Ces dernières années, l’art russe a été un invité fréquent des événements organisés en France. Or, en ce moment même à Paris se déroulent deux importantes expositions lui accordant une place de choix, Red, au Grand Palais (jusqu’au 1er juillet), et Le Musée Pouchkine, Cinq cents ans de dessins de maîtres, à la Fondation Custodia (jusqu’au 12 mai). Des œuvres russes feront toutefois également leur apparition à l’occasion de foires artistiques prestigieuses, telles que le Salon du Dessin, qui se tiendra du 27 mars au 1er avril au Palais Brongniart, et auquel participeront pas moins de 39 galeries internationales. Bien qu’aucun marchand russe d’art n’y soit prévu, l’art de Russie sera bel et bien représenté et Russia Beyond vous indique par conséquent ce que vous pourrez y dénicher, et où.
Nicolas de STAËL. Composition. 1946-1947
Galerie BerèsLes représentants russes de l’École de Paris et leurs disciples sont des convives réguliers sur les stands de cette galerie lors des foires d’art. Sonia Delaunay, André Lanskoy, Nicolas de Staël, Léopold Survage, Serge Férat ne sont donc que quelques exemples d’artistes dont les œuvres seront proposées ici.
>>> Les dix performances les plus folles d'artistes contemporains russes
Parmi les travaux graphiques de cette saison, à la foire seront exposés les dessins de Nicolas de Staël et de Léopold Survage. Pour le premier, il s’agira de compositions abstraites en noir et blanc, créées après la Seconde Guerre mondiale, tandis que pour le second il sera question du dessin surréaliste Bord de mer, réalisé peu après la première exposition de l’artiste à Paris, en 1917.
Étude pour Un café de Paris: Une femme assise à une table de café par Ilia Répine
Jean-Luc Baroni & Marty de CambiaireDu 16 mars au 18 août à la galerie Tretiakov de Moscou se tient une rétrospective de grande envergure à l’occasion du 175e anniversaire (le 5 août) d’Ilia Répine, classique de l’art russe. Au sein de l’établissement on la qualifie d’exposition de l’année et elle a attiré l’attention du plus grand nombre, y compris des collectionneurs. C’est pourquoi il aurait été difficile de trouver moment plus propice à la vente d’œuvres de cet artiste prolifique. C’est en tous cas la conclusion à laquelle a dû en venir la galerie Jean-Luc Baroni & Marty de Cambiaire, qui présentera à Paris un carnet de croquis entier de Répine, vendu chez Christie’s en 2011. Dans ce cahier se trouvent près de 120 dessins, réalisés entre 1872 et 1875. Parmi eux on compte notamment des esquisses de tableaux exposés de nos jours à la galerie Tretiakov.
Étude pour Un café de Paris: Un homme assis par Ilia Répine
Jean-Luc Baroni & Marty de CambiaireOn peut dire qu’auprès de ce marchand d’art londonien il sera possible de trouver des œuvres russes convenant à toutes les bourses, puisque leurs prix oscilleront entre 4 000 et 950 000 dollars. Le prix minimal sera celui d’un dessin de Lidia Zholtkevich, réalisé dans l’esprit du réalisme socialiste. Il s’agit en réalité de l’esquisse du panneau The Voice of the Sugar Factory Worker (La voix du fabricant de sucre), conçu, comme on le suppose, en prévision de l’Exposition universelle de Paris en 1937. C’est enfin pour La Forme Blanche de Vassily Kandinsky que la galerie réclamera près d’un million de dollars.
Étude pour contrastes réduits par Vassily Kandinsky, 1941
Stephen Ongpin Fine Art>>> Observations d’une galeriste: ce que les étrangers pensent de l'art russe
Plusieurs œuvres de classiques russes seront présentées par la galerie Helene Bailly. Marc Chagall, figure quasi systématique de leur stand, sera ainsi rejoint par Zinaïda Serebriakova, artiste ayant vécu dans la capitale française à partir de 1924 mais restant encore aujourd’hui extrêmement prisée et appréciée en Russie. Sa rétrospective à la galerie Tretiakov de 2017 a d’ailleurs été l’une des expositions les plus fréquentées de l’année.
Mère et enfant par Zinaïda Serebriakova, 1932
Galerie Helene BaillyMère et enfant a été réalisée au pastel en 1932, durant l’une des expéditions ayant joué un rôle majeur dans son art, au Maroc, où elle a développé « la maîtrise de la lettre rapide ». L’authenticité de l’œuvre a été confirmée par les proches de Serebriakova, experts de la fondation portant son nom.
Dans cet autre article, découvrez quatre peintres russes, dont Répine, qui, bien que daltoniens, sont entrés dans l’histoire.
Dans le cadre d'une utilisation des contenus de Russia Beyond, la mention des sources est obligatoire.
Abonnez-vous
gratuitement à notre newsletter!
Recevez le meilleur de nos publications directement dans votre messagerie.