taurique [un site archéologique en Crimée, ndlr] », souligne Souskov.
Pas besoin de compétences particulières en histoire ou en archéologie : il vous suffira de bien parler russe. Ces expéditions ont toujours besoin d’une paire de bras supplémentaires et les organisateurs prennent en général tous les frais en charge.
Il se peut que vous n’ayez qu’à payer votre voyage jusqu’au site de l’expédition. Vous pourrez trouver différentes opportunités sur les sites du Fonds archéologique, de la Société russe de géographie et dans des groupes russophones sur les réseaux sociaux.
Si vous avez toujours envie de tenter le diable, voici quelques conseils donnés par leurs chasseurs de trésor russes :
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