Moscou, Russie, le 13 août 2016. Vente des uniformes scolaires dans un magasin Smena à Moscou.
Sergei Fadeichev/TASSLe budget de la plupart des familles russes est grignoté au mois d’août par un grand poste de dépenses : la rentrée des classes. Les parents doivent acheter l’uniforme, les chaussures, les fournitures scolaires et certains manuels. Le pays traversant une crise économique, il devient de plus en plus difficile d’assumer ces dépenses qui, selon les parents, ont doublé ces dernières années. Les petits de l’école primaire posent le plus de problèmes, car entre 8 et 12 ans, les enfants grandissent très vite et leur garde-robe doit être régulièrement rénovée.
Code vestimentaire
La plupart des écoles et lycées russes ont adopté un code vestimentaire. Les élèves doivent porter un haut blanc et un bas noir ou bleu marine. Les lycées et gymnases privés commandent souvent l’uniforme pour tous les élèves chez un seul fournisseur, tandis que dans les écoles d’enseignement général, il suffit de respecter la gamme des couleurs choisie. Chaque famille achète l’uniforme en partant de son niveau de revenus. Il existe un uniforme à porter au quotidien et un autre dit du dimanche, ce qui fait que chaque enfant doit en avoir deux. Il y a une quinzaine d’années, le code vestimentaire n’était pas aussi strict et les élèves pouvaient venir aux cours en jean et T-shirt ou pull.
Rentrée en CP
Ce sont les enfants qui rentrent en CP qui « coûtent » le plus cher. Evguenia, habitante de Saint-Pétersbourg, a consacré 480 euros à la rentrée de sa fille en première année de scolarisation. « C’est presque tout mon salaire, a-t-elle dit. Et ce, alors que tous les manuels nous sont distribués ».
L’école de la fille d’Evguenia a introduit à partir de cette année un uniforme strict et dicte aux parents où l’acheter. « J’ai dépensé 7200 roubles (99 euros) pour deux chemisiers, une robe, un pantalon et une veste, a-t-elle poursuivi. Or, les filles ont encore besoin de rubans et de collants ».Les dépenses des parents dépendent directement de l’établissement choisi. Les grandes villes comptent de plus en plus d’écoles privées qui avancent des exigences plus strictes que les écoles d’enseignement général en matière d’uniforme. Morozko, un établissement privé de Moscou, exige que l’uniforme provienne d’un magasin concret où un chemisier pour fille coûte 48 euros, alors qu’il est possible d’en acheter un à 13 euros.
Un garçon « revient » moins cher
Irina Miagkaïa, habitante de Saratov, a elle aussi sacrifié la quasi-totalité des revenus familiaux du mois d’août à la rentrée des classes. « La rentrée a englouti tout l’argent. Il ne m’en reste plus que pour la nourriture et encore, très modeste », a-t-elle dit, en précisant qu’elle avait dépensé 344 euros.
Irina achète les vêtements à son fils de dix ans en ligne parce que son enfant, tout comme les autres garçons, n’aime pas faire les magasins. Elle estime avoir de la chance, car il est plus difficile et plus cher de financer la rentrée d’une fille.
Les principaux postes de dépenses pour la rentrée des classes sont les vêtements et les chaussures. « Il faut une paire pour la rue, une autre de rechange et une troisième pour les leçons de gym, poursuit Irina. Je dois acheter des chaussures orthopédiques, ce qui revient cher ». Etant donné que les enfants grandissent vite, une paire de chaussures ne tient souvent même pas une saison.
Les sacs et les fournitures scolaires font bloc à part. Les cartables ne doivent pas altérer la stature et le prix de ceux-ci dépasse 40 euros. En outre, il faut un sac solide pour les chaussures de rechange, ainsi que de nombreux cahiers, stylos, crayons et ustensiles de peinture. Les dépenses liées aux cahiers constituent environ 34 euros. « Je n’achète jamais toutes les fournitures scolaires pour le 1er septembre, dit Evguenia. Beaucoup de choses se précisent pendant les leçons et nous irons acheter ce qui manque durant le courant du mois de septembre ».
Repère : les salaires
Selon le Service des statistiques de Russie, le revenu mensuel moyen par habitant a constitué 363 euros dans le premier trimestre de l’année, alors qu’il était encore de 490 euros au dernier trimestre de 2015.
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