Ankara et Moscou sont entrés dans les phases finales des négociations sur le système de défense anti-missiles high-tech S-400. La Turquie semble prête à acheter l’arme antiaérienne fabriquée en Russie : plusieurs accords en lien avec ce contrat sont déjà signés, mais certaines questions administratives et financières doivent encore être réglées, nous indique une source proche des négociations.
« Des mesures ont été prises et des accords signés avec la Russie concernant le S-400. Si Dieu le veut, nous verrons le S-400 dans notre pays », a annoncé le président turc Recep Erdogan le 25 juillet. La Russie n’a pas encore commenté la transaction.
Les deux pays ont approuvé tous les aspects techniques liés à l’exportation du système en Turquie, notamment le nombre de missiles, lanceurs et véhicules de support qui seront fournis.
Il reste à confirmer comment la Turquie entend régler l’achat de l’arme et Ankara espère acheter le S-400 à crédit. La presse informe que le contrat s’élève à 2,2 milliards d’euros.
La question s’avère être épineuse, car le ministre de l’Industrie et du Commerce Denis Mantourov exige que le contrat soit exécuté sans crédit. Il affirme que la Turquie est capable de payer comptant.
La Turquie est un membre de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et la présence d’un système de défense aérienne russe dans ses rangs pourrait être mal vue par les autres membres.
« L’armée américaine a un équivalent du S-400 russe. Il s’agit du système de défense aérienne Patriot, actuellement livré à la Corée du Sud pour la protection du pays contre son voisin du Nord », nous explique Vadim Kozouline, professeur de l’Académie des sciences militaires.
D’après Kozouline, l’élite militaire de l’OTAN affirme que le S-400 ne peut être utilisé en parallèle du système de défense aérienne de l’alliance ni intégré dans ce système.
« Un cas similaire a eu lieu dans les années 1990, quand la Russie a vendu 12 lanceurs S-300 à la Grèce. Quoi qu’en disent les responsables, ils fonctionnent toujours bien et peuvent être intégrés dans le système de défense aérienne de l’alliance », ajoute l’expert.
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