Ce n'est un secret pour personne, la part de l'énergie solaire en Russie est assez maigre avec un petit 0,03%. Pour la production d'électricité, on utilise principalement du gaz, du pétrole, les ressources hydrauliques et le nucléaire. Cependant, au cours des trois dernières années, l'énergie solaire a commencé à se développer à un rythme accéléré dans le pays.
La Russie a commencé à construire des centrales solaires car ce mode de production était particulièrement avantageux pour les zones isolées des autres sources d'énergie, mais bénéficiant d’un bon ensoleillement.
En 2014, la Russie a construit sa première centrale solaire connectée au système énergétique unifié. Aujourd'hui il en existe déjà 12, et le pays se prépare à lancer la treizième.
Quatre d'entre elles sont situées dans la région d'Orenbourg, deux au Bachkortostan, deux dans l'Altaï, une en Khakassie et une dans la région de Belgorod. La capacité de chacun d'entre elles est de 5 à 40 MW. La puissance cumulée de toutes les stations solaires est encore modeste - 150 MW sur 300 GW.
En plus de celles reliées au réseau énergétique unifié, il existe également en Russie des stations qui fonctionnent de manière autonome. Par exemple, une petite centrale se trouve sur l'île légendaire de Valaam (environ 1000 km au nord de Moscou).
Presque toutes les centrales solaires russes ont été construites par la société Hevel (en tchouvache - « Soleil »), la plus grande entreprise de Russie dans le domaine de l'énergie solaire. Elle a été fondée en 2009 par les sociétés Renova (qui détient 51% des parts) et Rosnano (49%).
Au cours des prochaines années, il est prévu de mettre en service 334 MW de centrales solaires dans les régions d'Orenbourg, Saratov, Volgograd, Astrakhan et dans les républiques de l'Altaï, de Bouriatie et du Bachkortostan. D’ici 2022, la société prévoit construire des centrales pour une puissance allant jusqu'à 1 GW.
Les plans ambitieux de construction de nouvelles centrales sont dus au fait que Hevel a appris à produire des modules affichant une efficacité de 22% à 22,4%, ce qui a considérablement augmenté la rentabilité du solaire. En 2017, la société a modernisé son site de production en Tchouvachie : l'usine a entamé la production de modules solaires en utilisant une nouvelle technologie hétérostructurale développée par le Centre scientifique et technique de Saint-Pétersbourg.
La puissance d'un tel module est en moyenne de 300 watts, ce qui équivaut à deux modules de génération précédente. En outre, les nouveaux modules fonctionnent mieux par temps nuageux. On a en outre créé une version « recto verso » : les cellules captent la lumière reflétée par la neige, l'eau, le sable ou la terre, a déclaré Igor Chakhraï, PDG de Hevel. La durée de vie d'un tel module est de 25 ans à une température comprise entre moins 40 et plus 85 degrés Celsius.
Afin de moderniser la production, près de 4 milliards de roubles (58 millions d'euros) ont été investis. Une partie des fonds - 300 millions (4,3 millions d'euros) - ont été attribués par le Fonds de développement industriel, créé à l'initiative du ministère de l'Industrie. Les sommes allouées par le Fonds fédéral on en partie couvert les coûts d'approvisionnement, d'installation et de calibrage des technologies.
« À l’heure actuelle, c'est le premier projet ouvert dans le domaine de l'énergie solaire », a déclaré Roman Petroutsa, directeur du Fonds. A l’échelle du pays, 170 projets totalisant 43 milliards de roubles (624 millions d'euros) ont déjà été financés.
Le premier lot de modules hétérostructuraux a déjà été livré pour la construction d’une nouvelle centrale solaire dans l'Altaï. Sa capacité sera de 20 MW, ce qui fournira de l'électricité à environ 4 000 logements. La centrale sera lancée en septembre.
La construction d'installations solaires industrielles permet à la société d'assurer le retour sur investissement en 15 ans avec un rendement de 12 à 14%, a déclaré le service de presse Hevel.
« Aujourd'hui, la demande d'installations solaires autonomes parmi les consommateurs ordinaires augmente, a déclaré Anton Oussatchev, directeur de l'Association de l'énergie solaire de Russie. En Russie, la capacité totale de ces installations est d'environ 6000 kW par an, la puissance de chacune d'elles est d'environ 5 kW. C’est amplement suffisant afin d’alimenter les appareils électroménagers : éclairage, réfrigérateur, TV, etc., c'est-à-dire que l'énergie solaire peut être utilisée pour tout, sauf pour le chauffage ».
Selon l'expert, il est très rentable pour le consommateur privé d'utiliser ce type d'énergie dans le sud de la Russie, en Extrême-Orient, dans le sud de la Sibérie et dans certaines régions du centre de la Russie. Dans ces zones, il existe un niveau assez élevé d’ensoleillement en dépit d’un climat très froid.
En Russie, les maisons individuelles utilisent uniquement des systèmes autonomes, cependant, indique M. Oussatchev, le pays pourrait obtenir en 2018 un cadre juridique qui simplifiera la connexion des maisons dotées d’installations solaires au réseau collectif.
En ce qui concerne le « futur ensoleillé » de la Russie, l'expert est optimiste : « L'énergie solaire remplace progressivement les énergies traditionnelles. D'année en année, on constate une diminution du coût des technologies et de production, ce qui n’est pas le cas pour les énergies traditionnelles ».
Si la technologie se développe au même rythme ou plus rapidement, d’ici 10 ans, l'utilisation des énergies renouvelables sera plus rentable que celle des combustibles traditionnels. « Le solaire a un avenir radieux en Russie », se félicite-t-il.
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