À propos de la première épouse de Staline, Ekaterina Svanidze, on a dit qu'elle se cachait sous la table lorsque les amis de son mari apparaissaient à la maison tant elle était gênée.
Katia a rencontré Staline par l'intermédiaire de son frère Alexandre - ils étudiaient ensemble au séminaire théologique de Tiflis (actuel Tbilissi, capitale de la Géorgie). Staline, âgé de 24 ans, a eu le coup de foudre et a aussitôt souhaité épouser Katia, une Géorgienne de 16 ans originaire d’une famille pauvre. Il a alors reçu le consentement de cette dernière, mais à une condition : les deux tourtereaux devaient se marier à l'église.
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En 1906, ils se sont donc mariés et la même année, Katia a donné naissance à un fils, Jacob. Un an plus tard cependant, elle mourrait. Selon l'une des versions - de la tuberculose, selon une autre - de la fièvre typhoïde. D'après des témoins oculaires, Staline était si déprimé lors de l’enterrement qu’il a sauté dans la tombe avec le cercueil.
Cet amour, toutefois, n'a pas sauvé les proches de Katia. Dans les années 1930, son frère, qui avait étudié avec Staline, a en effet été victime des répressions et est mort en détention, de même que sa femme Maria. Cette dernière est morte en exil de chagrin lorsqu'elle a appris le décès de son mari.
Après la mort de Katia, le révolutionnaire Staline a été exilé cinq fois en Sibérie et a eu au moins deux liaisons avec des femmes qui lui louaient une chambre. L'une d'elles s'appelait Maria Kouzakova. En 1911, la jeune veuve et mère de plusieurs enfants a accueilli Staline sous son toit. Ils ont alors entamé une relation et elle est tombée enceinte. Mais dès 1912, l'exil de Staline a pris fin et il a poursuivi ses activités révolutionnaires loin de la Sibérie. Il n’a donc pas attendu la naissance de son fils, Kostia.
Une autre femme s'appelait Lida Perepryguina. À l'époque de sa liaison avec Staline, alors âgé de 37 ans, la jeune paysanne n'en avait que 14. Il a logé avec elle de 1914 à 1916, mais cette fois, ce sont deux enfants que la jeune fille a obtenus de lui. Le premier est mort. Le second est né en avril 1917 et a été enregistré sous le nom d'Alexandre Djougachvili (le vrai nom de famille de Staline). Dans le village, Staline a néanmoins été persécuté pour avoir corrompu une mineure et a dû promettre qu’il épouserait Lida. Mais une fois sa peine purgée, Staline a quitté le village.
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Les deux femmes ont ensuite écrit à Staline pour lui demander de l'aide, mais n'ont reçu aucune réponse de sa part. Au lieu de cela, dans les années 1930, elles ont été obligées de signer un accord de non-divulgation sur le « secrets de l'origine » de leurs enfants.
Staline a vécu 12 ans avec sa seconde épouse. Il se souvenait de Nadejda comme d'une petite fille, car il avait passé beaucoup de temps avec sa mère Olga, une femme mariée, à Bakou. Selon un témoignage, il aurait sauvé la petite Nadia lorsqu'elle était tombée dans la mer depuis une digue de la capitale azérie.
Ils se sont de nouveau rencontrés lorsque Joseph Staline, âgé de 37 ans, est revenu de son exil sibérien. Nadia avait alors 16 ans et est tombée éperdument amoureuse. Deux ans plus tard, ils se sont mariés. Les contemporains ont dit de ce mariage qu'il était le fruit de l'amour et de sentiments forts. Mais la relation s'est terminée par un suicide. En 1931, Nadejda s'est en effet tiré une balle dans le cœur avec un pistolet Walter. La gouvernante l'a trouvée gisant par terre à côté de son lit.
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Selon l'une des versions, elle traversait une crise profonde en raison de la cruauté de son mari. « Nadia, en présence de Joseph, ressemblait à un fakir qui, au cirque, marche pieds nus sur du verre brisé avec un sourire pour le public et une tension terrible dans les yeux. Elle ne savait jamais ce qui allait se passer, d’où viendrait l’explosion »,a ainsi déclaré son amie proche Irina Gogua.
