Jour 1: Promenade à Perm
Le long des lignes verte et rouge
L’itinéraire touristique de la « ligne verte » est apparu en 2010, et démarre au pied du monument des Oreilles salées permiak et s’achève à la sculpture de l’Ours marchant. Il vous suffit de suivre cette ligne pour apercevoir 40 lieux d’intérêt, incluant le célèbre Théâtre d’opéra et de ballet, peut-être le plus prestigieux du pays en dehors de Moscou et Saint-Pétersbourg, au sein duquel le remarquable chef d’orchestre Teodor Currentzis réalise des performances acclamées de tous, et où le théâtre Mariinsky avait trouvé refuge durant la Seconde Guerre mondiale. Suivre cet itinéraire vous prendra environ deux heures.
En 2012, une autre route a été inaugurée : la romantique « ligne rouge ». En la suivant, les voyageurs ont l’opportunité de voir la ville au travers du regard d’illustres personnages y ayant vécu, notamment l’écrivain Arkadi Gaïdar, le grand-duc Michel Romanov, l’homme de spectacle Serge Diaghilev, et bien d’autres. Cet itinéraire d’une heure et demie couvre un total de 20 sites.
Il est possible de télécharger les cartes et guides audio sur le site officiel. Ils ne sont cependant disponibles qu’en russe.
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Dégustez la cuisine traditionnelle de l’Oural
Que mange-t-on à Perm après une longue marche ? Vous pourrez bien entendu y trouver d’innombrables points de restauration, allant de kiosques de fast-food à de somptueux restaurants. Cependant, pour s’imprégner au mieux de la culture locale, dirigez-vous vers un établissement spécialisé dans la gastronomie ouralienne.
L’un des plats typiques que nous vous recommandons est le posikountchik, un demi-rond de pâte fourré à la viande émincée et à l’oignon. Dans la région, vous en trouverez à chaque coin de rue.
Les changui (ou chanejki) semblent quant à eux être un mélange de pirojki et de vatrouchki : de petites tartelettes de pâte garnies de tomate, tvorog, poisson, ou encore de kacha de millet ou de sarrasin. Un met sans prétention mais terriblement appréciable.
En outre, la plus célèbre famille de marchands et d’industriels de l’Oural a donné son nom à l’un des plats les plus connus de la cuisine russe : le bœuf Stroganov. Le conte Alexandre Stroganov avait demandé à ses serviteurs de nourrir toute personne mettant le pied sur son territoire. Devant alors trouvé un plat qui pourrait rapidement être préparé, tout en étant rassasiant et plaisant pour le palais, les chefs cuisiniers à son service ont par conséquent mis au point cette succulente recette.
Voguez sur la Kama
Une croisière d’une heure et demie vous permettra de descendre et remonter le fleuve. Des navettes proposent de telles sorties environ deux fois par heure depuis la gare fluviale Perm 1, où les tickets peuvent être acquis.
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Les embarcations effectuent le trajet de début mai à fin septembre. Le soir, il vous est également possible de vous balader le long des tout nouveaux quais aménagés, qui offrent des vues à couper le souffle.
Jour 2: Découvrez l’Oural du Nord
Touchez la mousse blanche de la taïga
La route vers le Nord de la région de Perm s’étire au milieu de la profonde taïga. Une extraordinaire combinaison de couleurs vous y attend en chemin. Le feuillage environnant peut en effet se targuer d’arborer de multiples nuances, allant du rouge vif au vert intense. Le plus inhabituel est cependant cette mousse omniprésente, d’un vert si léger qu’elle paraît blanche.
La sensation que procurent quelques pas sur cette couche moelleuse est aussi étrange qu’indescriptible. D’autant plus qu’il est possible de s’y enfoncer jusqu’à la cheville. Toutefois, nous vous déconseillons de vous aventurer trop profondément dans la forêt, puisqu’il est aisé de s’y perdre totalement.
Observez Oussolié l’insulaire
La modeste ville d’Oussolié, datant du XVIIe siècle et se trouvant à environ 200 kilomètres au nord de Perm, est devenue une île suite à la construction du barrage de la Kama, à la fin des années 1950.
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Les résidents ont été relogés, mais l’île nouvellement formée a préservé différentes structures historiques intéressantes, notamment les chambres de Stroganov et l’église baroque de la Transfiguration.
Bien que la plupart des édifices ne soient plus que de pittoresques ruines envahies par les herbes, vous pourrez non loin de là admirer l’église de Saint-Nicolas, restaurée, et dont la construction est attribuée à Andreï Voronikhine, architecte de la cathédrale de Notre-Dame-de Kazan à Saint-Pétersbourg, qui était né ici.
Visitez l’ancienne capitale du Grand Perm
La petite cité de Tcherdyne (un peu plus de 300 kilomètres au nord de Perm) a été la capitale du Grand Perm dans la Rus’ médiévale entre sa fondation (1451) et le XVIe siècle. Il s’agissait non seulement d’un carrefour commercial relié aux régions de l’Est, mais aussi d’un centre religieux de premier rang. De nos jours, ses églises uniques en bois et ses pittoresques vallées lui donnent des airs de musée à ciel ouvert.
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« Les anciennes formes architecturales sont préservées ici, inchangées depuis des siècles », assure l’historien Mikhaïl Netchaïev.
Le centre de cette bourgade d’un peu plus de 4 500 âmes se dresse sur la colline de la Trinité, où en 2003 a été découvert un rarissime trésor contenant des assiettes médiévales perses. Les fouilles archéologiques se poursuivent par ailleurs pour y trouver les fondations du premier kremlin de l’Oural.
En 1933, Tcherdyne a également fait parler d’elle en devenant le lieu d’exil du poète Ossip Mandelstam. Ce dernier a cependant tenté de se suicider après seulement deux semaines passées en ces terres.
« Il était obsédé par l’idée d’être capturé par le NKVD [Commissariat du peuple aux Affaires intérieures] à 6h30 et sa femme avançait donc chaque jour les aiguilles des horloges dans toute la maison, raconte Ekaterina Chichiguina, spécialiste du musée de Tcherdyne. C’est seulement lorsqu’il réalisait que personne n’était venu qu’il se calmait. En dépit de cela, il a un jour sauté par la fenêtre, mais a survécu. Ensuite, il a été exilé à Voronej et sa vie s’est achevée dans les camps ».
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Bien que cela ait été son lieu d’exil, Mandelstam a par la suite souhaité y retourner, ayant été profondément impressionné par la nature environnante et la population, explique Chichiguina. Beaucoup d’autres familles victimes des répressions sont restées à Tcherdyne et dans les alentours même après leur réhabilitation par le gouvernement. Leurs biens et histoires sont exposés au musée local grâce à leurs descendants et aux personnes étant toujours en quête de réponses.
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