Un spectacle folklorique, visant à faire connaître au public français les anciennes traditions de la célébration de la nouvelle année dans les pays slaves, a été organisé par les artistes de l’association Théâtre populaire sous la direction de la chanteuse Ivanna Netchay, sa fondatrice et son inspiratrice.
La fête s’est déroulée dans le douzième arrondissement de Paris, le 13 janvier, à la Saint-Basile, veille du jour de l'an selon le calendrier julien, que l’Église orthodoxe russe a conservé suite à la réforme du souverain pontife Grégoire XIII (ayant donné lieu à l’adoption du calendrier grégorien).
Lors de cette fête, appelée aussi « soirée généreuse », les anciens slaves servaient de très riches et très copieux repas et s’amusaient grandement.
Conformément au calendrier Julien, Noël est célébré en Russie et dans certains autres pays orthodoxes slaves le 7 janvier, et non le 25 décembre. C’est le point de départ des festivités, appelées sviatki (« les jours saints »), qui s’achèvent à la fête de la Théophanie (Épiphanie), le 19 janvier.
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Cette période a pendant des siècles été l’une des plus joyeuses du calendrier des fêtes populaires russes. Héritière des festivités païennes liées au solstice d'hiver, elle s'accompagnait d’une série de cérémonies qui constituaient un mélange de rites païens des anciennes croyances slaves, et de croyance chrétienne. Les déguisements et l’imitation des animaux et des esprits maléfiques en faisaient partie. Des groupes de chanteurs costumés allaient de porte à porte arborant une étoile accrochée à une perche. Ils entonnaient des chants traditionnels (koliadki), dont les plus anciens s’adressaient aux divinités païennes en leur demandant protection, et souhaitaient aux hôtes de riches moissons et d’abondants pâturages, tout en interprétant aussi des chansons à la gloire du Christ.
Dans l’imaginaire populaire, les derniers jours de l’année, les jours « sans croix », entre la naissance et le Baptême du Christ, dégageaient une force mystique particulière et étaient propices à toutes sortes de pratiques divinatoires. Et d’après les anciennes croyances des slaves, c’est exactement à la Saint-Basile que s’ouvrait le corridor magique entre le monde réel et le monde des ancêtres, donnant lieu aux prédictions les plus certaines. Par exemple, les paysans réalisaient les prévisions du temps et des récoltes en fonction des phénomènes naturels observés ce jour-là. Les artistes du Théâtre populaire ont légèrement soulevé le voile sur certains de ces pratiques, invitant le public à participer à des séances de divination et de voyance.
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Les rites magiques entre les deux grandes fêtes de l'Église remontent à l'époque préchrétienne. Pendant les jours du solstice d'hiver, c’est le départ d'un nouveau cycle annuel qui était célébré : le jour passait des ténèbres à la lumière et le dieu Yarilo venait alors au monde. Dans le paganisme, la divinité solaire a toujours été associée au culte de la fertilité masculine, car c'est le soleil qui insémine la terre. Ce n’est pas donc étonnant que beaucoup de divinations et de jeux traditionnels des sviatki aient une connotation érotique. La fête folklorique, organisée à Paris, n’a pas échappé à cette coutume : des concours, permettant aux participantes et participants de se vanter de leurs vertus, ont été proposés dans une ambiance détendue et humoristique. La réjouissance durant la période du solstice promet, selon les vielles croyances, la chance, la bonne récolte et le bien-être dans la famille.
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Le public a également pu se familiariser avec le monde des symboles graphiques slaves, en faisant connaissance avec des pictogrammes vieux de plusieurs siècles tout en essayant de deviner leurs significations.
La fête s’est avérée, comme il se doit pour la soirée de Saint-Basile, bruyante et joyeuse, illuminée par les sourires des ravissantes artistes amateurs de l’association Théâtre populaire sous la direction d’Ivanna Netchay. Cette chanteuse professionnelle est une fine connaisseuse du folklore et des coutumes des peuples slaves. Toutes issues de mondes professionnels très différents, originaires de différents pays de l’ex-empire soviétique, les artistes sont unies par la même passion : promouvoir les traditions et coutumes des slaves et de leurs voisins historiques, héritées des temps anciens.
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