En Russie, toute une série de métiers sont interdits aux femmes, notamment les professions industrielles physiquement éprouvantes et celles impliquant de descendre sous terre, dans les mines et les carrières par exemple. Toutefois, un nombre considérable de représentantes de la gent féminine optent pour des métiers considérés comme réservés aux hommes : parmi elles vous trouverez des soudeuses et démineuses, mais aussi des capitaines de navires. Si aucune loi ne réglemente les professions interdites aux hommes, la société continue à percevoir certains métiers comme purement « féminins ».
Ainsi, en Russie, les hommes restent minoritaires dans les domaines de la comptabilité (30%), des services sociaux (20%) et dans de l’enseignement (18%). Russia Beyond se penche aujourd’hui sur le cas de cinq Russes engagés dans ces activités peu populaires auprès de leurs confrères.
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« Lorsque j’ai commencé à travailler dans une garderie, mes parents ont pris la nouvelle avec un taux de suspicion et de défiance. Mais maintenant je n’étonne plus personne, confie Igor Kondratenko, 25 ans. L’ensemble des employés et des mamans d’élèves ont tout de suite remarqué que j’attirais les enfants. Je trouve que le fait que l’enseignement russe ait un visage féminin est incorrect ».
Pathologiste de discours-langue, Igor travaille depuis cinq ans dans une garderie de Krasnodar (1 300 km au sud de Moscou). Ses élèves sont des enfants aux besoins particuliers, dont des mineurs atteints d'infirmité motrice cérébrale et d’autisme. Igor avoue que lorsqu’il les voit progresser, il ressent qu’il « n’est pas là pour rien, mais pour aider les enfants ».
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En 2016, il a en outre été reconnu comme le meilleur éducateur de la région.
Alexandr, 23 ans, est le tout premier homme à avoir choisi de devenir nageur synchronisé.
Bien qu’il pratique ce sport depuis l’âge de 7 ans, les hommes n’ont été admis aux compétitions qu’en 2014. D’ailleurs, cette décision a provoqué une réaction mitigée chez les sportives. En 2015, Alexandr a livré une performance absolument brillante en duo avec Darina Valitova et a décroché le titre de champion du monde.
Pour le moment, il est le seul homme au sein de la sélection russe dans cette discipline, mais il espère que son exemple inspirera une nouvelle génération de sportifs. Actuellement, il vit et s’entraine à Saint-Pétersbourg.
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Cet habitant d’Ekaterinbourg de 33 ans a troqué son métier de menuisier contre celui de spécialiste en manucure. Il affirme que son expérience acquise lors du travail du bois ne fait que l’aider, tout comme sa formation dans le domaine des beaux-arts.
« Je peux vous dire avec certitude que mes pédicures ne cèdent en rien à celles faites par les femmes », soutient-il. Bien qu’il ne connaisse aucun autre homme engagé dans ce domaine, il juge qu’il n’y a rien de honteux dans son choix. D’ailleurs, parmi ses clients, il compte des hommes.
La sculpture sur bois, il ne l’a cependant pas complètement délaissée, mais il s’agit aujourd’hui plus d’un hobby.
Originaire de la capitale de la République du Tatarstan, Kazan, Maxim Votiakov, 21 ans, s’intéresse à la floristique depuis son plus jeune âge. Il explique son amour pour les fleurs et les plantes on ne peut plus simplement : « À l’école j’ai commencé à voler des cactus. C’est ainsi que l’amour est né ».
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D’abord, il a commencé à assembler des bouquets, puis s’est inscrit dans une école spécialisée, et voilà qu’en 2017 il a été reconnu comme le meilleur fleuriste du pays.
Au concours, il était le seul homme, mais c’est justement ses savoir-faire et son goût qui ont séduit le jury.
Cet homme de 40 ans est le visagiste officiel de Maybelline New York en Russie. Journaliste de formation, il a abandonné ce métier pour s’adonner à l’art du visage. Ces dernières années, il n’est pas rare de le voir à la télévision, où il participe à des shows de transformation physique et relooking. Il anime également des ateliers pour partager ses meilleurs conseils.
« J’aime l’idée affirmant que la beauté sauvera le monde. Et j’ai toujours voulu être engagé dans ce procès », avoue-t-il.
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