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Les candidats au premier vol dans l’espace ont dû se soumettre à des tests rigoureux et à une formation intense. 20 futurs cosmonautes ont subi un entraînement physique spartiate. L’objectif : tester les limites des pilotes soviétiques, y compris leur préparation mentale et leur conditionnement cardiovasculaire.
Guerman Titov
Alexander Sergeev/SputnikLes candidats potentiels ont été sélectionnés parmi des pilotes de chasse qui avaient déjà expérimenté une force de gravité similaire à celle d'un vol spatial. Le principal critère de qualification était la condition physique des cosmonautes.
Le père de la conquête spatiale soviétique Sergueï Korolev (le concepteur aérospatial qui a aidé à lancer le premier homme dans l'espace) pensait qu'un aspirant idéal devrait avoir environ 30 ans, mesurer 1,70 m et peser 70 kg.
Après une longue série de tests, la liste de vingt candidats a finalement été réduite à cinq.
Titov était le plus proche rival de Gagarine. « Il était aussi bien entraîné que moi et était probablement encore plus qualifié. Peut-être qu’ils ne l’ont pas envoyé dans le premier vol parce qu’ils le réservaient pour le deuxième, plus difficile », s’est souvenu plus tard Gagarine dans son livre La Route de l’espace.
Gagarine et Titov en 1961
Snegirev/SputnikPeu de temps après le vol pionnier de Gagarine, Titov est parti pour l’espace depuis le cosmodrome de Baïkonour, dans la RSS du Kazakhstan. L'homme de 25 ans est entré dans les livres d'histoire en tant que deuxième homme en orbite et comme le premier à avoir séjourné dans l'espace pendant plus de 24 heures.
Le vol de Gagarine n’a duré « que » 108 minutes, et les responsables du programme spatial soviétique prévoyaient que le voyage suivant durerait nettement plus longtemps. Bien que les médecins craignent le pire, Sergueï Korolev a insisté sur le fait que seul un vol de 24 heures pourrait donner aux scientifiques de nouvelles perspectives sur l'environnement spatial et les êtres humains. Titov a accompli cet exploit en août 1961, cloîtré dans sa capsule Vostok-2 pendant 17 orbites, et passant un total de 25 heures dans l'espace.
Gherman Titov en 1961
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Apprécié pour ses prouesses athlétiques et sa personnalité attachante, Bondarenko a été sélectionné pour devenir cosmonaute en 1960. Il a travaillé très dur pour prouver sa valeur. Malheureusement, le plus jeune membre du corps des cosmonautes s'est avéré être le plus malchanceux. Une tragédie irréversible s'est produite le 23 mars 1961, quelques jours à peine avant le vol de Iouri Gagarine.
Une partie de la formation de routine des cosmonautes avait lieu dans une chambre d'isolement spéciale, la soi-disant « chambre du silence ». Cela ressemblait à une cellule de moine, avec des toilettes, un lit étroit, une table et un siège similaire à celui qui se trouvait dans la capsule Vostok. La minuscule cellule, où les cosmonautes ont dû passer 10 jours, a été pressurisée pour imiter l'environnement spatial, avec une concentration d'oxygène inhabituellement élevée.
Valentin Bondarenko
Musée commémoratif de l'État de l'Altaï Guerman TitovBondarenko a subi tous les tests et était sur le point de quitter la chambre lorsqu’une tragédie s'est déroulée. Bondarenko a reçu le dernier feu vert pour retirer ses capteurs biomédicaux, mais il a commis une erreur fatale. Le cosmonaute a retiré de l'adhésif avec de l'alcool versé sur un coton. Par mégarde, il l’a jeté directement sur la bobine d’une plaque chauffante. Un incendie s'est déclaré, se propageant rapidement en raison de la concentration extrêmement élevée d'oxygène. « Je suis vraiment désolé », a chuchoté Bondarenko, gravement brûlé, alors qu'il était transporté d'urgence à l'hôpital Botkine à Moscou.
Les médecins n'ont pas pu le sauver. Le jeune homme de 24 ans est décédé huit heures plus tard. L'incident a été tenu secret pendant longtemps. Le nom du cosmonaute décédé n'a pas été mentionné dans les chroniques officielles, son visage ayant même été retiré des photos de groupe mettant en vedette les membres du premier équipage.
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Au début des années 50, Rafikov, né au Kirghizistan dans une famille d’ethnie tatare, a obtenu son diplôme de pilote à l'école d'aviation militaire locale et a servi dans une unité de défense antiaérienne.
