Crédit photo : Andreï Chapran
Crédit photos : Andreï Chapran
Le béret rouge fait partie de l’uniforme militaire dans plusieurs armées à travers le monde et symbolise souvent les forces spéciales. En Russie, les « bérets rouges » sont nés suite à la création d’une promotion d’étude des forces spéciales dans la division Felix Dzerjinski, fondée en 1978 en vue des Jeux olympiques de Moscou de 1980. Elle a servi de base pour la formation de la célèbre unité des forces spéciales « Vitiaz » (« preux » en russe).
C’est l’ancien commandant des Vitiaz et héros russe Sergueï Lisiouk qui a eu le premier l’idée de faire passer un examen spécial permettant aux militaires de recevoir le béret rouge. « Tout a commencé lorsque j’ai lu le livre Commando alpha de Miklos Saba, ancien soldat des forces spéciales américaines », explique Lisiouk. « Aux États-Unis, il faut réussir des épreuves éreintantes et suer sang et eau pour avoir le privilège de porter le béret vert. Ce livre m’a fait une très forte impression et m’a donné l’idée de mettre en place dans mon unité un examen offrant le droit de porter le béret rouge, et ce pour qu’il ne soit pas seulement un accessoire, mais un signe du plus haut niveau de qualification des forces spéciales... ».
Sergueï Lisiouk et son ami Viktor Poutilov ont créé les épreuves de ces examens, qui sont donnés dans toutes les unités de forces spéciales du pays depuis le 31 mai 1993, selon des critères physiques et tactiques précis.
Le concours russe pour obtenir le béret rouge est généralement composé de trois étapes.
La première est un test physique : huit kilomètres de cross suivis d’un sprint de 100 mètres. Une grande partie de la distance consiste soit à franchir des plans d’eau et des marécages sales à plat ventre, soit à traverser des zones « contaminées » avec un masque à gaz. Cette course à pied est également agrémentée d’obstacles : pièges, zones enfumées, incendies, etc. Parfois, le soldat doit même ramper ou sauter au-dessus de tirs de vraies flammes. En plus de cela, un groupe spécial de « travail psychologique » est présent sur tout le parcours. Ces gens, qu’on appelle les « psikhi » (« psychopathes » en langue parlée), courent à côté des militaires, leur crient dessus, leur jettent de la boue et de l’eau et leur lancent des pétards dans les pieds. À la fin de cette partie, le soldat enchaîne presque directement avec quatre sprints de 100 mètres, avant d’effectuer des tractions et des exercices d’acrobaties.
La deuxième étape commence juste après. Chaque concurrent doit démontrer qu’il maîtrise parfaitement les lance-roquettes antichars RPG-7, les lance-grenades automatiques AGS-17, les mitrailleuses PK ou PKT, les fusils d’assaut AK74M, les pistolets Makarov ou Stetchkine, ainsi que les SVD, fusils conçus pour les tireurs d’élite.
La troisième épreuve ne dure que 12 minutes, mais il s’agit de « 12 minutes d’enfer » pour la plupart des soldats. L’étape est divisée en 4 périodes de 3 minutes. Chacune de ces périodes est un round de combat à mains nues avec un nouvel opposant possédant déjà le béret rouge.
Pour obtenir ce fameux béret, il faut donc réussir toutes les étapes. Le Conseil des « bérets rouges », dont dispose chaque grande unité de forces spéciales, a le pouvoir de retirer ce grade au militaire sous certaines conditions. Ces tests d’obtention du béret rouge n’existent pas seulement dans les forces spéciales de l’armée, mais également dans quelques divisions d’élite du ministère de l’Intérieur russe, dans les forces spéciales « Berkout » (« aigle royal » en russe) de la police de Kiev, ainsi que dans celles du Belarus.
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