La collection d’icônes de la galerie est stupéfiante, puisqu’elle comprend certains des plus délicats exemples de l’art de la Rus’ de Kiev du XIIe siècle. L’une des œuvres les plus importantes que l’on y trouve est l’Icône de la Trinité (1425-1427), réalisée par Andreï Roublev, l’artiste religieux le plus connu de l’histoire russe.
Fait amusant, la première personne à avoir exposer publiquement des icônes a été le célèbre impresario de ballet Serge Diaghilev, un admirateur de Tretiakov. Au début du XXe siècle, il a en effet donné une impulsion à la culture russe à l’étranger, alors qu’il effectuait des tournées en Europe avec sa troupe d’artistes et de danseurs.
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Serov était un maître du portrait. Des empereurs russes et des membres de la famille impériale ont posé pour lui, tout comme de célèbres contemporains, compositeurs, écrivains et artistes. Mais l’une de ses œuvres les plus acclamées est le portrait d’une ordinaire fillette de 12 ans, Vera Mamontova, La Jeune Fille aux pêches (1887).
L’artiste a capturé ce moment par accident : Vera a pris place à table alors que le peintre venait tout juste d’arriver chez les Mamontov. Le père de l’enfant, Savva Mamontov, était un puissant entrepreneur et mécène. Serov a précisé qu’il souhaitait immortaliser la fraicheur de la jeune fille et la lumière qu’elle dégageait.
À l’étranger, toute vente aux enchères d’œuvres russes comprend au moins un tableau de ce peintre mariniste. Son chef-d’œuvre le plus célèbre, La Neuvième Vague, est exposé au Musée Russe de Saint-Pétersbourg, mais la Galerie Tretiakov compte elle aussi d’autres peintures de ce grand artiste, parmi lesquelles on retrouve Arc-en-ciel (1873).
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En traversant les salles de la galerie, des dizaines de tableaux sont susceptibles d’attirer votre regard, mais nous vous conseillons de vous attarder quelques instants pour admirer l’une de ces toiles en particulier.
Princesse Tarakanova (1864) représente une inondation à la forteresse Pierre-et-Paul de Saint-Pétersbourg. La fameuse princesse Tarakanova (en fait son nom réel est inconnu) était en prison pour avoir prétendu être la fille de l’impératrice Élisabeth Ire (1709-1762). Contemplez donc les sombres murs de sa cellule et l’expression de désespoir sur son visage, alors qu’elle réalise que l’eau est en train de monter inexorablement et que personne ne viendra la sauver. La véritable histoire est cependant moins dramatique, mais tout aussi tragique. Elle a en fait succombé à la tuberculose dans cette forteresse en décembre 1775, après seulement 10 mois d’incarcération.
Pavel Tretiakov a été en mesure d’acheter seulement les esquisses de cet immense tableau, sur lequel l’artiste a travaillé 20 ans (1837-1857). Cette œuvre majeure d’Ivanov avait été acquise par l’empereur Alexandre II et ce n’est qu’au XXe siècle qu’elle a été confiée à la Galerie Tretiakov, où elle est accrochée dans une pièce à part.
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Vous pouvez fixer L’Apparition du Christ au peuple durant des heures et ne toujours pas comprendre tous ses détails, symboles et silhouettes. Prenez votre temps, et examinez cette peinture sous différents angles à des distances variées.
Il est impossible de confondre ce peintre avec un autre. Chichkine a en effet réalisé les plus magnifiques représentations des forêts russes à toute heure de la journée et en toutes saisons. À l’origine, Un matin dans une forêt de pins (1889) ne comprenait pas d’ours, ils ont en réalité été rajoutés par un autre artiste, Constantin Savitski. Pour certaines raisons, Pavel Tretiakov a néanmoins effacé du tableau la signature de ce dernier.
Durant l’époque soviétique, un détail de cette œuvre a en outre servi pour le design de l’emballage des célèbres chocolats Michka Kossolapy (L’Ours Pataud).
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Vasnetsov a consacré sa vie entière à l’art folklorique, et la majorité des Russes se représentent à présent les personnages des principaux contes populaires précisément comme il les avait peints. Les Bogatyrs (1898) est l’une de ses œuvres maîtresses, sur laquelle il a passé 20 ans. Y figurent les incontournables héros slaves et chevaliers errants Dobrynia Nikititch, Ilya Mouromets et Aliocha Popovitch (de gauche à droite).
Avant de continuer la visite, imprégnez-vous un peu plus du monde fantastique du folklore russe à l’aide de deux autres tableaux de cet artiste, également présents dans cette salle : Alionouchka et Ivan Tsarévitch chevauchant le loup gris.
Ce peintre a créé de nombreuses et massives œuvres historiques, reflétant l’esprit et les paysages de la Russie. La Boyarine Morozova (1884-1887) est l’une des peintures les plus impressionnantes et les plus chargées d’émotions de l’art russe. Pour son affiliation religieuse aux Vieux Croyants, cette noble du Moyen-Âge a été forcée à l’exil dans un monastère, ce qui revenait à l’époque à de l’emprisonnement.
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La dramatique histoire derrière cette toile laisse entrevoir l’un des plus importants problèmes de la Russie du XVIIe siècle. La réforme de l’Église orthodoxe a en effet mené à une division du pays : ceux restant fidèles aux anciennes traditions ont alors été qualifiés de Vieux Croyants et persécutés par l’État.
Les œuvres les plus connues de Répine, Les Bateliers de la Volga et Les Cosaques zaporogues écrivant une lettre au sultan de Turquie, sont exposées au Musée Russe de Saint-Pétersbourg. La galerie Tretiakov possède néanmoins quant à elle un portrait de Léon Tolstoï, Visiteur inattendu, ainsi que le tableau Ivan le Terrible tue son fils (1885), qui est le meilleur choix si votre temps de visite est limité.
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Vroubel a participé au projet de jubilé en la mémoire du poète Mikhaïl Lermontov, réalisant près de 30 esquisses pour le poème Le Démon. Il est ainsi clair que pour créer son tableau Démon assis (1890) le peintre s’est inspiré du personnage de Lermontov, un ange déchu, créature éternellement triste et souffrante symbolisant les contradictions intrinsèques de l’homme.
La galerie a d’ailleurs dédié une salle entière à cet artiste, l’un des plus talentueux de Russie, et l’un des précurseurs de l’avant-garde russe.
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Note du rédacteur : La partie concernant Ilia Répine a été mise à jour le 16 janvier 2017 et Russia Beyond s’excuse pour l’erreur précédemment commise, qui affirmait que Les Bateliers de la Volga et Les Cosaques zaporogues écrivant une lettre au sultan de Turquie étaient exposés à la Galerie Tretiakov. Ils se trouvent en réalité à Saint-Pétersbourg, au Musée Russe.
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