La cathédrale Notre-Dame-de-Kazan.
Lori / Legion-Media1. Une œuvre de l’architecte russe Andreï Voronikhine
L’Empereur Paul I décida de construire la cathédrale Notre-Dame-de-Kazan à l’emplacement de l’ancienne église de la Nativité de la Vierge. Il organisa un concours de projets, auquel participèrent l’Italien Pietro Gonzago, l’Anglais Charles Cameron et le Français Jean-François Thomas de Thomon. Le tsar avait déjà approuvé le projet de Cameron, quand le comte Stroganov lui recommanda celui du jeune architecte russe Andreï Voronikhine, qui n’avait pas participé au concours. Les plans de ce dernier plurent à l’empereur et Voronikhine fut nommé architecte principal.
2. À l'exemple de Rome et de Florence
Notre-Dame-de-Kazan. Crédit : Lori / Legion-Media
Paul souhaitait que le nouveau bâtiment rappelle la Basilique Saint-Pierre de Rome. Voronikhine dessina une immense colonnade, inspirée de l’édifice italien. Les 96 colonnes de Notre-Dame-de-Kazan n’en font pas le tour : elles vont à la rencontre de la Perspective Nevski. Selon le plan de Voronikhine, des colonnades devaient aussi orner la façade sud de la cathédrale, mais cette idée fut plus tard rejetée.
Le portail nord fut coulé en bronze selon le modèle de la « Porte du paradis » de Lorenzo Ghiberti sur le baptistère Saint-Jean à Florence. Voronikhine fut critiqué par ses contemporains pour cet emprunt et traité de « copiste ».
3. Un véritable musée de la pierre
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La cathédrale est considérée comme un musée de la pierre russe. Le principal matériau de décoration est du tuf calcaire extrait près de Saint-Pétersbourg. La pierre ressemblait au travertin italien à partir duquel fut construite la Basilique Saint-Pierre. Le Tuf, avec sa structure poreuse, est facile à travailler et il fut employé pour le revêtement extérieur des murs de la cathédrale ainsi que pour sculpter les chapiteaux, les frises et les architraves.
Pour la décoration intérieure, Voronikhine utilisa du marbre de Carélie, du porphyre local et du jaspe. L’intérieur de la cathédrale est orné de 56 colonnes en granit rose aux chapiteaux dorés.
4. Un musée religieux de la guerre de 1812 contre Napoléon
La cathédrale fut ouverte un an avant la guerre de 1812. Avant son départ pour l’armée, Mikhaïl Koutouzov, récemment nommé commandant en chef, assista à un office dans son enceinte. On y déposa les trophées de guerre après le conflit : les étendards militaires et divers autres drapeaux, les clés des villes prises ou encore le sceptre de maréchal du commandant français Louis-Nicolat Davout.
5. La cathédrale de la maison des Romanov
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La Nativité de la Vierge était l’église de la cour des Romanov. On y conservait l’icône de la Vierge de Kazan, qui était considérée comme la protectrice de la dynastie. Lorsque l’on construisit la cathédrale Notre-Dame-de-Kazan, elle hérita à la fois de la relique et du rôle de cathédrale de la cour. Tous les membres de la famille impériale s’y mariaient, on y célébra des messes d’actions de grâce après les tentatives d’attentats contre Alexandre II et l’on y célébra le tricentenaire de la maison Romanov.
6. Un centre de bienfaisance
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Au XIXème siècle, la cathédrale abritait une école pour les adultes, éditait son propre journal et était réputée comme centre de bienfaisance. Durant la Première Guerre mondiale, on y collectait nourriture et vêtements chauds pour les envoyer au front et l’on y ouvrit l’un des premiers lazarets de Russie grâce à l’argent des paroissiens et de l’Église. Cet établissement sanitaire était patronné par l’impératrice Alexandra Fiodorovna.
7. Un Musée des religions et de l’athéisme
En 1929, les bolchéviques fermèrent la cathédrale et trois ans plus tard, le bâtiment fut donné à l’Académie des sciences. À la place de la croix, on installa sur la coupole une sphère dorée surmontée d’une flèche, et les possessions de l’église furent réparties entre différents musées. On installa à l’intérieur un Musée de l’histoire des religions et de l’athéisme. Son exposition permanente retraçait l’histoire de l’apparition et du développement du christianisme, de l’islam et des religions orientales.
8. Les reliques soustraites au regard soviétique
Ouverture du cercueil contenant des reliques du Saint Alexandre Nevski. Reproduction. Crédit : Archive Central d'Etat de films, photos et documents photographiques de l'URSS / Karl Bulla / RIA Novosti
Au temps de l’Union soviétique, les reliques sacrées conservées dans la cathédrale furent cachées pendant près de vingt ans dans le grenier de Notre-Dame-de-Kazan. Les employés du Musée d’histoire des religions et de l’athéisme y transportèrent les reliques de Saint Alexandre Nevski, Saint Zosime et d’autres saints. Ce n’est qu’en 1991 que les reliques furent réintégrées dans la cathédrale.
Source : Culture.ru
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