Une autre version sujette à bien des rumeurs est la suivante. Staline aurait lancé à sa femme lors d’une énième querelle : « Sais-tu que tu es ma fille ? ». C'est ce qu'a écrit la journaliste Olga Kouchkina, dont les parents étaient des amis d’Allilouïeva. Nadejda Allilouïeva elle-même, à la demande de Staline, s'est fait avorter dix fois.
« Ballerines et dactylographes » : ainsi a décrit Maria Svanidze dans son journal les prédilections de l'élite soviétique. On disait que la favorite de Staline parmi les ballerines était Olga Lepechinskaïa, bien qu'elle-même n'a jamais reconnu leur liaison. Seule une chose était évidente : le « Petit Père des Peuples » aimait aller au théâtre Bolchoï quand son nom apparaissait sur les affiches. Staline lui offrait des fleurs, l’invitait à des réceptions. De nombreuses années plus tard, en 2004, elle disait à ce propos : « Nous [les ballerines] étions toutes amoureuses de lui. Il pouvait être très gentil et très bon, mais c’était probablement juste une impression. Parce que par nature, c’était une mauvaise personne - vindicative et colérique ».
Il y avait moins de doute sur la chanteuse d'opéra Vera Davydova. Le livre Confession de la maîtresse de Staline contenant ses souvenirs a été publié à Londres en 1983 (même si son contenu n’est pas reconnu par les proches de Davydova). Leur relation, à en juger par le livre, a duré 19 ans.
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En 1932, Davydova, alors mariée, s’est vu remettre une note lors d’une réception au Kremlin. Il était écrit qu'un chauffeur l'attendait près de là. Davydova s'est rendue donc à la mystérieuse réunion. Elle a alors été emmenée chez Staline. Après un café serré, celui-ci l'a invitée dans une pièce avec un grand canapé bas. Il a demandé s'il pouvait éteindre la lumière car c'était mieux pour la conversation et, sans attendre de réponse, s'est exécuté. Lors de réunions ultérieures, il pouvait simplement dire : « Camarade Davydova, déshabillez-vous ! ».
« Comment aurais-je pu résister, refuser? À tout instant, ma carrière pouvait se terminer ou ils auraient pu me détruire physiquement »,raisonnait-elle alors. Au cours de sa relation avec Staline, Davydova a reçu un appartement de trois pièces à Moscou et est devenue trois fois le lauréate du prix Staline.
Valia Istomina, la gouvernante personnelle de Staline, a peut-être subi le choc le plus grave.
Initialement, elle était « destinée » au général Nikolaï Vlassik, responsable de la garde de Staline. Mais beaucoup d’hommes étaient alors amoureux d'elle et voulaient lui faire la cour, notamment Lavrenti Beria, chef du NKVD (police politique, ndlr). Quand Valia s’est attiré les faveurs de Staline lui-même, tous les autres se sont cependant retirés. La jeune femme a été transférée dans sa datcha à Kountsevo, près de Moscou : elle lui mettait personnellement la table et faisait son lit avant qu'il ne se couche.
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Un drame a toutefois eu lieu dix-sept ans plus tard, lorsque Staline est tombé malade et que Valia n'est pas allée lui rendre visite. Elle a alors été violée par Vlassik et Beria. En apprenant cette « trahison », Staline a donné l'ordre d'exiler Valia au camp le plus sinistre de la Kolyma, à Magadan. Vlassik a également été arrêté et envoyé au camp. Seul Béria n'a pas été inquiété.
Heureusement pour Valia, à son arrivée dans le camp, elle a été informée que l'ordre avait été modifié et qu'elle pouvait rentrer chez elle. On dit que Staline était trop tourmenté par son absence.
Après la mort de Staline, sa fille, Svetlana Allilouïeva, a écrit à propos de Valia dans Vingt lettres à un ami : « Elle s’est écroulée près du canapé, est tombée la tête contre la poitrine du mort et a pleuré à en perdre la voix, comme au village. […] Jusqu'aux derniers jours, elle était convaincue qu'il n'y avait personne de meilleur que mon père ».
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