« Si je devais choisir un, et un seul, symbole de Russie, j’opterais probablement pour l’AK-47, affirme Alexander Elzesser, designer et fondateur de la marque de souvenirs Heart of Moscow. Mais pour que je le fasse, il faut m’en coller une sur la tempe, sinon il est impossible d’en choisir seulement un ! »
Elzesser plaisante bien entendu, mais l’AK-47 reste l’un des symboles russes les plus connus. Cette arme est utilisée dans le monde entier, tant pour le bien que le mal malheureusement.
Bon marché, mais pas toujours joyeux, ces immeubles de panneaux de béton ont été construits à travers l’ensemble de l’Union soviétique dans les années 50 et 60, à partir du mandat de Nikita Khrouchtchev au poste de Premier secrétaire du Parti communiste (1953-1964). Loin d’être des palaces, les khrouchtchiovkas assuraient au peuple soviétique un logement standard de base.
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De nos jours, ces édifices résidentiels paraissent bien laids et souvent en mauvais état, mais ils parsèment encore la Russie. « J’ai grandi dans une petite ville près de Moscou, dans une khrouchtchiovka, raconte le designer Vladimir Lifanov. Une fois, j’étais en déplacement professionnel et j’ai traversé tout le pays. Dans une ville reculée de l’Extrême-Orient, j’ai vu l’exacte copie du bâtiment dans lequel j’avais grandi… C’est là que j’ai réalisé quel était le véritable symbole de mon pays ».
Bien que devant son nom à un chef cuisinier belge ayant travaillé en Russie, la salade Olivier s’est profondément ancrée en Russie et y est quasi systématiquement présente durant les repas de fêtes, et notamment le Jour de l’an.
« Je pense que cette salade symbolise la Russie : elle est complexe et a l’air un peu déplaisante au premier abord [et pas du tout saine avec toute cette mayonnaise], mais quand vous la goûtez, vous comprenez que vous en êtes immédiatement tombé amoureux. La même chose est vraie à propos de la Russie », note Lifanov.
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Une créature unique imaginée par Edouard Ouspenski (auteur pour enfants décédé en août 2018) et icone pour des générations de jeunes Soviétiques et Russes. « Cet animal pelucheux et maladroit d’une espèce inconnue, avec ses grandes oreilles et ses yeux bienveillants, incarne la sincérité et l’honnêteté pouvant vaincre tout mal », a écrit le critique Konstantin Miltchine dans le magazine Expert.
Sa popularité est encore aujourd’hui intacte : créé en 1966, Tchebourachka a été la mascotte des JO de Sotchi en 2014 et fait fureur au Japon.
En réalité, il existe de nombreuses variantes de cet accessoire (qu’il provienne d’Orenbourg, de la région de Moscou, etc), mais elles se basent toutes sur les traditions artisanales russes remontant à des temps très lointains. Les designers contemporains, tels que Denis Simatchev, tirent profit de cette tradition et en ont fait une part intégrante de l’industrie de la mode.
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« Les mannequins les portent sur leur cou ou épaules, certaines utilisent même les motifs des châles pour confectionner des sacs »,soutient la bloggeuse mode Elena Larina.
Ce mot russe signifiant « satellite » s’est immiscé dans la langue française, soulignant la contribution de l’URSS dans la conquête spatiale, avec un premier vol mondial en orbite effectué en 1957. « Bien que cela ait causé la panique en Occident et ait été l’apogée de la guerre froide, le symbole de Spoutnik était non seulement effrayant mais également touchant, avance Konstantin Miltchine. Une boule de métal avec des antennes comme une queue, volant seule dans le froid éternel… »
Ainsi, rien ne semble pouvoir battre Spoutnik dans son rôle de symbole à la fois russe et international.
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« Les valenkis [des bottes en feutre russes] sont le meilleur symbole de notre pays, martèle Vladimir Lifanov. Pourquoi ? Parce que, comme nous le savons tous, la Russie est immense, presqu’impossible à étreindre en une fois. Mais enfilez vos valenki et allez-y, elles vous aideront à voir toute la Russie ».
Aussi romantique que soit cette version, elle fait véritablement sens. Peut-être que les valenkis ne sont pas quelque chose que vous apercevrez en vous promenant dans les rues de Moscou (surtout en été), mais lorsque vous vivez dans un village reculé pétrifié par l’hiver, les valenki sont un excellent remède au froid !
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