Des Pantsyr-SA.
Evgeny Biyatov/RIA NovostiLors du défilé militaire du Jour de la Victoire, l’armée russe présentera, outre les célèbres blindés Armata et les lance-missiles S-300, de nouveaux engins militaires spéciaux conçus pour les combats dans le Grand Nord.
« Le grand public verra, pour la première fois, des équipements de défense anti-aérienne comme le complexe antimissiles Tor-M2DT, le système de défense antiaérienne Pantsir-SA et des véhicules de soutien logistique », a déclaré le colonel-général Oleg Salioukov, commandant en chef de l’armée de terre, début avril aux journalistes. Il a précisé que ces véhicules étaient capables de protéger le territoire russe dans les conditions climatiques difficiles de l’Arctique, en l’absence totale de routes et malgré l’éloignement des bases de ravitaillement.
À ce jour, l’Arctique n’a jamais été le théâtre d’hostilités, mais les combats potentiels dans les glaciers et dans la toundra pourraient s’accompagner de certaines difficultés liées au climat particulier de ces territoires.
La mobilité des véhicules et leur résistance aux basses températures sont parmi les principaux problèmes dans l’Arctique.
Premièrement, en hiver, la température en Arctique peut chuter à –60 С°. Par un tel froid, un véhicule normal sera paralysé : les lubrifiants s’épaississent, les pneus cassent comme du verre et l’électronique tombe en panne.
Deuxièmement, le terrain joue également un rôle important. D’immenses roches et des marécages gelés entiers peuvent se cacher sous la neige.
Les bureaux de conception russes ont conçu et lancé la production de véhicules spéciaux tout-terrain destinés à l’armée et adaptés aux conditions du Grand Nord. L’un des exemples les plus intéressants est le DT-10 Vityaz (« guerrier » en russe).
Un DT-10 Vityaz. Crédit : Valery Gasheyev/TASS
Conçu il y a 30 ans, Vityaz subit des modifications régulières. Ce véhicule à chenilles est composé de deux compartiments articulés. D’un côté, cela permet de porter sa capacité de charge à 10 tonnes, d’un autre côté, cela lui permet d’atteindre une vitesse de 40 km/h, un indicateur très élevé pour l’Arctique. Dernière innovation des concepteurs de Vityaz, une plateforme de combat blindée peut désormais servir de support pour les armes de destruction.
Autre innovation des concepteurs russes, des véhicules tout-terrain dotés d’immenses roues de 2 mètres de diamètre. Les pneus spéciaux réduisent considérablement la pression au sol, ce qui permet à la voiture de se déplacer facilement sur la neige profonde, les zones marécageuses et les lits gelés des rivières. Un niveau élevé d’autonomie est une exigence fondamentale pour ce type d’engins. Tous les modèles sont conçus de manière à pouvoir rester sur la route trois jours au minimum. C’est cet indicateur qui a été affiché lors des différents exercices menés par les forces armées russes en Arctique.
Une lutte sérieuse sévit ces dernières années autour de l’Arctique. Les pays disposant d’un accès aux rives de l’océan Arctique revendiquent ouvertement ses riches ressources naturelles. Dans ces conditions, la Russie renforce continuellement ses positions dans le Grand Nord. Les anciennes bases militaires soviétiques sont remplacées par de nouvelles bases équipées de matériel de pointe. Les plus grandes d’entre elles, le Trèfle du Nord et le Trèfle arctique, situées dans les îles de Nouvelle-Sibérie et dans l'archipel François-Joseph, sont des installations permanentes les plus septentrionales au monde, bâties dans le cadre d’un projet spécial. Plusieurs centaines d’hommes servent dans ces bases, munies de tout le nécessaire pour dix-huit mois de vie loin de la « grande terre ».
La nouvelle base militaire russe du Trèfle Arctique. Crédit : Vadim Savitskii/RIA Novosti
Ces bases constituent un point de départ pour les expéditions militaires russes dans le Nord. Elles concentrent des dizaines de véhicules et d’importantes réserves de carburant et de nourriture. Cependant, la mission principale de ces bases est d’assurer la surveillance radar et le contact avec l’aviation militaire qui contrôle le ciel de l’Arctique russe. À l’avenir, la Russie envisage d’y construire des aérodromes permanents, de déployer des systèmes antinavires et antiaériens sur ces bases et d’améliorer le système de communication avec les sous-marins. Si tout cela est mis en œuvre, le Grand Nord russe sera protégé par un bouclier robuste au sol, dans le ciel et sous la mer.
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