Le Prince de Souzdal Youri Dolgorouki décide d’inviter le Prince Sviatoslav à Moscou. « Rejoins-moi, frère, à Moscou », a écrit Youri, d’après l’ancienne Chronique hypatienne. À l’arrivée de son hôte, il organise un grand festin, prouvant que Moscou était déjà un lieu où il faisait bon vivre.
L’apparence de Moscou a beaucoup changé au gré de l’accroissement de sa puissance. La forteresse du Kremlin, en plein cœur de la ville, était initialement en bois, mais Dmitri Donskoï (Grand Prince de 1356 à 1389) décide de reconstruire l’enceinte du Kremlin en pierre blanche, ce qui vaudra à Moscou l’épithète « belokammenaïa » (blanche-pierre).
Ivan III décide néanmoins de remplacer la pierre blanche, jugée peu solide, par des briques rouges. La reconstruction prendra 10 ans (1485-1495) et sera dirigée par des architectes italiens.
Après des décennies d’intrigues et de guerres, Moscou s’impose comme la première puissance politique en Russie. Ivan le Terrible prend le titre de « tsar » (littéralement « césar », pour empereur). Moscou administre alors d’une main de fer les terres russes, et se veut la « Troisième Rome », dernier bastion et espoir du christianisme orthodoxe.
Si elle n’est pas le plus grand édifice religieux de Moscou, Saint-Basile (son nom officiel est la Cathédrale Pokrovski) est probablement le monument le plus symbolique de la capitale russe, dominant la Place Rouge et incarnant l’esprit éclectique de la ville. L’édifice actuelle se compose de neuf petites chapelles toutes dédiées à un saint différent. Ivan le Terrible a ordonné la construction de cette cathédrale après sa victoire sur le Khanat de Kazan, laquelle a marqué le début de l’expansion de la Russie à l’Est.
En plein Temps des Troubles (début du XVIIe siècle), Moscou est occupé par l’armée polonaise qui pénètre en Russie à la demande d’un des prétendants au trône. Les Moscovites ont vécu sous occupation polonaise jusqu’à la libération de la ville par la milice des célèbres Kouzma Minine et Dmitri Pojarski en 1612. En 1613, une nouvelle ère s’ouvre pour la Russie avec le couronnement de Mikhaïl Romanov, premier du nom.
Moscou a perdu le statut de capitale de la Russie par la volonté de Pierre le Grand, qui fait de sa nouvelle ville Saint-Pétersbourg le centre politique du pays. Mais les empereurs sont toujours couronnés à Moscou.
La première université classique de Russie est fondée à Moscou en 1755 sous l’impulsion du plus grand des scientifiques russes de l’époque, Mikhaïl Lomonossov. L’Université d’État Lomonossov de Moscou est aujourd’hui l’université la plus renommée du pays.
La Grande Armée de Napoléon Bonaparte envahit la Russie en 1812 et prend Moscou après des mois de combats. Difficile de parler d’une victoire, la ville ayant été vidée de ses habitants puis incendiée quelques jours après l’arrivée de l’occupant.
Les Moscovites ont réduit leur cité en cendres car ils étaient prêts à tout pour chasser l’envahisseur français, et cela a fonctionné : Napoléon est contraint de quitter la ville et de battre en retraite.
Les Bolchéviques rendent à Moscou son statut de capitale en 1918. Moscou devait changer, et les Bolchéviques décident de lancer une grande campagne de modernisation de la ville afin qu’elle épouse leur idéologie.
Un grand nombre d’églises, dont la célèbre Cathédrale du Christ-Sauveur, sont détruites. Les autorités soviétiques ont également modifié le plan urbain de la ville, démolissant d’anciennes rues et traçant de grandes artères, dont la rue Tverskaïa et le Nouvel Arbat. Un nouveau système de transport est aussi mis en place dans les années 1920-1930, incluant bus, trolleybus et le célèbre métro de Moscou.
Cette bataille a duré d’octobre 1941 à janvier 1942 et est la première défaite des Allemands durant la Grande Guerre patriotique (1941-1945). Alors que les troupes de la Wehrmacht avaient déjà parcouru des centaines de kilomètres sur le territoire de l’URSS, elles se sont heurtées à une farouche résistance aux abords de Moscou.
Cet épisode est indubitablement une des pages les plus héroïques de l’histoire de la capitale russe. Durant les célébrations de la Révolution d’octobre (le 7 novembre), les Allemands n’étaient qu’à quelques kilomètres de Moscou, mais la parade à tout de même eu lieu. Les soldats ont défilé sur la Place Rouge et sont partis directement pour le front. La capitale de l’URSS n’est jamais tombée.
Les Jeux olympiques de Moscou, plus gros événement sportif jamais organisé dans la capitale, se sont déroulés dans un contexte géopolitique extrêmement tendu. Près de 50 pays ont boycotté les JO de Moscou pour protester contre l’invasion de l’Afghanistan par les troupes soviétiques en 1979.
Les JO de Moscou ont néanmoins été une réussite et la mascotte Mishka est devenue très populaire, les gens l’acclamant durant la cérémonie de clôture. Un certain nombre d’infrastructures sportives ont été construites à l’occasion des Jeux olympiques de Moscou, comme l’Olimpiisky Indoor Arena, plus grande enceinte couverte de Russie.
L’agitation politique du début des années 1990 a profondément marqué les Moscovites. En 1991, la capitale russe a été le théâtre d’un coup d’État des communistes, mécontents des réformes de Mikhaïl Gorbatchev. Le putsch a échoué suite à l’intervention de l’armée.
Trois plus tard, en 1993, le conflit entre le Président Boris Eltsine et le Parlement a tourné au drame et fait 120 morts (le nombre exact n’est toujours pas connu). L’armée, qui soutenait Eltsine, a pilonné la Maison Blanche, pour la première et la dernière fois de l’histoire de la Russie.
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
Abonnez-vous
gratuitement à notre newsletter!
Recevez le meilleur de nos publications directement dans votre messagerie.