À l'âge de 26 ans, Mars, qui portait un prénom prédestiné, a soudainement eu un coup de chance et a été sélectionné pour intégrer le premier groupe de cosmonautes, avec Iouri Gagarine. Rafikov, qui était en formation pour le lancement à bord de Vostok-1, a suivi un entraînement intensif et tout semblait très bien se passer. Ses coéquipiers étaient sûrs à 100% que Mars serait parmi les premiers à aller dans l'espace.
Mars Rafikov
Domaine publicCependant, les choses ne se sont pas passées comme prévu. Selon l’intéressé, des problèmes sentimentaux étaient en cause. Rafikov s'est séparé de sa femme et planifiait son divorce lorsque ses supérieurs se sont inquiétés de sa situation familiale. Ils ont dit à Rafikov de sauver son mariage pour préserver son image, mais Mars est resté sourd à leurs injonctions.
Membres du premier groupe de cosmonautes soviétiques en 1961
SputnikEn 1962, l'aspirant cosmonaute a été exclu de l'équipage. La raison officielle était que Rafikov s’était absenté de son unité sans autorisation. De son côté, Mars estimait avoir été licencié en raison de son refus de se plier aux souhaits des autorités.
Rafikov est redevenu pilote. En 1980, il a opéré en tant qu’observateur aérien en Afghanistan et a reçu l’Ordre de l’Étoile rouge de l’URSS, une récompense très élevée.
Sur les vingt hommes qui faisaient partie du premier équipage, huit ont été disqualifiés en cours de route. Certains n’ont pas pu arriver au bout en raison de problèmes de santé ; d'autres ont craqué nerveusement, et ont finalement été écartés.
Grigory Nelyubov
Musée commémoratif de l'État de l'Altaï Guerman TitovGrigori Nelioubov a été l'un des premiers à rejoindre l'équipage historique. Il était le deuxième remplaçant de Gagarine et fut sur le point de devenir le troisième cosmonaute soviétique dans l'espace. Son vol était prévu pour l'automne 1961. Cependant, à la dernière minute, il fut décidé d'envoyer plusieurs cosmonautes dans l'espace, au lieu d'un seul. Ce changement de plans a probablement privé Nelioubov d’une étape cruciale, ce qui a porté atteinte à sa carrière.
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En 1963, Nelioubov et deux de ses collègues ont été arrêtés dans un café de Moscou. Grigori était ivre et a parlé grossièrement aux agents des forces de l'ordre. La police a signalé l'incident directement à l'aviateur soviétique Nikolaï Kamanine, qui avait recruté et formé la première génération de cosmonautes, dont Iouri Gagarine et Alexeï Leonov. Nelioubov a été invité à s'excuser, mais face à son refus, il a été immédiatement expulsé de l'équipage.
Nelioubov a fait plusieurs tentatives de le réintégrer, car Korolev avait toujours confiance en lui. Mais, après la mort de son mentor en 1966, cette porte s’est refermée à jamais devant lui. Peu de temps après, dans une tragique tournure du destin, Nelioubov est mort heurté de plein fouet par un train.
Les astronautes ou les cosmonautes connaissent mieux que quiconque la valeur de l’attente. Boris Volynov est un parfait exemple de la façon dont les bonnes choses arrivent à qui sait attendre. Il est également le dernier membre encore vivant du groupe original de cosmonautes.
Boris Volynov
SputnikVolynov rêvait de devenir pilote depuis sa plus tendre enfance. Comme plusieurs autres, Boris est devenu membre du premier équipage le même jour que Iouri Gagarine. Il a suivi une formation avec les cosmonautes de Vostok-3 et Vostok-4 et était un remplaçant de Valeri Bykovski, qui a volé dans l'espace à bord de Vostok-5.
Volynov était sur le point de réaliser son rêve en 1965, lorsqu'il a été nommé commandant de Voskhod-3. Cependant, cette mission a été annulée un an plus tard au profit du vol d'essai sans pilote de 22 jours de Kosmos-110, avec deux chiens à bord, Veterok et Ougoliok.
La chance est finalement revenue en 1969, lorsque Volynov a passé trois jours à bord de Soyouz-5, devenant le premier cosmonaute de confession juive. Après sept ans d'attente, son prochain vol aurait lieu en 1976. La mission Soyouz-21 a duré 49 jours, 6 heures et 23 minutes.
Dans cet autre article, nous tentons d’éclaircir le mystère entourant la mort prématurée de Iouri Gagarine.
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