Nicholas Roerich, Kangchenjunga, 1944
Musée d’État des arts orientaux, MoscouBien qu’il ait été un admirateur de longue date de la philosophie orientale, le peintre et penseur russe Nicolas Roerich ne s’est rendu en Inde pour la première fois qu’au milieu des années 1920, après avoir fui la Russie suite à la Révolution bolchévique. Il a alors organisé son Expédition Asiatique, passant par des régions isolées du Nord de l’Inde, de la Chine, du Tibet, des monts de l’Altaï et de la Mongolie. Ses disciples affirment que durant ce périple de nombreuses découvertes géographiques et ethnographiques ont été effectuées. De plus, Roerich est à l’origine de près de 500 toiles consacrées aux montagnes de l’Himalaya.
Cette chaîne de hauts sommets captivait l’artiste, qui voyait en elle une importance spirituelle profonde, ainsi que le lieu le plus sacré au monde. Suite à son expédition, Roerich et sa famille se sont d’ailleurs installés dans la vallée de Kullu, dans le Nord-Ouest de l’Inde, au cœur de l’Himalaya. Le peintre y a demeuré jusqu’à sa mort, en 1947. Ses proches y ont quant à eux fondé l’Institut de Recherche de l’Himalaya.
« Aucun peintre n’a dépeint les montagnes de la façon dont mon père l’a fait. Ses toiles sur l’Himalaya rayonnent d’une richesse incomparable de lumière et de couleurs, ainsi que d’une inexprimable grandeur et de nobles pensées », a écrit Svetoslav, fils de Roerich et lui-même peintre reconnu.
« Où d’autre pourriez-vous trouver une telle joie dans un lever de soleil que dans l’Himalaya, où le bleu est plus intense que les saphirs, où les glaciers brillent au plus loin tels des diamants incomparables », avait de son côté rédigé Nicolas, décrivant ces sommets qui le fascinaient tant.
En 1942, le domaine de Roerich a reçu la visite du futur premier ministre indien, Jawaharlal Neru, et de sa fille, Indira Gandhi, autre grande dirigeante indienne du XXe siècle. « Cela a été une visite mémorable à une famille surprenante et douée, où chaque membre était remarquable, avec une palette bien définie d’intérêts. Roerich reste dans ma mémoire un homme au savoir et à l’expérience vastes, un homme au grand cœur, profondément influencé par tout ce qu’il observait », s’est remémoré Indira.
Roerich se considérait lui-même comme une sorte de pont entre deux civilisations, la Russie et l’Inde. « Je suis fier d’avoir été destiné à glorifier les magnifiques montagnes sacrées de l’Himalaya dans de nombreuses peintures. Aimant l’Inde, et en tant que Russe, je suis heureux que dans l’histoire de l’art russe l’Himalaya et l’Inde seront loués avec amour et respect », a-t-il en effet déclaré.
En 2013, la maison de ventes aux enchères britannique Bonhams a vendu deux de ses toiles, intitulées Kanchenjunga et Madonna Laboris, pour respectivement 1,3 et 7,9 millions de livres, faisant de cette dernière la peinture russe la plus chère vendue lors d’enchères d’art russe.
Dans cette autre publication, découvrez comment un artiste paralysé a immortalisé la vie russe du XIXe siècle.
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