Le tremblement de terre survenu dans le sud de l’Italie en 1908 a été le plus puissant de l’histoire européenne récente. Les ondes de choc de magnitude 7,5 ont détruit tous les bâtiments de Messine en Sicile. Des vagues hautes de trois mètres ont balayé une douzaine de petites villes balnéaires. Le tremblement de terre a coûté la vie à 200 000 personnes. Immédiatement après le tremblement de terre, la panique était totale et les efforts de secours coordonnés par l'État étaient insuffisants. Les premiers à être venus en aide dans cette situation étaient les matelots de la marine russe dont les navires participaient à un exercice militaire à proximité.
Les marins russes ont réussi à sauver environ 100 personnes des décombres. Ils ont également mis en place des hôpitaux temporaires où les blessés pouvaient recevoir les premiers secours. Cependant, l’aide ne se limitait pas à cela : les médecins russes ont réussi à effectuer des opérations compliquées malgré des conditions difficiles. Plusieurs marins ont perdu la vie en tentant de secourir les habitants.
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En signe de gratitude, les autorités italiennes ont décerné des médailles d'argent aux marins, tandis que les commandants russes ont reçu des récompenses plus élevées. On raconte que l'empereur Nicolas II a confié à l'un des hauts fonctionnaires de la marine que ces matelots russes avaient fait plus que tous les diplomates au cours de son règne, ayant évidemment à l'esprit le renforcement de l'image de la Russie par l'exploit des marins intrépides.
Cette offensive russe contre les troupes allemandes lors de la Première Guerre mondiale, en mars 1916, près du lac biélorusse Naratch, était mal préparée et se solda par un bain de sang. Deux semaines d'attaques dans les conditions météorologiques fatales du début du printemps contre les positions allemandes bien fortifiées n'ont permis de prendre que 10 km de territoire. Le prix était énorme : la Russie a perdu 78 000 soldats. Les pertes côté allemand étaient deux fois inférieures.
Cette offensive n'était pas une initiative russe. Elle a été lancée à la demande de la France à l’époque de la féroce bataille de Verdun afin de détourner les troupes allemandes du théâtre d’opérations français. « Notre offensive de mars 1916 a été entreprise à la suite des demandes insistantes du quartier général français qui souhaitait améliorer la situation de ses troupes défendant les faubourgs de Verdun », a écrit l'un des hauts responsables militaires russes, le général Gourko.
Même s’il s’agissait d’un échec tactique, l’offensive a permis d’atteindre le but stratégique de l’opération. Le sacrifice massif des soldats russes a finalement aidé les Français, puisque les Allemands ont retiré quatre divisions du front occidental et les ont envoyées à l'est.
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Lorsque l'Armée rouge libéra le plus grand camp de concentration nazi, Auschwitz, le 27 janvier 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, il ne restait plus que 7 000 prisonniers, les plus épuisés, condamnés à une extermination prochaine. 60 000 autres prisonniers avaient été évacués du camp par les troupes nazies à la veille de l'offensive soviétique en Pologne. Nombre de ces prisonniers ne se sont pas arrivés à leur point de destination car ils étaient affaiblis et pouvaient à peine marcher : ils ont été tués par les gardes lors de la « marche de la mort ».
« Tous les prisonniers avaient l'air extrêmement épuisés, il y a avait des hommes âgés et des enfants extrêmement jeunes, des mères avec des bébés et des adolescents. Ils étaient tous à moitié nus. Il y avait beaucoup de personnes estropiées avec des traces de torture » : voilà ce que les soldats soviétiques ont vu après être entrés dans le camp, selon un rapport envoyé à Moscou.
Peu de temps après la libération d’Auschwitz, on a estimé que les nazis avaient tué environ 2 millions de personnes. Il y a quelques années, le Service fédéral de sécurité russe a déclassifié certains documents qui donnaient un chiffre deux fois supérieur. Plus de 200 soldats et officiers soviétiques ont été tués lors de la libération du camp. Il a été interdit aux troupes soviétiques d'utiliser de l'artillerie au cours de l'opération pour éviter des pertes parmi les prisonniers.
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Les secouristes russes constituaient les groupes les plus nombreux parmi ceux envoyés au Japon après la catastrophe de Fukushima en 2011. Environ 200 employés du ministère des Situations d'urgence ont été dépêchés au Japon pour aider à lutter contre les conséquences du séisme et du tsunami qui ont endommagé la centrale nucléaire.
Lors d’une réception à l’ambassade du Japon à Moscou quelques années plus tard, un membre du personnel de la mission diplomatique a rendu hommage à l’héroïsme des sauveteurs russes et a rappelé un épisode marquant. « Sur une montagne de débris, il y avait une voiture avec les corps d'une femme morte et d’un enfant. N'ayant pas d'équipement lourd, les membres de la Garde nationale japonaise n'osaient pas sortir les corps de la voiture. Puis une équipe de sauvetage russe s’est rendue jusqu’à la voiture, a brisé la vitre de la fenêtre et a soigneusement enlevé le corps de la femme. Puis ils ont fait la même chose avec le corps de la fillette… J'ai été profondément choqué. J'avais honte de mon propre manque de résolution. En même temps, j'étais heureux de savoir qu'il existe de vrais héros dans le monde. Vous êtes ces héros », a déclaré le diplomate japonais aux sauveteurs russes invités à l'événement.
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