Lili Brik et Vladimir Maïakovski. Crédit : Sputnik
« Le poète de la révolution russe » se retrouva dans le salon de Lili Brik, l'un des salons littéraires et artistiques les plus en vogue de ce siècle. En 1915, il courtisait la sœur de cette dernière, Elsa. Il faudra à Maïakovski deux ans pour conquérir le cœur de la « muse de l'avant-garde russe », et ce, malgré le fait que le mari de Brik veillât au grain.
En 1918, cette amitié se transforma en triangle amoureux entre le couple et le poète : « Nous avons tous décidé de ne jamais nous séparer », écrivait Brik. Ce « jamais » dura jusqu'en 1922, lorsque Lili, lasse de l'impétuosité du poète, lui proposa de faire une pause.
Maïakovski souffrit beaucoup durant cette période, faisant souvent son apparition sous les fenêtres des Brik ; C'est à ce moment qu'il rédigea le poème De ceci. « D'être, sans toi je cesse », avouait-il dans son journal intime consacré à son amour pour Lili.
Les épreuves romantiques stimulaient son œuvre de manière évidente, et Lili n'hésitait pas à tourmenter son amant pour en tirer quelques bons vers. Malgré tout, ils continuèrent à entretenir des liens très étroits : dans les notes que Maïakovski rédigea peu avant sa mort, Lili était mentionnée comme l'une de ses proches les plus intimes, et celle-ci garda toute sa vie l'anneau que lui avait offert le poète.
Boris Pasternak, Olga Ivinskaïa et leur fille Irina. Crédit : Getty Images
Amour tardif du poète, l’écrivain et traductrice Olga Ivinskaïa fut la préfiguration du personnage de Lara dans le roman Le Docteur Jivago. Ils se rencontrèrent en 1946, alors qu'elle avait 34 ans, et lui 56.
Ivinskaïa était veuve et mère de deux enfants, tandis que Pasternak était marié à Zinaïda Neuhaus. Ressentant une certaine obligation envers sa femme, le poète tenta à plusieurs reprises de rompre avec son amante, mais n'y parvint pas.
Ivinskaïa fut victime des relations complexes entre Pasternak et les autorités soviétiques : en 1949 elle fut arrêtée, accusée d'avoir planifié sa fuite du pays en compagnie du poète, et fut envoyée dans un camp pour trois ans et demi. En 1953 elle fut libérée, et leur romance reprit de plus belle.
Bien que Pasternak ait reçu un Prix Nobel, nombreux furent les amis de ce génie déchu qui cessèrent de lui parler. Ivinskaïa resta cependant à ses côtés jusqu'à sa mort.
Marina Vlady et Vladimir Vyssotski. Crédit : Anatoliy Garanin / Sputnik
Au cours d'une visite en URSS, la vedette du cinéma français (malgré ses origines russes, Vlady ne parlait plus sa langue maternelle depuis l’âge de six ans) se rendit au Théâtre de la Taganka, où se produisait le chanteur-interprète et et acteur Vladimir Vyssotski.
Après le spectacle, celui-ci lui fit un baisemain en silence, s'assit en face d'elle et n'en détacha plus les yeux. « Son silence ne m’embarrassait pas, nous nous regardions l'un l'autre, comme si nous nous connaissions depuis longtemps », témoigna Vlady.
Le célèbre barde divorça, Marina quitta son mari, et en 1970 ils se marièrent. Mais le « rideau de fer » empêchait la construction d'une véritable vie de famille. En effet, Vyssotski n'était pas autorisé à quitter le pays. Marina devait donc constamment se rendre en URSS, ce qui la forçait de plus en plus souvent à refuser de nouveaux rôles.
Quand le couple parvint enfin à se réunir, il apparut difficile pour ces deux personnalités hautes en couleur de cohabiter sous le même toit. En 1980, Vyssotski mourut et Vlady ne put se consoler de cette perte durant de longues années.
Rodion Chtchedrine et Maïa Plissetskaïa. Crédit : Vasily Malichev / Sputnik
Le compositeur et la ballerine firent connaissance en 1955 dans le salon de Lili Brik. Divertissant les convives, Chtchedrine jouait du piano. Il proposa ensuite à Plissetskaïa de la raccompagner chez elle. Cette rencontre n'aboutit à rien, et la suivante n'eut lieu que trois ans plus tard, au Théâtre du Bolchoï. Il y aperçut Maïa qui dansait et en tomba amoureux, des sentiments qui se révélèrent réciproques.
Par la suite, Chtchedrine emmena sa bien-aimée en voyage en Carélie. A leur retour, ils se rendirent à la mairie où le fonctionnaire local leur souhaita de « vieillir sur un même oreiller ». Ce vœu fut exaucé puisqu'ils passèrent ensemble 56 ans et 7 mois. La ballerine mourut en 2015 et selon ses dernières volontés, ses cendres seront mélangées à celles de Chtchedrine lorsque celui-ci rendra son dernier souffle.
Mstislav Rostropovitch et Galina Vichnevskaïa. Crédit : Vladimir Vyatkine / Sputnik
Le violoncelliste et chef d'orchestre rencontra la diva d'opéra lors de la réception d'une délégation étrangère – il décida à cet instant même qu'elle lui appartiendrait. Pour conquérir la chanteuse, qui était mariée, il lui fallut faire preuve d'inventivité et de sens de l'humour.
Il offrit à Galina un bouquet de muguet, après y avoir ajouté « en garantie » les concombres salés préférés de la jeune femme. Au cours d'une promenade dans un parc après une averse, il jeta au sol son imperméable pour que Vichnevskaïa ne se salisse pas les pieds en marchant sur l'allée encore humide.
Ce nouvel amour s'avéra plus fort que le mariage pourtant solide de la chanteuse d'opéra. Après avoir envoyé son premier mari faire quelques courses, Vichnevskaïa rassembla ses affaires à la hâte et s'enfuit. Leur mariage dura 52 ans, jusqu'à la mort de Rostropovitch, en 2007.
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