Journal "Pravda",1963
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Fidel Castro dans une plantation de canne à sucre, 1969
S. Preobrajenski/SputnikLorsque l'Union soviétique a été confrontée à la critique après l'invasion de la Tchécoslovaquie par le Pacte de Varsovie en 1968, c'est Cuba, par le biais de son leader Fidel Castro, qui l’a publiquement soutenue. Ce dernier a dénoncé le Printemps de Prague et a appelé à « la lutte en camaraderie contre les agents et les espions pro-Yankee ». Des années après cet important témoignage de soutien, Cuba a continué à être l'un des plus proches alliés de l'Union soviétique pendant la guerre froide.
Immédiatement après la révolution cubaine (1953-1959), les services de renseignements soviétiques et leurs dirigeants n’avaient pourtant pas vraiment compris qui était Fidel Castro et quels étaient ses objectifs, à tel point que l'on avait envisagé la possibilité que Castro soit à la solde de la CIA.
Cependant, assez rapidement, le début de la guerre froide et la pression économique et militaire américaine ont poussé Cuba à s'engager pleinement dans la voie de l'Union soviétique. L'île est devenue le seul bastion communiste de l'hémisphère occidental, une position qui ne pouvait guère être surestimée dans une époque de si grande rivalité idéologique.
Au cours des années qui ont suivi la révolution cubaine, l'URSS a, à elle seule, relancé et soutenu l'économie de l’État insulaire, en payant dix fois le prix mondial de la canne à sucre, la principale denrée d'exportation de l'île. En retour, l'Union soviétique a acquis un allié proche à seulement 250 km des côtes de la Floride.
Les Soviétiques ont alors construit et exploité une base d'espionnage à Cuba – connue sous le nom de « Station SIGINT de Lourdes » – à seulement 150 km de Key West et 300 km de Miami. Les Soviétiques et les Cubains ont également profité de l'échec de l'opération américaine de débarquement dans la baie des Cochons à Cuba en 1961 pour y déployer des missiles balistiques. Ce mouvement a déclenché la crise des missiles cubains, qui a finalement été résolue dans la paix par Moscou et Washington.
Le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev (1894-1971, deuxième à droite) avec Ahmed Ben Bella (1916-2012, deuxième à gauche), président de l'Algérie, et le président égyptien Gamal Abdel Nasser (1918-1970, à droite) lors d'une visite au Caire, en Égypte, en mai 1964.
Getty ImagesLa guerre froide entre les États-Unis et l'URSS au Moyen-Orient ressemblait à une partie d'échecs : chaque partie cherchait à neutraliser l'avantage stratégique de l'autre dans cette région cruciale, mais hautement explosive. Sur fond de tensions arabo-israéliennes grandissantes, l'Union soviétique s'est alors avancée pour choisir un camp.
Dès le tout début de la guerre froide, à la fin des années 1940, l'URSS a fourni aux États arabes, en particulier à l'Égypte et à la Syrie, des armes et des conseillers militaires soviétiques. Les Soviétiques ont également joué un rôle majeur en forçant le Royaume-Uni et la France à retirer leurs troupes d'Égypte en 1956, lorsque la décision du président égyptien Gamal Abdel Nasser de nationaliser le canal de Suez a entraîné une invasion militaire de ces États.
Bien que l'URSS n'ait pas réussi à cultiver l'idéologie communiste au Moyen-Orient, elle a utilisé avec succès la fourniture d'armes et d'autres aides en échange de l'influence politique soviétique dans la région. Après que l’accès à un port syrien ait été accordé à l’URSS en 1971, les États-Unis n'étaient plus le seul acteur en Méditerranée, car le 5e escadron opérationnel de la marine soviétique faisait désormais contrepoids à la 6e flotte américaine basée en Italie.
Même après que l'Égypte se soit éloignée de l'Union soviétique suite à la mort de Nasser, la Syrie est restée un bastion soviétique au Moyen-Orient, jusqu'à la dissolution de l'URSS en 1991.
Lire aussi : Comment une fillette soviétique a rencontré Reagan et a aidé à mettre fin à la guerre froide?
Une affiche de propagande montre des Éthiopiens tenant des symboles communistes devant le drapeau soviétique, à Addis-Abeba, la capitale de l'Éthiopie. 1977
Getty ImagesCertains observateurs ont décrit l'engagement de l'Union soviétique auprès des États africains en termes de « principes maximum-minimum » : des gains maximums pour des risques minimums. Les pays africains, affaiblis dans le processus de décolonisation, ont offert à l'Union soviétique l'occasion de diffuser l'idéologie communiste et de prendre pied stratégiquement dans une nouvelle région importante où un vide de pouvoir était apparu après le retrait des puissances européennes.
Pendant la guerre froide, l'URSS a par conséquent soutenu d'innombrables mouvements d'insurrection sur tout le continent africain, mais son allié le plus précieux y était l'Éthiopie.
Ce pays situé dans la Corne de l'Afrique avait intéressé le pouvoir russe avant même la Révolution de 1917, car les dirigeants du pays y voyaient un lieu stratégique pour faire leur entrée sur le continent noir.
Cependant, l’apogée de l'amitié soviéto-éthiopienne n'a pas été atteinte avant 1977, lorsque la Somalie, un État client de l'Union soviétique à l'époque, a rompu ses relations avec l'URSS, expulsant les conseillers soviétiques et lançant une offensive contre la frontière orientale de l'Éthiopie.
Immédiatement après l'attaque, Moscou s'est empressé de livrer des armes et d'autres équipements militaires – dont 80 avions, 600 chars et 300 véhicules blindés de transport de troupes – à l'Éthiopie par air et par mer, avec une efficacité qui a déconcerté les rivaux occidentaux de l'Union soviétique pendant la guerre froide.
Avec 17 000 soldats cubains déployés sur le champ de bataille depuis l'Angola, l'aide militaire soviétique a rapidement inversé le cours de la guerre et a permis à l'Éthiopie de contrecarrer l'offensive somalienne.
Pour le bloc capitaliste, cet incident est devenu une démonstration éclatante des capacités de l'Union soviétique à façonner les événements à l'étranger et a cimenté le statut de l'URSS en tant qu'hégémon mondial.
Beaucoup plus tard, l'auteur britannique à succès Wilbur Smith a basé l'un de ses romans sur l'implication soviétique en Afrique.
Char soviétique au défilé de la victoire à Saïgon le 15 mai 1975.
Getty ImagesLa guerre du Vietnam – qui a duré de 1955 à 1975 – a donné à l'Union soviétique l'occasion de saper ce qu'elle considérait comme des empiètements impériaux américains en Indochine.
Au cours du conflit, les Soviétiques ont fourni aux guérillas nord-vietnamiennes, sous la direction du socialiste et marxiste dévoué Ho Chi Minh, une aide militaire massive, comprenant des avions, des radars, de l'artillerie, des systèmes de défense aérienne, des armes légères, des munitions, de la nourriture et des fournitures médicales. Les pilotes de chasse nord-vietnamiens étaient également formés en Union soviétique avant leur déploiement au combat contre les Américains au Sud-Vietnam.
En échange, après la chute de Saïgon, l'Union soviétique a eu accès à une base navale dans la baie de Cam Ranh, où elle a déployé sa flotte du Pacifique. Ce site est devenu un atout soviétique essentiel pour ses capacités de projection de puissance et de collecte de renseignements.
Dans cet autre article, nous vous expliquions qui sont les principaux alliés actuels de la Russie.
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