Vladimir Poutine a prononcé l’une de ses réparties les plus célèbres alors qu’il n’était pas encore président de Russie. Premier ministre à l’époque, il a résolument défendu la lutte contre les terroristes en promettant que les services secrets « iraient les buter jusque dans les chiottes ». C’était l’une des premières déclarations choc de l’homme fort du Kremlin, mais loin d’être la dernière.
Vladimir Poutine ne mâche pas ses mots en évoquant les problèmes, notamment internationaux. .« Comprenez-vous maintenant ce que vous avez fait ? », lançait-il depuis la tribune des Nations unies en 2015 en s’adressant aux leaders occidentaux dont la politique « de démocratisation » du Proche-Orient a débouché, selon lui, sur l’émergence de Daech.
En commentant le 17 janvier dernier les rumeurs selon lesquelles la Russie posséderait un dossier compromettant sur Donald Trump et ses frasques sexuelles présumées à Moscou, le président russe a estimé que les auteurs de ces affirmations étaient « pires que des prostituées ».
Vladimir Poutine ne s’est pourtant jamais limité à la rhétorique. Durant le début de sa présidence, puis à la tête du gouvernement et suite à son retour au Kremlin, la Russie et le monde entier ont eu l’occasion de le voir adopter une attitude de Mâle Alpha. Il s’est présenté comme un judoka accompli, a piloté un chasseur, a tiré au pistolet et au fusil, a enfourché une moto et a pris place dans un bolide de course.
En outre, Vladimir Poutine a trouvé le temps de tirer sur un tigre avec un somnifère, de monter un cheval pour se balader torse nu, de réaliser un vol en deltaplane en compagnie de grues de Sibérie et de plonger en sous-marin de poche dans les profondeurs de la mer Noire où il a découvert deux amphores (qui avaient été placées sur les lieux par des archéologues, d’après un aveu fait plus tard par le porte-parole du président, Dmitri Peskov). Tous les chefs d’État ne peuvent sans doute pas se vanter de vivre à cent à l’heure.
Selon les mémoires des anciens voisins de Vladimir Poutine à Leningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg), le jeune Vladimir n’a jamais été un timide. « Enfant plein d’énergie, il était souvent difficile à gérer », a raconté dans une interview au journal Moskovski komsomolets Sergueï Bogdanov, ami d’enfance du futur leader.
Vladimir Poutine le reconnaît lui-même : c’est son enfance qui l’a formée, les temps où il devait se battre et faire preuve de fermeté. « Il y a cinquante ans, les rues de Leningrad m’ont appris une chose : si une bagarre est inévitable, il faut frapper en premier », a-t-il déclaré en 2015.
Valéry Soloveï, politologue et professeur à l’Institut des relations internationales de Moscou, estime lui aussi que c’est dans son passé qu’il faut chercher l’attachement de Vladimir Poutine à cette image de macho. « Il a grandi dans la rue, parmi de petits durs, a-t-il indiqué à RBTH. Ce milieu se pliait au culte de la virilité, il était de bon ton de manifester les valeurs masculines ».
Plus tard, Vladimir Poutine travailla pendant seize ans, de 1975 à 1991, au sein du Comité de la sécurité d’État (KGB). Dans ce milieu également, l’identité masculine était très prononcée, notamment ses manifestations extérieures, ce qui a également influencé le caractère de Vladimir Poutine, a-t-il expliqué.
La popularité de Vladimir Poutine est hors de doute. Ainsi, lors d’un sondage réalisé en décembre dernier, ses activités ont été approuvées par 86% des personnes interrogées, selon le Centre national d’études de l’opinion publique (VTsIOM). Valéry Soloveï est certain que l’image d’un président viril est l’une des composantes de son succès et que Vladimir Poutine le réalise clairement.
« Vladimir Poutine se comporte en leader fort, en vrai mâle, a-t-il constaté. Et si la situation le permet, il aime bien montrer les détails propres à ce rang, notamment sa manière de se tenir ou l’harmonie générale de sa musculature ».
Valéry Soloveï en est certain : l’admiration des tendances à la « domination » et l’amour pour les leaders virils est propre non seulement à la Russie, mais à n’importe quelle société, « même la plus démocratique et raffinée ». Ce qui est prouvé, par exemple, par la victoire de Donald Trump aux États-Unis. « À y voir de plus près, Donald Trump ressemble par son comportement à Vladimir Poutine. Même s’il n’a encore jamais été vu torse nu », a-t-il souligné.
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