Le nom du nouveau restaurant russe qui ouvre ce jeudi à Paris doit son existence à la fameuse chanson de Gilbert Bécaud de 1954 Nathalie, qui mentionne le chocolat « au café Pouchkine ». Le restaurateur Andrey Dellos a ouvert son premier établissement sous cette marque en 1999, à l'occasion du 200ème anniversaire du grand poète. Distingué par son décor somptueux, l’établissement est également devenu une référence pour la haute cuisine russe.
Premier projet de la maison Dellos à l’étranger d’une telle envergure, le Café Pouchkine place de la Madeleine invite à un voyage gustatif et esthétique raffiné, marqué par l’influence exercée par la France dans le domaine des arts et de la cuisine depuis l’époque de Pierre le Grand.
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L’aménagement intérieur des quatre salons composant l’ensemble de l’établissement se prête à une fantaisie débordante sur le thème du classicisme franco-russe, reprenant des éléments ornementaux des intérieurs des palais de Saint-Pétersbourg et des résidences d’été des tsars.
Ainsi, les pilastres à grotesques peints sur les miroirs du salon Catherine II au rez-de-chaussée s’inspirent de ceux des palais de Pavlovsk et de Tsarskoïe Selo. La cheminée en jaspe de l’Oural qui orne le Salon Pavlovsk au premier étage, rappelle les cheminées de l’Ermitage. Elle a été réalisée par des sculpteurs et tailleurs de pierre de l’Oural.
Les murs du Salon Madeleine au deuxième étage sont revêtus de boiseries dorées finement ciselées et de médaillons reprenant des thèmes antiques. Quant aux panneaux du Bar-bibliothèque Pouchkine, réalisés en chêne naturel dans le style Régence, ils ont été inspirés par la bibliothèque de Pierre le Grand à Peterhof, travail du grand sculpteur et architecte français Nicolas Pinot.
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Les meilleurs artisans moscovites : peintres décorateurs, staffeurs, ébénistes, ont été sollicités pour reproduire une atmosphère inspirée de l’éclectisme culturel de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle. Même l’escalier en fer forgé, qui conduit au premier étage, œuvre des forgerons russes, fut amené de Moscou.
Dans la pâtisserie de style Directoire, l’acier et le bronze doré des vitrines ont été façonnés dans les traditions des maîtres artisans de Toula.
Côté cuisine, la carte associe des recettes authentiques du Café Pouchkine Moscou à celles créées spécialement pour l’établissement parisien par les équipes de Ducasse Conseil, le pôle d’experts en restauration du célèbre chef français. Ouvert toute la journée 7 jours sur 7, ce nouveau temple de la gourmandise propose des mets qui invitent à la découverte tout en respectant les habitudes gustatives et la culture gastronomique françaises.
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Tarte fine d’écrevisses aux cèpes, millefeuille de harengs mimosa, esturgeon en délicate gelée au caviar d’Aquitaine, œufs Bénédict sur blini, borchtch « Comme à Moscou », ou encore bœuf Stroganoff et pelmeni de cèpes et foie gras : un délicieux dialogue franco-russe.
La carte sucrée, riche d’une trentaine de desserts (sans compter les coupes glacées), évoluera au fil des saisons selon l’inspiration de Nina Métayer, chef création du Café Pouchkine, élue pâtissière de l’année 2017 par le guide Gault&Millau.
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Chef-sommelier de la Maison Dellos, Sergey Aksenovskiy est venu spécialement de Moscou pour lancer le bar Pouchkine, censé devenir un lieu d’attraction pour ceux qui apprécient l’atmosphère cosy et les boissons raffinées. Il est convaincu que la carte unique des cocktails, créée par un célèbre barman moscovite, le concepteur des bars pour la Maison Dellos Denis Kniagev, saura séduire les Parisiens et les hôtes de la capitale. Selon Denis, il faut oublier les mélanges traditionnels qui sont associés à la Russie et oser les alliances plus fines, plus gastronomiques. La carte actuelle est très élégante, avec une dominante des notes russes et françaises, les composantes exotiques étant bannies des cocktails proposés. Elle va évoluer en fonction des saisons et la demande.
Une découverte surprenante dans la carte des vins : Merlot Domaine Burnier Côte de la Mer Noire, Russie 2011 et Lublu, Domaine Burnier Côte de la Mer Noire, Russie 2011, - le rouge et le blanc, venus de Russie, ont été produits par un viticulteur suisse marié à une Russe et tombé amoureux du Caucase. Ses produits ont pris place dans la carte des vins du Café Pouchkine au côté des vins français nobles grâce aux efforts de Sergey Aksenovskiy, qui est convaincu que ces vins produits en Russie sont tout à fait dignes de représenter la viticulture russe en pleine période de renaissance. Selon le spécialiste, les vins de qualité produits en Russie restent très onéreux, et compte tenu de la complexité et du coût de l’importation des boissons alcoolisées en France, il est évident que ces vins ne peuvent en aucun cas concurrencer les produits français. Dans le cas de Domaine Burnier le rapport qualité-prix est excellent, d'après le sommelier, et le temps est venu de faire découvrir au public averti les vins russes, même s’il faudra du temps pour qu'ils prennent racine.
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